Créathon Social Cup Rouen 2019

Cette année, nous avons voulu faire l’expérience du créathon organisé par la Social Cup. Au regard des items: « publics », « cibles », « image voulue/Image réelle/ Image diffusée (degré de cohérence), « projets », « lien social », « lieu », « accueil », « ressources », nous nous sommes placés tels des observateurs. Notre angle de vue ? Celui du « participant ». Voici nos retours.

Créathon social Cup Rouen

Cet évènement a eu lieu le 16 novembre 2019, au Kaléidoscope de Petit-Quevilly.

Lien FB event

Les parties qui vont suivre sont extraites du site internet de la Social Cup:

« Qu’est-ce qu’un Créathon makesense ?

Un créathon makesense, c’est une journée intense d’innovation collective pour faire émerger un projet à impact, développer son propre projet ou contribuer à un projet existant. Des animateurs vous guident tout au long de la journée tandis que des coachs et experts vous accompagnent pour vous aider à avancer.
Pour assurer une cohérence, l’événement dans son ensemble sera zéro déchets !

Qui peut y participer ?

Le créathon est ouvert à tou.te.s gratuitement sans pré-requis. Les parcours adaptés s’adressent à ces 3 profils :

  • Les porteurs de projets ayant déjà un projet défini. En début de journée, vous pourrez rassembler des participants dans votre équipe et suivre nos méthodologies et ateliers Design Thinking pour faire un bond en avant dans votre projet.
  • Les futur.e.s entrepreneur.e.s souhaitant faire émerger un projet concret. Vous avez une thématique qui vous tient à cœur, un début d’idée pour répondre à un défi social ou environnemental ? Les ateliers de ce parcours vous permettront de consolider votre idée en équipe et poser des bases solides pour votre projet.
  • Les curieux.ses. Vous souhaitez contribuer aux projets ou thématiques proposés ? Vous mettre dans la peau d’un entrepreneur le temps d’une journée ? Vous pourrez passer à l’action en rejoignant les porteurs de projet du parcours 1 ou les porteurs d’idée/thématique du parcours 2. Environ 50% des participants sont habituellement des contributeurs. »

Le lieu imagé et réel

La social Cup de Rouen ne se déroulait pas physiquement à Rouen mais à Petit-Quevilly. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas cette commune, elle  relève de l’agglomération rouennaise, se trouve sur la rive gauche de la Seine. En effet, située au sud de Rouen, c’est une partie prenante de la Métropole Rouen Normandie. Et c’est, dès la prise de connaissance de l’évènement, que le problème d’identification s’est posé. Quelle est l’image voulue ? Quelle est la réalité ? Et quels degrés de cohérence ?

Avec ce post et cette insistance sur l’image choisie, nous avons voulu marquer que, d’une part, Rouen ne peut se définir par son unique patrimoine matériel touristique, Rouen, c’est la Seine et ce sont deux rives, d’autre part, avec les réformes territoriales (loi NOTRe -Loi portant nouvelle organisation territoriale de la République) et lorsque des événements ont un caractère national, qui parle encore de « ville » ? Rouen est une métropole dotée de 71 communes et détentrices de ressources humaines quantifiables à hauteur de 500 000 habitants…Donc Rouen ce n’est pas la cathédrale même si nous mesurons encore la encore difficile identification de ce territoire. Rouen c’est où ? Rouen c’est « quoi » ? C’est vrai…De plus, nous pouvons voir s’inscrire dans le logo, la ville du Havre juste en dessous…La seine comme point commun et uniquement aurait été un choix judicieux à plusieurs titres. Par respect pour ces villes aux patrimoines matériels préservés, affectés ou totalement détruits par la seconde guerre mondiale et aussi par considération distinctive. Une ville comme Le Havre, détruite à 82% par la seconde guerre mondiale, offre un visage spécifique, qui plus est profondément ancré dans la contemporanéité. La typologie de cette ville, ses quartiers, son aire urbaine ne peut la ramener en « deçà » de Rouen. Un logo c’est symbolique et cela dit beaucoup de choses!

Dans un 2ème temps, aurait-il été judicieux de proposer une image du lieu réel et non du lieu supposé? Le kaléidoscope est un tiers lieu référencé en Normandie qui fut accompagné par l’ADRESS Normandie (par ailleurs partenaire de l’évènement). Quel degré de cohérence avec le logo dans ce cas ? Petit-Quevilly ce n’est pas Rouen…  Mais c’est le cas au regard de la métropole Rouen Normandie. Petit-Quevilly ce n’est pas Le Havre…Là, c’est certain…

Toutefois, nous suggérons, dans ce climat de concurrence exacerbée entre les territoires de participer à une identification globale mais précise en indiquant « Seine maritime » ou « Axe Seine » afin d’éviter l’effet fourre-tout de noms de villes associées, cela ne dit rien et cela ne tient pas compte des territoires eux-mêmes… A l’échelle locale, Rouen ne sera jamais Le Havre et inversement…A l’échelle nationale, il serait, toutefois, bon de prendre en compte qu’un territoire possède des spécificités qui lui sont propres, elles sont, de ce fait, ni exportables, ni duplicables…

  • Puis dans la communication via FB, une suggestion photographique du lieu réel aurait été la bienvenue avec un plan d’accès faisant apparaitre les arrêts de transports en commun par exemple.

Plan d’accès comportant des éléments matériels pour se repérer, ici sans arrêts de transports ligne 6 et teor ligne 4.

Entrée du Kaléidoscope// Petit-Quevilly, crédits photo: Cécile Lenormant

Publics/Cibles

Les cibles étaient donc les porteurs d’idées/ Projets et les curieux réceptifs, connaisseurs…Qu’en était-il en termes d’âge, de déplacement (commune de provenance) ?

La problématique de l’âge est parvenue, très tôt, à faire son entrée. Le logo soulignait « jeune » dans son corps de texte. Dans cette société et ce contexte la jeunesse requise ou attendue reste subjective toutefois nous demeurions très curieux de l’âge des participants et de celui des porteurs d’idées/projets. Nous nous sommes donc permis, lors de notre entrée à l’accueil du lieu, de demander aux personnes présentes ce que signifiait pour elles l’adjectif « jeune ». Il s’agit, en effet, d’une coupe de France des jeunes entrepreneurs sociaux. A l’issue des différentes sessions, un vote est organisé pour désigner qui remportera cette coupe, pour concourir et espérer l’emporter, il faut avoir moins de 30 ans. Donc, la désignation « jeune » était bien à entendre au regard de l’âge et non du degré de maturité du projet.

Logo Social Cup Rouen

Le ressenti immédiat c’est l’inaccès dommageable à ceux qui veulent se reconvertir et qui peuvent être de jeunes porteurs de projet. Et c’est là aussi une stigmatisation des générations qui vient de s’installer à nos côtés, alors que nous défendons le partage générationnel et que nous sommes porteurs de volontés équitables qui souhaitent mettre un terme à cette forme d’exclusion afin, non plus, de cibler « âge » ou encore « diplôme » mais bien « activation de ressources ».  Cette disqualification ne va pas dans le sens de l’équité et de l‘éthique qui ne sont pas , selon nous, des variables à réajuster surtout lorsque le « modèle de réflexion » défendu est en lien direct avec l’économie sociale et solidaire.

Il nous a été signalé lors de la présentation que des efforts dans la prise en compte de cette notion « d’âge » allait intervenir.

  • Pour rappel, l’économie sociale ou économie sociale et solidaire (ESS) désigne la branche de l’économie regroupant les organisations privées (entreprises, coopératives, associations, mutuelles ou fondations) qui cherchent à concilier activité économique et équité sociale.

Projets 

Ce terme « désigne ce que l’on a l’intention de faire, les moyens jugés nécessaires à la mise en œuvre de cette idée, ou un travail préparatoire. » Des disparités très grandes ont surgi entre la définition du mot projet et entre les données: entrepreneuriat, stade, pallier, connaissance du marché, terrain, cible…De là, nait le brouillard et les imprécisions sont galvanisées.

Comment à partir d’une réflexion trop vaste, d’un défaut de problématique et parfois d’une réelle méconnaissance, peut-on mettre en concertation des ressources humaines ? Comment activer les « bonnes » ? En quoi pouvons-nous apporter un soutien ou permettre un approfondissement, un argumentaire plus construit alors même que nous naviguons à vue dans un flou plus que frustrant? Ce à quoi sont venus se greffer des indésirables comme la défense d’intérêt personnel, la non prise en compte des différents points de vue. De plus, nous possédons tous une vision romantique, subjective, rêvée de ce que peut-être, pourrait-être, ou, est un projet, donc…Avec ces visions personnelles,  des valeurs non précisées, un mode projet non maîtrisé, un cruel gaspillage d’énergies a émergé.

Alors comment ne pas, en quelques heures, se fatiguer…Cet exercice d’écoute et d’aide dans la conception, demandé aux participants venus prêter main forte, requiert une concentration et des facultés qui ne sont pas innées, telle que la patience, la qualité d’écoute et une certaine idée du consensus.

  • Nous avons entendu lors de la présentation que la bienveillance et la tolérance étaient escomptées cependant, qui ne sait pas que dans des groupes, certains prennent le lead et ne sont pas en mesure de supporter l’exercice critique…
  • La réponse de la Social Cup pour, peut-être, ne pas alimenter pareille situation, tenait en la présence de deux mentors* (nous reviendrons sur cela plus en aval) et d’experts/Guides.

Lieu & Accueil

Beaucoup de difficultés à identifier le lieu ont été pointées. En effet, étant mal référencé dans Google map, un grand nombre de personnes se sont perdues ou ont passé du temps à chercher…Un exercice testeur de motivation qui aurait pu installer une impression désagréable voire une pression supplémentaire. Le kaléidoscope possède deux adresses physiques dont une pour son entrée principale rue Ursin Scheid. Cette rue ne possède pas de commerces, les arrêts de teor ligne 4 et du bus ligne 6 « Chartreux  » auraient pu bénéficier d’une signalétique ou de la présence physique d’un « guide », « parrain »/Marraine d’autant que deux participantes étaient en provenance de Petit-Quevilly. Encore fallait-il le savoir…Ce n’est visiblement pas le mode de fonctionnement de cette initiative.

Ceci a mis en exergue, très tôt, le défaut de communication inter groupe, nous ne pouvions voir qui s’étaient inscrits et nous n’avons pas été conviés à nous exprimer depuis le post de l’évènement Facebook. Pas de co-construction entre porteurs et participants, en amont, ce qui amène à une situation, en aval, contraire au management projet où chacun peut se placer au niveau de l’autre.

  • De plus, la prise en charge par la social cup distille une structuration hiérarchisée. Dépendants du manque d’information quant au lieu, assistés dans notre attitude, nous serons chapeautés. De surcroît une mise en place de règles gestuelles imposées aux publics a parfait le ressenti. Pas de « team building » (littéralement lâcher prise) à l’oeuvre puisque la méthode est un modèle à recopier, à respecter, sans pouvoir l’interroger et donc se l’approprier. Avec cette volonté d’exporter, sans prise en compte de la diversité des publics présents, nous cherchons encore où se trouve la requête de cohésion. Ceci engendrera, par la suite, le sentiment d’être empêchés dans nos autonomies et contraints dans nos ressources.

La provenance est en cela intéressante. Deux personnes sont quevillaises, les autres sont rouennais, havrais, parisiens, une personne est en provenance de St Etienne-Du-Rouvray, une autre d’ Évreux, ce qui souligne une capacité de rayonnement intéressante au regard de la Social cup et une bonne idée de date de session qui a pu, pour certains, fonctionner comme un repli calendaire en raison des périodes d’examens pour les étudiants présents par exemple.

  • Préconisation: Il aurait été nécessaire de fixer un pt de RDV repérable et rassembleur à l’extérieur.

Lien social

« La notion de lien social signifie en sociologie l’ensemble des appartenances, des affiliations, des relations qui unissent les gens ou les groupes sociaux entre eux. Le lien social représente la force qui lie entre eux les membres d’une communauté sociale, d’une association, d’un milieu social ».

Ici, de quel corpus s’agissait-il ? Et par quel (s) lien (s) étions-nous unis ? Trop peu d’informations ont circulé sur les porteurs de projets eux-mêmes donnant l’impression très nette de les découvrir, en même temps, que les animateurs de la Social Cup…

Ce manque de visibilité voire de connaissance des idées/projets proposés a souligné un caractère inégal et de trop grandes disparités. Ceci s’est accru avec la présence des partenaires de la social cup, à savoir le matin, un directeur financier de La Banque Postale et du directeur de l’Adress Normandie (Agence pour le développement régional des entreprises sociales en Normandie). Leur rôle s’est modifié au gré de leur évaluation des projets, entre renfort des forces vives, souffleur d’idées ou de lignes directrices…Qui étaient-ils ? Les éléments de réponse relèvent de pures suggestions.

  • « Être acteur pour un monde meilleur et trouver des solutions à la pollution, au chômage, à l’exclusion sociale, à la dépendance, au handicap… Voilà ce que promeut La Social Cup, un programme d’émergence de projets co-créé par KissKissBankBank, Makesense et La Banque Postale, en partenariat avec GRDF. « source

Les contradictions

Des contradictions ont été relevées ci-dessus d’un point de vue communicationnel, même si telle n’était pas leur intention, la rétention d’informations ou le simple fait de ne pas disposer de l’information en amont peut créer une opposition de principe entre le vœu pieux de l’intelligence collective et le ressenti dominé.

Par définition le management transversal, c’est faire travailler plusieurs services ensemble sur un même projet, mais sans aucun pouvoir hiérarchique entre eux. Ces entités travaillent, ensemble, dans l’optique d’atteindre un but commun. Voilà ce à quoi nous pouvions espérer nous attendre dans le cadre de ce créathon. Comme nous l’avons spécifié dans le paragraphe « lieu et accueil » et dans celui du « projet », la présence de ces deux guides, mentors comme ils se sont nommés ensuite, n’est pas allée dans la « bonne » direction.

  • Les publics de ce type d’opération peuvent avoir besoin d’un peu plus de champ libre afin de s’épanouir, leur créativité pouvant se trouver bridée par cette voix extérieure, certes volontiers pacificatrice ou utile pour se recentrer parfois mais le terme « mentor » ne va pas dans le sens de l’appui ou du « care » selon nous. Pour autant au regard de la définition du mot mentor (conseiller expérimenté, attentif et sage auquel on fait entièrement confiance), le ressenti qui fut le nôtre nous convia à y voir davantage l’élément factuel de notre incapacité à travailler ensemble. Une attestation par la preuve vivante de notre immaturité comportementale supposée. Pas faux cela dit. Nous ne nous connaissions pas, il est vrai mais ceci est la conséquence d’un scénario. Dans son organisation et son fonctionnement, ce créathon a crée les conditions d’un échange pouvant être placé en « difficulté », dépendant et trop nécessiteux d’un cadre.

Pour finir, le rejet du vocabulaire anglais nous a semblé contreproductif et vient asseoir une posture contradictoire. Qui n’a pas assimilé les termes business plan, business model? Qui, en d’autres termes, n’a pas encore été marqué par les différentes définitions du marketing? (Cette discipline émerge dès les années 30 aux États-Unis et prend en vigueur, en France, dès la fin du XXème siècle). Nous avons intégrés, pour la majeure partie d’entre nous, ces dénominations, appellations, dans nos unités de travail, équipes, services…

Ressources

Les ressources humaines

Dès le face à face, nous ressentons peu de considération des ressources existantes. Aucune question ne sera posée quant au domaine d’expertise ou de connaissance des participants. Une méthode de communication inter groupe qui a pu montrer toutes ces limites  et un manque de dialogue, hormis celui autorisé, n’a pas permis aux situations d’être constructives, pérennes voire mutualisatrices.

Une sous exploitation malheureuse a, d’entrée de jeu, instaurer un manque d’efficience qu’il conviendra de combler. Compenser cette erreur ajoutera une pression supplémentaire pour les participants et porteurs. Une charge de travail et un défaut de compréhension des enjeux seront soulignés dans le détail du retour d’expérience.

La ressource temps

Le Power point est l’ennemi des réunions et les redites font partie des phénomènes de constantes répétitions qui usent les auditeurs. Beaucoup de retard, avant cela, a été pris en raison de la présentation des porteurs de projets/idées aux futurs mentors. Une ressource temps précieuse affaiblie par la projection du PP.

Suite à la prise de connaissance des projets par les animateurs de la Social Cup, l’idée était, ensuite, de les classer en deux catégories. Nous avons démarré notre session de prise de connaissance mutuelle à 11H30. Pressées par le temps, les choses sont vites et mal faites et ne nous permettent pas de savoir vers qui ou vers quoi nous allons aller…La solidarité voire l’empathie seront les seules données qui apporteront leur solution aux problèmes. Nous iront là où il n’y a pas grand monde.

La ressource lieu

Après s’être perdus, les publics auraient, peut-être, eu envie de se sentir accueillis, rassurés. Sauf que cette entrée dans les lieux s’est faite sans chaleur. Pas de mot de bienvenue. Ce n’était pas prêt, nous devions, donc, attendre dans un hall qui allait commencer à se faire trop petit. Nous avons, alors, voulu faire tomber les silences de chacun, détendre un peu l’atmosphère, en faisant un peu connaissance. Nous nous sommes vus pointer (présentiel). Puis, nous prenons ce grand couloir et nous dirigeons vers la salle principale du RDC.

couloir du kaléidoscope

La salle possède comme une « arrière-cuisine » par laquelle nous entrons en premier et constatons la générosité des viennoiseries bio du coin (Boulangerie Osmont), du café, des jus divers…Nous restons debout. Nous remarquons cependant que des chaises nous attendent et que nous allons, ainsi, recevoir, les informations. Effet salle de classe ? Il est vrai qu’un petit côté scolaire se précise. Observons un instant où se place cette jeune femme. Sur le côté, comme bon nombre d’entre nous.Comme si ce carré massifié de chaises vides suffisait à ce qu’on se tienne à l’écart…Nous allons prendre le temps de venir nous asseoir…

Salle de « réception », le Kaléidoscope

Nous serons, tour à tour, assis, debout, réalisant des gestes proche d’une chorégraphie, nous nous parlons (trop) peu. Une speed dating version projet et debout…Tout pour nous mettre à l’aise et aller dans le sens du jugement hâtif…Nous nous méfions beaucoup des premières impressions mais là, nous n’avions pas le choix.

Retour sur une expérience de participante

« J’ai pu subir une demande d’investissement personnel assez lourd d’autant que le défaut de maturité de certains porteurs de projets en management transversal et le manque de concrétude de certaines de leurs idées ne m’ont, parfois, pas permis d’éviter des relations interpersonnelles difficiles. Quelques heures auront suffit à avoir raison de moi. Cette expérience fut une succession de contraintes et d’entraves, un exercice trop limité. Ce qui ne m’a pas donné nécessairement envie de réitérer l’expérience. Le lieu et la démarche ont pu créer une proximité forcée entre les personnes. L’impression finale est celle d’avoir exercé un rôle bien mineur, une contribution en deçà. Ce qui ne valorise pas à titre personnel et laisse une sensation amère d’être, peut-être, passée à côté de quelque chose. Les promesses et les ressentis, en direct, laissent parfois trop de place à l’écart, à la fuite en avant vers un manque d’efficience frustrant et inhibant. Je terminerai par le fait qu’au milieu de ces publics, devait certainement se trouver une idée plus pertinente qu’une autre mais c’est par pure solidarité que j’ai rejoint un groupe car faute de présence, il n’aurait pu être questionné comme nous avons commencé à le faire. Je suis sortie à 13h, un autre travail de recherche m’attendait et c’est la tête pleine à en avoir mal que je me suis plongée dans mon 2ème temps d’investigation. Aujourd’hui encore, je sais que je n’ai pas apprécié ces instants maladroitement mis en communs, en outre, je regrette de voir se confirmer le manque d’appropriation par les quevillais de ce tiers-lieu qu’est le Kaléidoscope. »

 

Isabelle Pompe pour #sitespecific le 3 décembre 2019.

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Stratégie résiliente pour ville humaine

D’expériences de rencontres multipliées, d’entrevues en instants d’attention, nous nous sommes trouvés, régulièrement, face à un refus d’entendre, de voir conjugué à un défaut d’objectivité. Vouloir connaître, accorder du temps, du crédit, instaurer un climat de confiance requiert une qualité d’écoute mais aussi une lucidité face à l’urgence sociale et climatique dans laquelle nous nous trouvons. Au cœur de cette rive gauche, nous percevons les messages environnementaux sans en mesurer les urgences, les leviers. Des yeux extérieurs sont en train de se tourner vers la notion de Résilience car nous allons finir par tout perdre. Nous ne pouvons nous permettre de manquer certaines opportunités, encore moins de sous-estimer les ressources humaines et les espaces disponibles dont ce territoire dispose.

« Face à l’effondrement, il faut mettre en œuvre une nouvelle organisation sociale et culturelle »

La « ville moyenne », d’où parlons-nous ?

1. Localement, nous sommes liés

Des impératifs en terme d’attitude sont attendus pour sortir de cette crise, cela se traduit par le fait de réconcilier les autorités locales et le terrain sans tomber dans le « délire de la proximité » dixit Jaques Rancière. Les communes comme les quartiers qui composent la rive gauche sont intimement liés les uns aux autres. La reconsidération du lien impose une honnêteté: ces territoires sont ce qu’il sont, qui ils sont parce que la ville de Rouen est située non loin voire tout à côté. Nous devons refuser l’ex-nihilo comme définition de soi, nous ne partons pas de rien, nos histoires sont attachées à cette ville-noyau, donc oui, par le fait urbain, nous faisons partie intégrante de son agglomération. C’est à partir de cette intelligence que nous devons modifier nos comportements.

2. La hiérarchie urbaine et la rive gauche

Les espaces sont des lieux de construction de pouvoirs d’où une certaine prise de distance citoyenne et implicitement une difficulté à mobiliser. En effet, nous évoluons au sein d’espaces fortement marqués par des attitudes politiciennes. De plus, la stratégie volontariste de la Métropole Rouen Normandie n’invite pas les communes à exister à partir d’elles-mêmes. Sa posture ascendante exacerbe la mise en concurrence, par ailleurs très dangereuse au niveau extra-local, les territoires de la rive gauche étant déjà, historiquement, sous le coup d’un défaut de focalisation.

Les mettre en compétition les fragilise et empêche les valorisations plurielles d’une stratégie réseau. Cette politique territoriale ne permet pas à ces territoires de se penser comme détenteurs de leviers d’attractivité. Elle isole plus qu’elle ne rassemble, produit de l’inertie en créer du mimétisme urbain. Un territoire possède des spécificités qui lui sont propres, rien de duplicable n’est envisageable. Par ailleurs, c’est depuis ces territoires que l’intelligence collective peut prendre racine car si elle n’est pas permise, autorisée, c’est tout un espace, cette fois-ci, de pleine relégation qui sera tenu à l’écart.

3. Nous Versus Vous

Pour sortir de ce retranchement, il convient de sortir du « nous » Versus « vous », car cette opposition est une composante de la distinction. « Parmi » et non « entre »-  ne pas disjoindre, séparer ni les quartiers, ni les communes. L’hétérogénéité d’un territoire se traduit par une diversité de « réceptions » et également par une multiplicité de regards neufs.

Chacun reçoit, comprend, traduit, exprime… Une ville est composite, les parties qui la définisse sont ses constituantes qui agissent telles des ressources parfois trop en retrait ou en attente d’être ré-activées (conscientes ou inconscientes). Ne pas les voir, ne pas les entendre reprend les objectifs d’une stratégie dominante. Cette dernière souhaite effacer les différences, les neutraliser pour mieux les contrôler et s’il elle n’y parvient pas elle discréditera les paroles différenciées.

L’une des problématiques majeurs de la rive gauche tient en ses disparités à la fois endogènes (localisme) et exogènes (stratégie dominante) qui ont agit ou que l’on a agité comme des construits, sources de tensions et de clivages. Ces résistances au changement gagneraient beaucoup à être endiguées pour opter pour une logique du commun, du réseau.

  • « Le pouvoir de l’adresse, le pouvoir de rappeler aux gens que l’on est leur représentant. Il y a un engouement pour une idéologie de la « proximité »[…]les politiciens qui passent leur temps à se persuader que leur discrédit vient de ce qu’ils ne sont pas assez proches des gens, des problèmes des quartiers, etc., Jacques Rancière

➤ Pierre Bourdieu et la Distinction

« Non seulement le beau n’est pas un concept a priori, mais, au contraire, “ les gens ont le goût de leur diplôme ” et, les catégories de la distinction dépendent de la position que l’on a dans le tableau des classes socialessource En fait, quand on parle de culture, on parle, sans le savoir, de classe sociale, et la politique ne fait pas exception aux lois de la culture et du goût. Cette lecture éclaire une dimension politique: « on s’aperçoit, au travers des schémas et de l’unification toutes les questions, qu’il s’agit, pour la première fois, de donner plusieurs chances de comprendre la même chose : la cohérence de la conduite de chaque classe et l’usage qu’en font, consciemment ou pas, les partis politiques. »

*La Distinction. Critique sociale du jugement est un ouvrage publié en 1979 par Pierre Bourdieu qui élabore dans une perspective sociologique une théorie des goûts et des styles de vie.

4. Réconcilier

  • Quitter l’esthétique et l’exceptionnel pour revenir à l’humilité, à la sobriété afin d’être en cohérence avec les limites de nos ressources. Cette approche n’est pas contraire à la modernité encore moins à l’innovation!

Pour que ces territoires se révèlent à eux-mêmes, il convient de réconcilier l’urbain et le rural, la croissance et le respect de l’environnement, la tradition et l’innovation et de réconcilier les mémoires. Sortir des logiques de classement, de hiérarchie car chaque ressource non valorisée est un manque à gagner pour ces territoires.

5. Qu’est-ce qu’une ville moyenne ?

« Les villes moyennes commencent à 20 000 habitants pour se limiter à 100.000 hab.Ce sont les cadres chiffrés retenus par les associations des maires des villes petites et moyennes de France. »source 

La rive gauche se définit par ses quartiers rouennais (Saint-Sever, Grammont- Saint Clément), ses communes: Petit-Quevilly, Grand-Quevilly, Sotteville-lès-Rouen, Saint Étienne du Rouvray, Petit-Couronne, Grand-Couronne et Oissel (cadre opérant du projet #sitespecific). Ces espaces représentent, pour certains, des communes de 20 000 habitants et plus. Ci-après les chiffres en nombre d’habitants du recensement 2016.

  1. Quartiers Rouen rive gauche : 12 388 (St Clément/Jardin des Plantes), 13 191 (St Sever)- pas de chiffre pour Grammont.

Rouen, la Seine et les quartiers de la rive gauche

  1. Petit-Quevilly : 22 089
  2. Grand-Quevilly : 25 897
  3. Sotteville : 28 991
  4. Saint Étienne : 28 696
  5. Petit-Couronne : 8684
  6. Grand-Couronne: 9676
  7. Oissel : 11 647

Pour ne pas ajouter des forces au regard du nombre d’habitants et uniquement, nous avons opté pour une redéfinition des espaces de manière équilibrée. Les espaces de référence cités ci-dessous peuvent être assemblés pour être pensés en commune moyenne, ce sera le cas pour les trois quartiers de Rouen gauche, ainsi que les trois communes Petit-Couronne, Grand-Couronne et Oissel, à partir de cela, nous pouvons induire qu’il existe six « communes » à même de définir six villes moyennes.

Les communes de la rive gauche rouennaise

 

L’idée étant d’interroger cette notion d’ échelon décisif dans la structuration des territoires.

Avant tout, valoriser les atouts que l’on a, mais sommes-nous suffisamment conscients de ce que l’on a ? Les forces de ces territoires assemblés en « ville moyenne » tiennent en ce que J-C Edouard* affirme, «les petites villes se caractérisent par leur caractère hétérogène, évolutif et mobile» soit autant de ressources à connaître, à chercher, à activer et à ré-activer.

*Edouard J-C, Les enjeux de développement et d’aménagement des petites villes françaises, Bulletin de l’Association de Géographes Français, mars 2008-1, pp.3-12)

Quels possibles et à partir de quoi ? 

1. Un nouvel indicateur, le BES

Le concept de Ville lente  tient en une certaine vision de l’urbanisation par la patience et la mesure. En France, des « villes lentes » dont Segonzac et Mirande, respectivement 2 200 et 4 000 habitants sont des figures emblématiques. source

Une philosophie du bien-être urbain est-elle envisageable sur des territoires plus peuplés ?

. »Les « villes lentes » qui signent la charte s’engagent à mener une politique municipale durable, locale et solidaire. Avec une limite aux villes de 50.000 habitants et un score moyen à obtenir sur environ 70 critères, l’entrée dans le club n’est pas donnée à tout le monde.

  • « Le label est à l’origine de la réflexion sur la richesse réelle d’une nation, résume Pierre Beaudran, Maire de Mirande et Président du Réseau Cittaslow France. Si le PIB ou le PNB en sont les seuls indicateurs économiques jusqu’à ce jour, pour que la richesse soit réelle il convient d’y ajouter le BES  (bien-être, équitable, soutenable). Le bien-être économique n’est pas suffisant s’il n’est pas associé au bien-être des personnes

2. Le label ville citoyenne

source Gazette des communes- décembre 2018

Faire confiance nécessite de croire en une stratégie « gagnant /gagnant », laisser les habitants « habiter » pleinement leur quartier car « habiter c’est bien plus que se loger » Habiter, demeurer, se loger, France Culture- 16 septembre 2019

Depuis nos quartiers, le bien-être, le caractère équitable pourrait trouver sa source dans le fait de laisser de la marge, de la place aux habitants afin qu’ils reprennent part à la vie de la cité. Lâcher du lest pour apporter de la viabilité aux initiatives citoyennes, composer avec les connaissances, savoirs et compétences des habitants/Citoyens. Fonctionner en logique de circuit -court. Ces efforts peuvent être gage d’une production autonome, d’économie pour la commune et ses habitants.

3. Partager le sensible

Apprendre à désapprendre, reconsidérer sa posture en intégrant les éléments de savoirs extérieurs.

Les habitants/citoyens constituent des « noyaux de vérité ».

Jacques Rancière nous invite à nous interroger sur nos capacités à entendre et à ne pas entendre,  à voir et ne pas voir.

« il s’agit de savoir d’abord comment l’ordre du monde est pré-inscrit dans la configuration même du visible et du dicible, dans le fait qu’il y a des choses que l’on peut voir ou ne pas voir, des choses qu’on entend et des choses qu’on n’entend pas, des choses qu’on entend comme du bruit et d’autres qu’on entend comme du discours. C’est d’abord une question politique, puisque pendant très longtemps les catégories exclues de la vie commune l’ont été sous le prétexte que, visiblement, elles n’en faisaient pas partie. « source

Ne pas confondre proximité et visibilité

Qu’est-ce qu’être proche, et comme nous l’avons avec cette notion de « dicible » que pouvons entendre, ou écouter ?

Se penser en voisins, à même d’avoir des points communs, des affinités et avec qui nous pourrions entretenir des relations étroites est impossible tant que ne serons pas en mesure de reconnaître nos propres méconnaissances.

  • La méconnaissance sociale
  • La méconnaissance historique est un fléau qui empêche de comprendre que nous sommes le fruit de diversités, que nos histoires sont sédimentées et plurielles.

Renouer du lien commence par des temps de paroles non corrompus par des jugements de valeur. Ce qui est « dit » passe par des prismes sociaux, interpersonnels car à qui s’adresse-t-on ? Cela paraît contradictoire de vouloir créer du lien alors même que nous ne sommes pas sortis d’un rapport d’autorité. Le dialogue risque d’être automatiquement biaisé.

Les mots prononcés par les citoyens demandent de la compréhension, des efforts tant l’échange a pu être rompu, cassé ou jugé vain par le passé. Si nous ne mesurons pas les freins engendrés par un rapport à une image d’autorité, nous ne pouvons recevoir cette parole avec précision. Les non-dits, les autres voies de communication, au même titre que les conditions de l’échange, de l’approche peuvent entraîner un gaspillage de ressources, une rencontre ratée.

4. Le concret et le « care »

Pour faire connaissance avec ses habitants, la concrétude est impérative. Un exercice sur fonds de questions précises, d’évaluation peut être une 1ère approche. Les impliquer de manière technique, matérielle et réaliste car leurs avis comptent, leurs idées aussi.

Ces temps d’échanges doivent être toujours conçus dans un souci de confort et de convivialité car nous ne mesurons pas quel degré de difficulté, de méfiance, de violence ces personnes traversent au quotidien.Un café, un banc, un parc gage de tranquillité… Ne pas restreindre ni se placer dans des espaces où les gênes seront démultipliées car elles vont découper les prises de parole, demander trop d’efforts.

➤ De l’importance de l’environnement physique

Le dehors: « Quand la lumière artificielle laisse place à la lumière naturelle et qu’une légère brise vient remplacer la climatisation, vos sens s’éveillent, ce qui améliore votre capacité de concentration. »source

Être en action: être disponible pour se concentrer sur l’objectif de l’instant mais ne pas rester statique car notre créativité augmente d’environ 60 pour cent quand nous nous promenons.Entendre les besoins, commencer à partir de pour construire avec.

 

La population, des données sous estimées

A partir d’une peine connaissance de la typologie de population qui compose la commune, nous nous demanderons quelle représentativité ?

Si la jeunesse, la parité ou des éléments de distinction apparaissent, elles viendront confirmer une forme de discrimination. Nous devons promouvoir l’égalité. Donc qu’en est-il du handicap ? De la perte d’autonomie ? De l’identité de genre ? Constituer des groupes de paroles libres pour faire se rencontrer les problématiques concrètes au regard des difficultés d’accès à…Penser solidarité et intergénérationnel.

Du type de logements à la place occupée par les bailleurs sociaux, recréer du lien entre ces habitants avec le souci de la mixité sociale, d’une meilleure identification des difficultés quotidiennes à même de générer un système d’entraide, ne sous-estimons pas la générosités des habitants.

« Les Français ont donné 7,5 milliards d’euros, selon la première édition du « Panorama national des générosités », de la Fondation de France – source

  • Le type de résidence, part des appartements, la présence de balcon, de terrasse pour prendre en compte la « demande sociale » de nature. Sensibiliser, faire preuve de pédagogie, co-construire des initiatives vertes solidaires comme les jardins partagés, la végétalisation des rues, des toits, penser les espaces comme des sujets de valorisations citoyennes.
  • Le taux de pauvreté des ménages sert à répondre par des actions solidaires

Identifier les besoins des classes populaires et ne pas ethniciser la question sociale. « Une étude de 2001 réalisée pour la CNAF * indique ainsi que 59% de populations analysées comme «pauvres,bénéficiaires de minimas sociaux et de familles monoparentales, vivent dans les unités de 20 000 à 200 000 habitants.

*(Aldeghi I. et Preteceille E., Les aspects territoriaux de la précarité et de la pauvreté dans la société française contemporaine, dossier études CNAF, n°26, 2001, p. 102)

Ce taux élevé indique que cette population a des difficultés et des besoins spécifiques. Cependant elle représente des corpus différenciés, pour les sensibiliser, il convient de les inclure dans tout le processus de décision.

  • Pour valoriser des actions du type ramassage de déchets sauvages, il est impératif d’identifier, avec eux, ce dont ils ont besoin.

Plusieurs initiatives de valorisation existent déjà, on offre contre un verre/bouteille remplie de mégot, une crêpe, une bière, un ticket de métro (valorisation du plastique), le transport d’une personne (Waste is more/Montpellier), une entrée à la piscine (Deauville) –  40 milliards de mégots sont jetés chaque année en France et 80% de la pollution de la mer vient de la terre.source

  • Faire de la lutte contre le gaspillage un axe citoyen majeur
  • Sensibiliser les commerçants et habitants à des initiatives écologiques et sociales : Installer des Frigos solidaires
  • Réfléchir à la mise en place d’un restaurant solidaire
  • Promouvoir la « slow food »

« En France, 9 millions de tonnes de nourriture sont gaspillées tous les ans alors qu’il y a 8 millions de personnes qui ne mangent pas à leur faim ! », s’insurge le blogueur Baptiste Lorber, parrain de l’association « Frigos solidaires« .

➤Les Frigos Solidaires ont pour but de répondre à un niveau très local à ce double enjeu : lutter contre le gaspillage alimentaire et aider les personnes en difficulté. Le principe est simple, un commerçant met un frigo devant son restaurant ou son magasin et permet aux particuliers comme aux professionnels d’y déposer de la nourriture. Le frigo est en libre accès afin que chacun puisse venir se servir. » source

➤ Restaurant solidaire

Un lieu de vie pour déjeuner, grignoter, se désaltérer mais aussi se poser et se détendre, à tout petits petits prix. « Ces restaurants solidaires permettent d’offrir un repas notamment aux familles démunies, qui représentent près de 20% des publics accueillis (avec un mobilier adapté pour les enfants en bas âge), mais également à des femmes et des hommes seuls et sans abri. Depuis leur ouverture, ils ont accueilli quotidiennement jusqu’à 850 personnes et servi en une année près de 200 000 repas.
Pour accéder à ces restaurants, les usagers sont munis d’une carte mensuelle ou d’un coupon journalier délivrés par les services sociaux et les associations partenaires, ce qui permet de maîtriser les flux de publics et ainsi d’assurer aux usagers qu’ils pourront dîner dans le calme. »Paris, 2019, source

➤ De l’importance majeure de la slow food

La pauvreté et la malbouffe semblent tellement indissociables que, localement, nous avons les offres commerciales monopolistiques de Burger King, Mac Do… Pourtant l’obésité est un problème sanitaire majeur. « Sur les 29.000 personnes qui ont participé à l’étude, autant d’hommes que de femmes âgés de 30 à 60 ans, il apparaît qu’un Français sur deux est en surpoids et que l’obésité touche toujours durement les plus modestes. Parmi les 15,6 % de femmes obèses observées dans l’échantillon, dont l’indice de masse corporelle (l’IMC), – le rapport entre le poids (en kg) et la taille au carré (en mètre) – apparaît supérieur à 30, près d’un tiers (30%) a un revenu mensuel inférieur à 450 euros. source

Plus le développement économique d’un département est faible, plus il concentre des personnes en situation d’obésité, en Normandie, près de 20% de la population générale souffrent d’obésité, 4% sont même en obésité morbide dans le département de  Seine Maritime : source

 

Chômage et résilience

1. L’hyper spécialisation comme origine

La rive gauche peut aussi se caractériser par son histoire industrielle passée et présente, gage d’emplois, de mémoire collective mais aussi de pollutions et de crises.

« Ce développement de systèmes productifs ancrés dans ces territoires est un enjeu fort pour l’avenir des villes petites et moyennes mais c’est aussi un risque de fragilisation en cas de rupture de la dynamique industrielle, ce qui peut provoquer une hyper spécialisation conduisant à la crise. Ainsi, les bassins très spécialisés sont ceux qui ont le plus souffert de la crise récente et de l’augmentation du taux de chômage comme l’a montré L. Davezies dans une étude pour l’ADCF*

*(Davezies L., Les territoires de la crise: un bilan provisoire, ADCF direct, 2010.)Assemblée Des Communautés de France

2. Chômage, de l’incidence à la ressource

Le taux de chômage s’accentue, touche une population élargie. Il agit comme un virus qui impacte les comportements sociaux. Les habitants sont affectés, stressés, ils expérimentent la perte de contrôle de leur propre vie. Une situation qui ne laisse pas indemne ce pourquoi la cité doit intégrer ceci pour construire sa politique du « mieux vivre« .

Screenshot_2019-09-22 Dossier complet − Commune du Petit-Quevilly (76498) Insee.png

Commune de Petit-Quevilly, INSEE 2016

Screenshot_2019-09-22 Taux de pauvreté par âge France 2016 Statista.png

Comparons, un instant ces deux graphiques, le taux de pauvreté de la commune de Petit-Quevilly s’installe à + de 20% pour l’ensemble (moyenne) et pour toutes tranches d’âge dans le détail à l’exception des 60/74 ans, atteignant parfois le double voire plus.

En 2016, la tranche d’âge des 40-49 ans est touchée par un taux de pauvreté avoisinant les 30% à Petit-Quevilly alors que la moyenne nationale est de 13,5%.

En encourageant la mise en place de chantiers (source d’expériences professionnelles et humaines) du type engager une dynamique de démocratie participative, mettre en valeur le patrimoine local, développer l’hospitalité et les infrastructures destinées aux personnes handicapées…Ces actions sur le long terme sont aussi une manière efficiente de considérer ses habitants, détenteurs de savoirs/compétences, comme des ressources et de réelles parties prenantes de la ville.

  • Le chômage n’est pas un temps « qui ne sert à rien », il faut toujours avoir à l’esprit que les personnes sans emploi détiennent des ressources précieuses à rè-activer.

L’isolement, la honte qu’engendrent le chômage sont des facteurs à connaître pour ne pas stigmatiser cette population. La variable temps entre alors en jeu, du temps pour soi, un temps actif où l’utile pourrait rejoindre l’agréable. Parler, sortir de chez soi, aller au devant de l’autre, construire avec lui…

Screenshot_2019-09-22 Dossier complet − Commune du Petit-Quevilly (76498) Insee(1).png

Commune de Petit-Quevilly, Chiffre INSEE 2016

➤ La bibliothèque comme troisième lieu source

  • La bibliothèque pourrait être partie prenante d’une opération de grande envergure afin de pouvoir donner un sens à ce temps angoissant passé à chercher du travail et parfois à perdre espoir. Garder à l’esprit que valoriser ce temps sur un C.V redonnera confiance, pourra encourager les logiques de réseau, stimuler le territoire, dégager des forces supplémentaires.
  • Les principes du 3ème lieu repose sur un espace neutre, propice à un échange informel entre tous les membres de la communauté, procurant des opportunités de rencontres autres que celles possibles dans les sphères privée ou professionnelle. Ces espaces agissent comme niveleur social où les individus se positionnent sur un même pied d’égalité. Un lieu d’habitués, un cadre propice au débat,  « comme à la maison » afin de régénérer du lien social, un fonctionnement sur la base du volontariat. Cette forme de compagnonnage à la demande permet de lever le « paradoxe de la sociabilité » : l’individu peut s’engager à sa guise dans des interactions avec les autres, sans souscrire aux règles qui régissent habituellement les relations plus intimes. Le troisième lieu facilite ainsi un mode d’affiliation plus occasionnel et informe.

 

L’attractivité

  1. Premièrement ne pas laisser les sur-impressions comme celle l’insécurité agir comme des critères à même d’affaiblir l’attractivité de la commune. Opter pour une campagne de communication claire, transparente pour enrayer cette « tache » sur une image.
  2. Partir depuis le solde migratoire et analyser ce qui se passe.
  3. Au regard des bouleversements environnementaux, se servir de l’avantage climatique comme d’un levier.
  4. Questionner les habitants sur la perception de leur qualité de vie ? (Partir du ressenti des habitants. L’idée étant de saisir ce qui les retient, ce qui pourrait les faire partir et canaliser les impressions d’inégalités spatiales.)

1. Connaître et développer son image

« Selon l’ONU, d’ici 2030 deux personnes sur trois seront des citadins, contre 54% en 2014 et 30% dans les années 1950. Le taux d’urbanisation pourrait même exploser dans certains pays en atteignant les 80%. Avec des villes de plus en plus étendues et peuplées, la qualité de vie des citoyens risque d’être fortement impactée. Afin de rester attractives et au service de leurs administrés, les villes sont de plus en plus nombreuses à développer des projets de Smart City qui permettent de revoir la place du citoyen dans la ville. »source

Une ville serait un reflet, un miroir, les habitants se retrouvent-ils dans cette image ? Et entre cette image voulue par la ville et la réception qu’en ont les habitants , quelle connexion/Déconnexion ? Quelle marge ?

  • Tenir compte d’une exigence citoyenne
  • Tester ses outils démocratiques et fonctionner en amélioration constante.(Penser confort, convivialité comme nous l’avons vu en amont)
  • Repenser son accueil physique en mairie, créer du lien entre les structures existantes dans une logique de maillage.

➤ Les réseaux sociaux et la e-reputation

Questionner les usages d’internet et de Facebook des habitants des communes

  • Soigner sa présence  sur les RS et sa stratégies – e-reputation Source
  • Créer de la distinction: place à la créativité : source
  • Quels RS: source

Facebook et les villes moyennes

A nombre d’habitants comparables, prenons quelques exemples de deux communes et comparons leur nombre d’utilisateurs (20/09):

  1. La ville de Beaune– Côte d’or – page crée en 2010 (21 644 en 2016) -5664 personnes suivent ce lieu.Notée 4, 4/5
  2. La commune de Saint- Dizier – Haute-Marne (page crée en 2010) – env. 25 000 habitants // 13 992 personnes suivent ce lieu.

Alors que nous aurions pu imaginer la première être une source d’attractivité et donc naturellement générer plus de fans, nous sommes surpris par le  ratio impressionnant entre ces deux villes moyennes, Beaune touche, en nombre, le quart de sa population, Saint-Dizier plus de la moitié!

Facebook, une agora comme les autres ?

L’image peut s’observer à l’aune d’une capacité à attirer, de la place qui est faite à l’échange… Facebook est un outil relai mais pas que. Limiter son usage, pour une commune, revient à minorer sa place dans le quotidien des habitants et à sous-estimer sa capacité de valorisation.Créer les conditions de la prise de parole, penser interactivité et laisser place à une communauté

  • Créer une plateforme ou un groupe Facebook où pourraient s’exprimer les habitants en fonction de leur problématique afin de mesurer leur degré de connaissance des services de la ville et les autres, l’accès à l’information et la compréhension de celle-ci. Un espace numérique pensé comme un outil de mesure et d’ajustement. Inspirer la confiance, mobiliser ses citoyens, ses visiteurs, générer du trafic, de la visibilité pour obtenir des données quantifiables et interprétables.

En initiant ce groupe qui ferait office d’agora, ouvert le jour comme le soir, les jours fériés comme les dimanches, cela permettrait de sortir du cadre formel.

  1. Penser à des sondages
  2.  Des billets d’humeur*
  3. Mettre en place des jeux, des places à gagner…
  4. Créer des « battle », intégrer les structures, asso, acteurs à jouer le jeu…
  5. Apprécier à sa juste valeur l’attachement que les habitants ont pour leur commune et se penser à partir de cela, créer un #, à l’instar de Nantes et son #NantesPassion.
  6. Demander l’avis aux populations, faire voter…
* Les archives de la commune de Petit-Quevilly sont exceptionnelles, de surcroît Michel Croguennec effectue un travail remarquable, ses actions, ouvrages et recherches au même titre que ces archives sont des valorisations prioritaires à effectuer.

➤ Questionner les moyens dont disposent les structures culturelles de la ville. Comment s’en emparent-elles, quel réseau parviennent-elles à constituer ?

  •  Bibliothèque François Truffaut Versus Bibliothèque de Sotteville

La page Facebook de la Bibliothèque de Sotteville-lès-Rouen est constituée autour d’une communauté de 1203 personnes à ce jour (20/09/2019). Elle est recommandée par 17 personnes et lui est attribuée la note de 4,6 sur 5. Son dernier post date de la veille.Elle possède une photo de couverture et de profil en lien direct avec son actualité.

Celle de la bibliothèque François Truffaut de Petit-Quevilly  n’a pas de photo de profil, le dernier post date du 25 mai 2019 soit il y a quatre mois, et la photo de couverture de la page correspond à cette dernière actualité. 25 personnes aiment la page.

Le « dynamisme culturel » d’une commune de taille moyenne peut s’observer à l’aune de ce type de résultats. Sotteville, qui rassemble env. 29000 habitants semble nettement plus attractive.

  • La gestion d’une page et la création de contenus pour cette structure peuvent être des outils de valorisation pour le personnel de la bibliothèque, à défaut, la prise en charge d’un stagiaire en community management/Communication, idéalement un social media manager, pourrait être une très bonne initiative.

➤ Créer un lien physique fort entre les structures

L’ancrage physique dépend de la relations entres les structures culturelles et les lieux de la commune et de l’autonomie dont elles disposent: Les lieux à valoriser sont pluriels et leur valorisation peut s’effectuer sur des temps forts mais aussi de façon plus pérenne dans le souci de diversifier les publics, travailler dans le sens du croisement des disciplines et publics sur le long terme.

  1. Observer les publics de ces structures: mettre en place la question de la provenance de manière systématique (code postal voire quartier). Ceci permettra de mettre en valeur les freins au déplacement. A partir de cela, réaliser une enquête auprès des habitants pour mieux les identifier et ensuite voir les actions à mettre en place pour tenter de les corriger.
  2. Considérer tous les lieux existants comme des acteurs de la valorisation culturelle dans le but de ré-activer une vie culturelle, source d’animations et de décloisonnement (Bibliothèque F.T, CDN Foudre, Chapelle St Julien + Tous les espaces publics/ verts pour la commune de Petit-Quevilly par exemple)
  3. Réconcilier les cultures et les formes

 

Tourisme, culture ? Quelle rareté ?

En mettant en lumière le travail du monde associatif, nous soutenons des acteurs indispensables à notre stratégie d’attractivité. Si ce dernier ne possède pas de visibilité numérique efficiente, convier les habitants à venir partager leur expérience sur des canaux de communication diversifiés.

Comme un petit récapitulatif de ce que nous avons déjà avancé, sachez qu’une ville est attractive lorsque:

  1. Celle-ci cultive sa propre identité pour se différencier, se montrer atypique, ouverte et étonner
  2. Elle propose une architecture et un « visage urbain » à la fois ordonné et diversifié
  3. Elle est vivante (des commerces, lieux de vie, penser pluriel dans les fonctions des lieux existants, créer des petites centralités même éphémères…)
  4. Elle offre des endroits qui favorisent les rencontres, rester soucieux de ces espaces (propreté, entretien, pédagogie, mêler les citoyens à sa gestion différenciée, valorisation des gestes type ramassage)
  5. Elle est à échelle humaine
  6. Elle permet de flâner, où l’on prend plaisir à marcher, à circuler à vélo.

Suite à cette liste, à nos précédentes remarques, nous pouvons nous demander si, au delà de la sous-exploitation de l’existant, pour le cas de la commune de Petit-Quevilly, existe-t’il d’autres voies à explorer ?

Une ingénierie particulière pour une ville apaisée et productive

les villes moyennes doivent prendre en compte toutes leurs spécificités, de ce fait, construire à partir d’une ingénierie distinctive.

Les corridors biologique, la végétalisation des espaces, des toitures pour « cacher cette ville que je ne saurai voir », des voies vertes au transport doux.. Qu’est-ce qui pourrait tranquilliser nos rapports immédiats à notre extérieur commun ?

« Cette notion de corridor a le mérite d’être en phase avec le concept de « ville apaisée » qui trouve une oreille attentive auprès des citadins. Pouvoir marcher le long d’un itinéraire vert, « mi-promenade urbaine, mi-jardin public », telle est la demande des citadins. Afin de répondre à cette attente, nous préconisons de décliner le concept de corridor biologique, en développant une offre alternative d’espaces verts linéaires. À l’image du bocage, il s’agit de rétablir des connexions vertes : jouer sur la palette végétale, la densité et la diversité, pour aménager des axes verts multifonctionnels, réhabiliter l’avenue-promenade ou le quai-promenade. Si la largeur et la longueur d’un corridor biologique sont des paramètres fondamentaux pour augmenter les capacités d’échanges, une voie verte fonctionne mieux si elle allie différentes utilités écologiques et paysagères et si elle encourage les modes doux de déplacements. Une voie verte cumulant ces atouts a toutes les chances de séduire les citadins. »

  • Réinscrire une production locale

Potager partager, rucher-école…L’idée étant de sensibiliser, dès le plus jeune âge, aux gestes en faveur de la biodiversité ordinaire, du tri sélectif, de la lutte contre le gaspillage. De travailler avec la volonté d’apporter la plus grande vigilance dans le domaine alimentaire: apprendre à se nourrir de façon équilibrée, réapprendre à se nourrir…

➳Prendre appui sur l’exemple du jardinage durable de Joseph Chauffrey

« Depuis six ans (2017), Joseph Chauffrey possède un jardin à Sotteville-lès-Rouen qui lui permet de produire 300 Kg de légumes. Son terrain n’est pas plus grand qu’un autre: 200 m2, maison comprise. Le potager fait 25 m2, la serre 5 m2. Un petit verger de 10 m2 accueille aussi des pommiers, de la vigne, des kiwis, un poirier et un figuier. En petits fruits, il a un mûrier, des framboisiers, du cassis, des groseilles, des myrtilles, des airelles, des baies de goji, des fraises, du sureau, de la rhubarbe.source

40 M² pour 300 kg de production, vous imaginez le ratio de 7, 5 appliqué, ne serait-ce que pour 500m² sur n’importe quel espace vert d’une commune, cela représenterait 3750 kg.  Si nous prenons en compte que les Français mangent en moyenne 125 kg de fruits et légumes par an, nous pourrions produire pour 30 personnes.

Beaucoup d’acteurs locaux produisent un travail conséquent en terme d’animations, d’actions de sensibilisation, des rencontres tel que le « village des alternatives  » accueilli sur le site de la Friche Lucien en septembre 2019. Programme Alternatiba  De plus, non loin, se trouve des lieux de référence et notamment un modèle française en permaculture, celui de la Ferme biologique du Bec Hellouin (Eure), qui dispose, par ailleurs, de son propre centre de formations. La Ferme du bec Hellouin, la permaculture est-elle l’avenir de l’agriculture /Podcast France Culture 14 juin 2019

  • Initiatives inspirantes et mise à contribution des espaces & Acteurs

Le projet MiniBigForest  et leur Forêt urbaines participatives – « Inspirés par la méthode Miyawaki*, nous concevons des forêts urbaines à haut potentiel de biodiversité, de végétalisation, et de lien social, que nous plantons avec des équipes bénévoles sur tous vos sites (dans votre ville, votre école, votre entreprise, ou sur votre terrain !).  *méthode: « Micro forêt native à croissance ultra rapide, 300 arbres sur des surfaces aussi petite que six places de parking »Source

‣ Le festival Aux Arbres (Nantes) est le premier événement professionnel et citoyen qui célèbre l’arbre. Après un lancement réussi en 2018 et deux jours d’événement, Aux Arbres ambitionne de catalyser les énergies positives en faveur des forêts, de la biodiversité et du climat.Cet écosystème souhaite rassembler, avec ses partenaires, tous ceux qui souhaitent agir pour préserver l’arbre dans leur quotidien : famille, enfants, citoyens engagés, professionnel, experts, scientifiques, associations, grand public.Source

‣Les forêts indigènes à petite échelle sont des projets portés par Urban Forests, ces initiatives sont relayées par les écoles afin de sensibiliser, de former, créer…

‣ »La Ville comestible » est un concept développé par l’association « Les vergers urbains »source

  1. Les vergers Urbains est une association qui a vocation à rendre la ville comestible en impliquant les citadins dans ses projets. Rues, trottoirs, pieds d’immeuble, toits, friches, balcons : au-delà de simples ornements, notre objectif est de valoriser ces espaces verts en les rendant comestibles, à travers une appropriation collective et non exclusive par les résidents.

Balcons, toits, ainsi que les espaces hors -sol (jardinière surélevée) peuvent être pensés localement pour ce type d’aménagement. (Pollution des sols)

  1. Vergers Urbains compte aujourd’hui plus de soixante-dix projets à son actif : chacun questionne la place de l’agriculture et de la nature dans ces espaces communs urbains, ainsi que la place des citoyens dans la mise en valeur de leur quartier, à travers des actions participatives relevant d’un fort enjeu social.

 

Veni-Verdi développe une agriculture urbaine participative, pédagogique, solidaire, citoyenne et respectueuse de l’environnement. Nous souhaitons produire une alimentation saine, accessible au plus grand nombre. L’association est présente dans les écoles, collèges, sur les toits ou au sol, dans les résidences des bailleurs sociaux…Entre la végétalisation des toits, la création de jardin nourricier dans les collèges, l’association multiplie les initiatives telle que l’installation d’ un module d’hydroponie et d’aquaponie (permet de cultiver sans substrat, grâce à un circuit d’eau fermé) toujours sur le toit du collège (Flora Tristan)

Veni verdi.jpg

Source Page Facebook de l’association

 

➳Localement, le projet « Champ libre « , Le nouveau visage de l’hippodrome des Bruyères situé cœur de la rive gauche, doit intégrer davantage de surface productrice dans son ADN.  Seul 2,5 hectares seront réservés à une ferme « permacole » sur les 28 hectares de surface.

➳Tous les espaces verts (Petit-Quevilly, par exemple) du type square, parc des chartreux, jardin du Cloître… Ne doivent plus voir leurs espaces « contraints » car ils sont « gaspillés » en raison de leur sous valorisation. Nourrir mieux c’est aménager des espaces de production en ville et lutter contre les gaspillage.

➳Sensibiliser les lieux qui possèdent un espace vert/Jardin suffisamment grand* (CAUE, Les Copeaux Numériques…) à l’élevage de poules (une poule pondeuse pond 300 œufs/an)

*Pour deux poules il faut compter 40 m2 d’enclos minimum, plus grand, c’est mieux encore car même avec 40 m2, vous risquez d’être confronté à un manque d’herbe au bout de quelques mois.

➳Soutenir et aider les initiatives du type « Jardin partagé »

Cette initiative volontariste irait dans le sens d’une politique respectueuse et soucieuse de ses citoyens/Habitants en termes de qualité de vie et de santé.

 

Une ville résiliente c’est une ville qui respecte, valorise, optimise, économise et qui prend soin.

 

Populations & Besoins spécifiques

Pour agir en territoire responsable, en gestionnaire respectueux , il ne faut pas exclure. Penser intergénérationnel, transmission, mémoire et participatif pour ne pas ajouter de territorialisation à des espaces déjà très marqués, genrés, où la mixité sociale peine à se créer. De plus, les âges sont là pour se croiser.

⇀Valoriser les différences

Placer au centre de son approche l’idée selon laquelle nous apprenons de nos différences, que les cultures sont tant écrites qu’orales, que leur transmission souligne une considération, un respect, que les savoirs-faire sont, parfois, en dormance faute de reconnaissance, les valoriser c’est reconnaitre des mémoires et des savoirs ancestraux.

Le territoire a un vécu, lui-même enrichi par des sédimentations historiques qui ont traversé ses populations, elles-mêmes sont le fruit de diversités, ne l’oublions pas.

⇀La féminisation de la population est un élément distinctif, combien sont-elles, combien de foyer monoparentaux féminins ? Afin de mieux inscrire la nécessité de la sororité et l’émancipation comme valeurs.  La place de la femme dans l’espace public est une question politique dont il faut s’emparer car créer les conditions d’une appropriation peut engendrer une façon de se responsabiliser, de prendre en autonomie, gagner en indépendance.

⇀Les familles, elle peuvent être actrices de la prévention, les amener à réfléchir à des questions comme la place du genre dans les activités sportives et culturelles. Avoir à l’esprit que sensibiliser, c’est aussi créer voire recréer du lien, du liant.

  1. Ne pas contribuer à la création de davantage de gênes et de pollution (sonore, visuelle, air, sol…)
  2. Pallier aux besoins en énergie, ne plus gaspiller l’énergie, isolation, lumière dans la ville, récupérer la chaleur,  végétaliser, réutiliser l’eau…
  3. Produire de l’énergie.

 

Vous ont été présentés, ici, des axes, des pistes à développer et à enrichir…

Isabelle Pompe pour #sitespecific, dernière modification, 25 septembre 2019