Bientôt, le samedi 25 mai 2019 à 14H, nous nous rencontrerons pour cette 2 ème Terrasse’ Specific. Celle-ci aura lieu sur le site de la Friche Lucien, 1 place Carnot à Rouen (rive gauche) non loin de la rue Lafayette.
C’est où, c’est qui et c’est quoi la Rive gauche ?
Depuis de nombreux mois, l’interrogation reste sensible. En effet, quel que soit le sujet, l’objet d’étude « rive gauche » peine à attirer les foules.
Pourquoi?
D’où vient ce rapport complexe avec cette rive ? Et comment, aujourd’hui, se traduit-il au quotidien? Quelle image retient-on ou avons-nous de cet « endroit » ? Quelle perception les gens ont-ils de leur propre territoire d’habitation?
Un manque d’intérêt ?
Un des premiers élément de réponse est apparu pour cette enquête lors de la passation du questionnaire. En effet, il a fallu insister, taguer sur Facebook, relancer, redire combien l’avis des résidents de la métropole rouennaise était précieux. Sur 100 envois par mail et via Facebook, j’ai obtenu, à ce jour, un très faible taux de retour… Questionnaire « La rive gauche enquêtée »
Où est le problème?
La Rive Gauche est associée à quoi ? Comment vit-on au sein de cet espace de référence? Que dit-on de ces habitants? Quel degré de connaissance avons-nous de ces territoires? Et comment est compris le projet « Site Specific » ?
D’où regardons-nous ?
Des jugements de valeur sont-ils à l’œuvre ? Pourquoi une telle scission sociologique, psychologique entre la rive gauche et la rive droite de cette métropole ?
Un attachement?
Comment vivons -nous notre rapport à notre commune ? Y sommes-nous attachés ? Fait-elle partie de notre histoire personnelle, professionnelle et/ou familiale ? Avons-nous choisi ce lieu de résidence ?
Un site specific ?
La rive gauche est-elle l’incarnation de la culture populaire? Qu’en est-il de la présence de ces sites industriels au regard de la mémoire ouvrière, de l’emploi ? Quel territoire social est la rive gauche ? A partit de là, quelles sont les politiques environnementales et sociétales de cet espace de référence ?
Risques et informations ?
Existent-ils des risques, lesquels sont clairement identifiés ? Pourquoi et de quel ordre ? Vous estimez-vous suffisamment informés ? …
Voici un exemple de questions qui pourront être abordées au fil de ces rencontres citoyennes mensuelles, que sont les « Terrasses ‘ Specific « .
Si vous avez des questions ou des témoignages à soumettre, merci d’adresser un message à : territoiresocial@gmail.com
Notre territoire social est en proie à une exposition aux risques en raison des sites industriels qui sont présents sur notre espace de référence.
L’activité de la Seine industrielle concerne la chimie, pétro-chimie et le pétrole. Les industries participent à l’économie de ce territoire mais comportent des dangers pour les populations et salariés. Les pollutions sont plurielles telles que celles de l’air, de l’eau, des sols (moins connue) et des nappes phréatiques.
Les nappes phréatiques
« La vulnérabilité dépend du type de nappe, libre ou captive, et du mode de circulation de l’eau dans l’aquifère.
Les nappes libres sont les plus vulnérables: les polluants d’origine superficielle peuvent diffuser librement dans le sol et la zone non saturée jusqu’au niveau pièzométrique; d’autre part, la fluctuation verticale saisonnière du niveau piézométrique aboutit à ‘rincer’ les particules de la zones non saturée et entraîner les substances qui y sont adsorbées.
Les nappes captives en revanche sont mieux protégées par les couches imperméables qui les surmontent. Leur alimentation en eau superficielle est plus circonscrite, donc plus aisée à protéger. Leur pollution apparaît lorsque le niveau protecteur imperméable est percé par un ouvrage (ancien forage, fouille profonde…). »Source Université Jules Verne
L’émission Cash Investigation a enquêté sur des sujets qui nous concernent. Dans un 1er temps, nous avons visionné celle qui se nomme : « Produits chimiques, nos enfants en danger« mise en ligne sur la chaine YouTube du programme le 3 février 2016
« En France et partout dans le monde, médecins et chercheurs lancent l’alerte sur les effets des produits chimiques sur le développement des enfants. Augmentation des cancers infantiles, multiplication des anomalies de naissance ou des troubles hormonaux, explosion de l’autisme : toutes ces pathologies pourraient bien avoir des causes environnementales.
Les pesticides apparaissent en première ligne dans les rapports des chercheurs.
PESTICIDES
« Les pesticides sont des substances chimiques utilisées pour lutter contre différents nuisibles (insectes, champignons, mauvaises herbes…) Il peut donc s’agir d’insecticide, de fongicide, de désherbant. Ils sont principalement utilisés dans l’agriculture mais aussi dans le cadre de l’hygiène publique. Des pesticides sont également destinés à un usage domestique pour la santé vétérinaire, le jardinage, les traitements anti-poux, les produits contre les mites, etc… »Source
Certains pesticides peuvent représenter des risques pour l’environnement et la santé (asthme, cancers, problèmes de croissance ou de fertilité, etc…)
Six multinationales contrôlent ce secteur : Syngenta, Bayer, Monsanto, Dow, Basf et Dupont. Elles règnent presque sans partage sur un marché colossal qui pèse cinquante milliards d’euros. Pendant un an, l’équipe de «Cash Investigation» a suivi à la trace leurs molécules. Certaines, dangereuses, s’invitent dans l’air que les enfants respirent tous les jours. »
A produits chimiques, nous entendons aussi engrais. Ici, nous connaissons une entreprise qui est directement liée à cette production, il s’agit de la GPN- Borealis.
« En France, les sites de stockage ou de fabrication d’engrais sont considérés comme des installations industrielles à risque et donc, à ce titre, classés Seveso. En vertu de la directive européenne Seveso 2 de 1996, prise à la suite du rejet accidentel de dioxine en 1976 dans la commune du même nom en Italie, l’Hexagone doit recenser ces établissements et prendre des mesures pour prévenir les accidents majeurs impliquant des substances dangereuses et limiter leurs conséquences pour l’homme et pour l’environnement. »Source Le Monde
Ce journal pointe en 2013 un « exemple des carences administratives actuelles : l’usine de fabrication d’engrais azotés GPN, à Grand-Quevilly (Seine-Maritime), n’a pas encore mis en œuvre de PPRT (Plan de Prévention des Risques Technologiques), puisque son plan n’a pas encore été approuvé, pas plus que ceux des autres sites Seveso de l’agglomération rouennaise. Or, le site, que les Rouennais surnomment « Grande-Paroisse », est la « grande sœur » de l’ancien site de la ville rose : AZF de Toulouse, même groupe, mêmes activités et donc mêmes risques. »
Grand-Quevilly (Seine-Maritime) :Cette usine située près de Rouen dispose de deux cuves contenant chacune 1 000 litres d’ammoniac sous pression. 300 personnes travaillent sur ce site classé Seveso seuil haut qui peut produire plus de 3 millions de tonnes de fertilisants par an, selon GPN – Borealis (ancienne filiale Total, anciennement appelée Grande paroisse).
Lors du visionnage de l’émission, nous pouvions également consulter la carte qui précisait la présence du chlorpyriphos-éthyl, pesticide dans le viseur du ministère de l’Agriculture, et s’il était utilisé près de chez nous ?
Le chlorpyriphos-éthyl entre dans la composition de plusieurs insecticides utilisés par les agriculteurs pour lutter contre les chenilles, notamment dans les vignes et les vergers. Il est soupçonné d’être à l’origine de perturbations hormonales, selon des études américaines. Il est également accusé de perturber le développement cérébral des enfants in utero.
Depuis cette carte, nous voyons comment le département de la Seine-Maritime est exposé. A hauteur de 13, 2 tonnes (chiffre de 2016), (l’Eure est à 15, 2 tonnes) ce territoire ne se classe pas parmi les pires mais ce chiffre reste très élevé.
Que cette présence soit réglementée ou interdite, il convient de prendre conscience que ceci engendre d’autres pollutions que celle de l’air, à savoir celles des sols et des nappes phréatiques pour très longtemps.
« Chaque année, près de 100 000 tonnes de pesticides classés dangereux ou potentiellement dangereux sont utilisés en France. Les équipes de « Cash Investigation » et de francetv info ont analysé le détail des ventes de ces pesticides qui mettent en danger la santé de nos enfants. »Source
Quels sont les pesticides dangereux utilisés près de chez vous ?
Nous observons que ce sont souvent les cultures (vignes et maraichage) qui déterminent la très forte présence de ces produits.
Capture d’écran pour résultat Seine-Maritime
Densité de population
Des cinq départements qui constituent la région Normandie, la Seine-Maritime est celui qui détient la plus forte densité de population, 199hab/Km² (chiffre 2015). Nous savons également que notre territoire social, en plus de ces usines, est aussi, géographiquement, très proche des terres agricoles du département.
L’agriculture normande est orientée vers les grandes cultures et l’élevage laitier. En Seine-Maritime, ces trois orientations sont presque équilibrées :
24% des exploitations en bovins lait,
26% en grandes cultures
28% en polyculture polyélevage, majoritairement laitier.
« La Normandie compte près de 1 100 exploitations engagées en agriculture biologique au 31/12/2014, soit 4,2 % des exploitations bio de la Métropole. La surface consacrée à l’agriculture biologique couvre quasiment 58 000 ha (2,8 % de la SAU régionale). La Normandie se situe ainsi au 9ème rang des régions métropolitaines à la fois en nombre d’exploitations bio et en part de SAU bio dans la SAU régionale. (SAU: Surface Agricole Utile)
En Normandie, les sols enherbés couvrent environ un million d’hectares, soit 35 % du territoire. La quasi totalité de ces sols est vouée à un usage agricole : près de 90 % de la surface est constituée de prairies, le solde, soit de l’ordre de 120 000 ha, correspond à l’herbe artificialisée, attachée à l’habitat, aux voies de circulation et autres activités humaines, ainsi qu’aux surfaces enherbées naturelle.Entre 2000 et 2010, les surfaces en prairies des exploitations agricoles normandes diminuent de 11 % (- 110 000 ha).
L’industrie agroalimentaire normande compte près de 800 établissements et emploie 25 000 personnes. Elle est plus développée en Seine Maritime, dans le Calvados et la Manche. Ces trois départements concentrent à eux seuls les trois quarts des emplois de ce secteur. Sa localisation est le reflet à la fois des activités agricoles et des activités portuaires.
La Manche et le Calvados regroupent 65 % des emplois de l’industrie laitière de la région. L’Orne représente le tiers des emplois de l’industrie de la viande et 80 % des emplois de ce secteur sont localisés dans l’Orne, le Calvados et la Manche.
Plus de 60 % des emplois liés au chocolat et au café sont situés en Seine Maritime et 20 % dans l’Eure. Les grands groupes de la transformation du chocolat (Ferrero, Barry Callebaud…) et du café (Legal, Zegafredo Zanetti…) sont présents sur le territoire normand, essentiellement en Seine Maritime et dans l’Eure.
Nous reviendrons sur les enquêtes du magazine Cash Investigation au regard des thèmes abordés et notre territoire d’étude.
Entreprise américaine, fondée en 1881 par Georges Eastman. Cette création d’entreprise est la concrétisation des recherches personnelles de son fondateur. En effet, Eastman dépose son brevet pour une « Méthode et Appareillage pour la réalisation des Plaques à Émulsion » en 1879. La société oriente ses recherches, dès 1885, vers un support souple destiné à remplacer les fragiles plaques de verre utilisées jusqu’à présent en photographie.
PATHE
Pathé – C’est en observant les films Edison sur un appareil à visionnement individuel, en 1894, que Charles Pathé à la révélation de ce à quoi il se consacrera. C’est en 1896 qu’il installa les ateliers destinés à imprimer les films positifs, au n°1 de l’avenue du Polygone.Il fonde en 1897 la « Compagnie générale des cinématographes, phonographes et pellicules ». Puis la société Pathé frères s’étoffant, de véritables studios furent construits rue du Bois (rue Anatole-France).
En 1906, Charles Pathé se lança dans la fabrication industrielle de films vierges. Il fit construire rue des Vignerons à Vincennes, une vaste usine conçue par l’architecte vincennois Georges Malo.
En 1911, pour se rapprocher de l’usine, il s’installa dans une grande maison bourgeoise, rue de la Villa (rue Franklin-Roosevelt). Charles Pathé fit de Vincennes pendant les quelques années qui précédèrent la Première Guerre mondiale, la capitale mondiale du cinéma. La maison Pathé, véritable ville dans la ville, en rythma longtemps l’existence par ses sifflets et ses sirènes qui vidaient et remplissaient les cafés au rythme des équipes.
Avec la naissance de Hollywood et la concurrence du cinéma américain, l’usine cesse d’être un haut lieu de la production cinématographique, et en 1927, laisse sa place à la société Kodak Pathé. » Source
1902, Usine rue des vignerons à Vincennes
L’usine sera utilisée pour la fabrication du support et des émulsions. La pellicule est constituée d’un film support en plastique, recouvert d’une émulsion : c’est une couche de gélatine sur laquelle sont couchés en suspension des cristaux d’halogénure d’argent ; pour les émulsions modernes il s’agit de bromure d’argent (AgBr).
L’usine sera exploitée de 1902 à 1986. L’utilisation de produit chimiques tels que des solvants non halogénés pour exploitation de ce site a engendré une des affaires les plus graves en termes d’exposition aux risques de produits chimiques pour les zones d’habitation et scolaires inscrites localement. Il s’agit de « l‘affaire des cancers pédiatriques de Vincennes. »
Les solvants
Les solvants sont des liquides qui ont le pouvoir de dissoudre, mettre en suspension ou extraire des substances sans altération chimique de ladite substance ou du solvant. Ces propriétés permettent :
l’utilisation des solvants pour nettoyer ou séparer différentes substances,
leur régénération, interne ou externe, quand leur utilisation première les a chargé en impuretés.
Les solvants usés sont issus d’origines diverses et produits par :
l’industrie (chimie, peinture, colles et adhésifs, …),
l’artisanat en quantités dispersées (carrosserie, mécanique, …),
les laboratoires de recherche et d’enseignement,
les particuliers.
Parmi ces solvants, on distingue deux catégories :
les solvants halogénés : solvants contenant du chlore, du fluor, de l’iode, du brome.
les solvants non halogénés : toluène, acétone…
Les déchets dangereux
« Les déchets dits « dangereux » contiennent, en quantité variable, des éléments toxiques ou dangereux présentant des risques pour la santé humaine et l’environnement (article R. 541-8 du code de l’environnement : les déchets dangereux y sont indiqués avec un astérisque).
Quelle que soit leur origine ou la quantité produite, les déchets sont classés dangereux s’ils présentent une ou plusieurs des 15 propriétés de danger énumérées à l’annexe I de l’article R. 541-8 du code de l’environnement.
Ils peuvent être de nature organique (solvants, hydrocarbures,etc.), minérale (acides, boues d’hydroxydes métalliques,etc.) ou gazeuse.
Avec environ 11 millions de tonnes, les déchets dangereux représentent 3% des déchets produits en France.
Le mélange de déchets dangereux est interdit, sauf dérogation (Article L541-7-2 du code de l’environnement) » Source
Les propriétés qui rendent les déchets dangereux et leur code :
H1 Explosif ;
H2 Comburant ;
H3-A Facilement inflammable ;
H3-B Inflammable ;
H4 Irritant ;
H5 Nocif ;
H6 Toxique ;
H7 Cancérogène ;
H8 Corrosif ;
H9 Infectieux ;
H10 Toxique pour la reproduction ;
H11 Mutagène ;
H12 Substances et préparations qui, au contact de l’eau, de l’air ou d’un acide, dégagent un gaz toxique ou très toxique ;
H13 Sensibilisant ;
H14 Écotoxique ;
H15 Substances et préparations susceptibles, après élimination, de donner naissance, par quelque moyen que ce soit, à une autre substance, par exemple un produit de lixiviation, qui possède l’une des caractéristiques énumérées ci-dessus.
Expansion des sites de production de Kodak Pathé
A la fin des années cinquante, l’usine Kodak-Pathé de Vincennes ne disposant plus de surfaces suffisantes pour assurer son expansion, il est décidé de construire un nouveau site industriel plus vaste et disposant des dernières technologies de fabrication. C’est Chalon-sur-Saône qui fut choisi en raison de sa situation à un carrefour de voies de communication facilitant la distribution des produits dans toute l’Europe. Le fait que Chalon-sur-Saône soit de surcroît la patrie de Nicéphore Niepce, l’inventeur de la photographie, fut un atout supplémentaire.
Kodak et le numérique
Alors que Kodak a mis au point la photo numérique dès 1975, la firme américaine a du mal à s’adapter au numérique lors de son expansion dans les années 2000 et subit la forte concurrence de marques étrangères, notamment européennes et japonaises.
Le 10 janvier 1986, un juge de la Cour suprême des États-Unis ordonne à Kodak de cesser la fabrication et la commercialisation de ses appareils à développement instantané dans le cadre d’un affaire de contrefaçon de brevet opposant Eastman Kodak à Polaroid Corporation. Dès 2004, Kodak délaisse peu à peu son activité historique (production liée à la photographie argentique) pour se concentrer sur les technologies modernes : la photographie numérique et le cinéma numérique, sans grand succès…
1986
L’usine de Vincennes est démolie. L’école maternelle Franklin-Roosevelt, à Vincennes (Val-de-Marne) a été construit en 1986 à côté d’une résidence de 475 logements et de bureaux, à l’emplacement de l’usine Kodak.
Sur les 6 hectares du site, on construit une école, sans aucune analyse des sols, cela deviendra un scandale énorme avec 5 cas de cancers (leucémie) chez des enfants.
« Le signalement de Vincennes (Val-de-Marne) a pour cadre un quartier résidentiel construit sur l’ancien site industriel des usines Kodak qui avaient en particulier utilisé des produits chimiques pour leur activité. Lorsque trois cas de cancers d’enfants sont connus en 1999, une relation est très vite envisagée localement entre l’ancien site industriel et l’existence de ces pathologies. Mais, à partir des premiers éléments transmis par l’entreprise et des sondages réalisés par la mairie, cette relation avec une éventuelle pollution des sols ne peut pas être établie. Les autorités sanitaires engagent de leur côté une étude qui ne conclut pas à l’existence d’un agrégat. Au vu des données, un comité d’experts considère que des investigations épidémiologiques et environnementales complémentaires ne sont pas justifiées. « Source
La liste s’est allongée puisque, depuis 1999, 7 cas dont 2 mortels ont été recensés, alors qu’on enregistre nationalement 4 à 6 cas de cancer par an pour 100 000 enfants de zéro à 5 ans (Le Monde du 3 janvier 2004).
La mobilisationlocale et la connaissance de nouveaux cas conduisent en 2001 à de nouvelles études, ainsi qu’à une campagne de communication importante initiée par la mairie. Les acteurs locaux qui se sont mobilisées entre-temps sont associés à ces études dans le cadre d’un comité de suivi. Le maire de Vincennes décide de fermer l’école de juin 2001 à janvier 2004. Les études qui sont réalisées durant cette période mettent en avant l’absence de risque sanitaire avéré pour la population. Toutefois, des campagnes de surveillance environnementale sont menées entre 2004 et 2007.
Que dit le BASOL (aujourd’hui) du site de Vincennes ?
Basol pour rappel, est une base de données sur les sites et sols pollués ou potentiellement pollués appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif. BASIAS – BASOL
Lors de l’enquêteenvironnementale, une mise en évidence est faite d’une pollution de la nappe phréatique sous-jacente, aux dérivés chlorés, trichloréthylène (TCE), et perchloroéthylène (PCE) appelé aussi tétrachloréthylène, (ainsi que du Chlorure de vinyle dérivé du TCE) en provenance de l’ancienne usine chimique Kodak implantée sur place, qui avait fermé, puis été démantelée en 1986, suite à une pollution au cyanure.
L’affaire des cancers de Vincennes fera office de détonateur et de révélateur pour opinion public ainsi que pour les Ministères de l’éducation nationale et de la santé.
En 2007, l’État débloque 50 millions d’euros et veut lancer un plan national de diagnostic des sols. Il faut repérer crèches, écoles lycées : Env. 2000 sites pour lesquels il faut faire des diagnostic. Un véritable devoir de de recherche, d’investigation s’impose en ce qui concerne les métaux lourds et polluants volatiles.
Trois catégories sont alors proposées, A, B et C
Pour les écoles de catégories C, cela signifie que les enfants sont exposés. La sensibilisation des parents, enfants est parfois difficile. Pourtant le Plomb et le Mercure, même à très faible dose, sont dangereux. Le problème est que sur ces sites industriels, ont souvent été utilisés plusieurs produits chimiques qui produisent un effet cocktail, bien pire encore.
Une école Beauvais a fermé (classé C) pour quelques travaux sommaire depuis 2013 mais aucune dépollution.
Vincennes encore, les produits dégazent depuis 47 ans, le taux de trichloréthylène présent dans les terres dépassent jusqu’à 100 fois.
Je reviendrai, dans un prochain article, sur la situation du Petit-Quevilly, au regard du classement de ses écoles suite aux résultats de ce diagnostic.
Il est, à ce jour, en phase évolutive. Il se développe, chaque jour, grâce à des articles et des pages sur ce site. Vous pouvez le suivre, ici, en vous abonnant et là: page FB Site specific
Il se construira en différentes phases:
Les recherches, consultations d’archives, mises à disposition d’informations, de documents concernent la 1ère phase, celle qui m’occupe aujourd’hui et, ce, depuis févier 2019.
les rencontres avec une diversité d’acteurs.
L’idée est d’ouvrir le champ d’investigation en multipliant les angles de vues, qu’ils soient associatifs, services municipaux, collectivités, experts, universitaires… Et bien sûr, ensuite, les habitants.
Dans un temps très proche, je vais questionner desuniversitaires afin de recueillir leurs impressions, regards, réceptions et leurs conseils pour concevoir la partie technique de ce projet.
Puis, je vais lancer une enquête de terrain élaborée à partir de questionnaires et d’entretiens (je reviendrai sur ce qu’il faut comprendre par ces termes).
A ce jour, je ne sais pas quelle forme prendra ce projet, une association, une thèse de doctorat…
En attendant de m’avancer davantage, abordons la définition de Site Specific, au regard de sa forme actuelle.
Qu’est-ce qu’un projet de recherche?
Plusieurs définitions sont disponibles en ligne
« Exercice qui permet d’ adopter une démarche réflexive. Réécrire le projet à plusieurs reprises, à mesure que la recherche avance, permet de l’étoffer, de le préciser et, souvent, de réorienter l’approche initiale. » Source
« Un projet de recherche est un procédé scientifique visant à obtenir des informations et à formuler des hypothèses sur un phénomène social ou scientifique donné.
D’une manière globale, notre « phénomène » en question concerne les notions de territoires « vécus » voire « subis » et les possibles inégalités d’expositions aux risques technologiques en fonction de notre territoire d’habitation.
La première démarche consiste à exposer le problème tout en formulant le phénomène à rechercher. »
À la démarche suivante, il est nécessaire d’établir les objectifs, c’est-à-dire, de stipuler ce que l’on souhaite savoir par le biais de la recherche.
Ensuite, c’est au tour de l’hypothèse, qui est formulée en tant que théorie devant être vérifiée au cours du projet de recherche. Le chercheur doit prévoir la justification, qui consiste à indiquer les raisons qui mènent à l’étude du problème.
Le cadre théorique et de référence dans un projet de recherche correspond à l’inclusion de citations et d’exemples d’autres recherches. Il sert de référence générale du sujet (ou thème) devant être étudié, comprenant des données qui permettent de le comprendre plus facilement.
Le travail de terrain et nous
Puis, lors du travail de terrain, le but est de recueillir des données quantitatives (questionnaires par exemple) et qualitatives (entretiens…) du sujet.
C’est à vrai dire le moment majeur de la recherche au cours de laquelle sont menés des expériences, des tests ou, si besoin, des enquêtes afin d’obtenir des informations.
C’est ici, lors de recueils de témoignages, de récits de vie d’habitants, d’anciens habitants, de salariés, d’anciens salariés, que nous nous rencontrerons.
A cette occasion, via la page Facebook de Site Specific, nous organiserons des évènements tels que des rencontres, des terrasses Specific’ à Rouen et dans son agglomération.
A ce titre, je me tiens disponibles, depuis la page FB mais aussi par mail à: territoiresocial@gmail.com, pour répondre à toutes vos questions. Je suis en constante recherche d’archives et de témoignages.
Cette démarche se construit avec vous, à partir de vous. Votre récit, votre parole, votre histoire possèdent une grande valeur à mes yeux.
Les éléments, les restitutions d’entretiens sont tous confidentiels dans les sens où ils seront anonymés.
Je reviendrai, dans un prochain article, sur l’enquête en sociologie.
Dans le cadre de la définition du « risque » telle qu’elle est abordée par les autorités (au sens risque majeur/catastrophe), il est essentiel d’identifier les risques présents sur notre territoire d’habitation.
Pour prévoir des scenarios alternatifs en cas de « catastrophe ou de risque dénommé majeur », il convient de dresser un inventaire, étudier et évaluer afin de mettre en place les décisions/actions préventives.
A notre niveau, il est impératif de pouvoir s’informer afin d’être en capacité de réagir et d‘anticiper (prendre des précautions nécessaires) en cas d’accident.
Une situation de crise se gère avant, pendant et après avec des attitudes à adopter.
AVANT
Être informé pour pouvoir anticiper
Avant une situation d’urgence, il vous faudrait:
Rechercher les informations sur les risques de notre territoire d’habitation, notre département voire notre région.
Concevoir un plan personnel de secours (à mettre à jour)
Préparer un équipement de secours.
Dans tous les cas, restez toujours à l’écoute des consignes données par les autorités, radios, télévision, RS (Twitter et FB officiels, comptes de la préfecture et des autorités locales).
Penser à regrouper et à placer dans un endroit facile d’accès ces objets et articles:
Une enquête photographique sur la place du piéton est en cours depuis 2018. J’observe sa rareté dans les rues de cette commune, ma commune de résidence et constate que la voiture occupe une place de 1er plan.
Les raisons sont multiples: une typologie de population, une phénomène de société, un réseau de transport qui ne parvient pas à suppléer ni à remplacer.
Je remarque également que je croise davantage de femmes à pieds. Que les moyens de transport doux (marche et vélo) sont très loin d’être utilisés par les habitants et relativement peu aidés par la voirie: trop d’avenues, de boulevards, de voitures et de dépassements des limitations de vitesse.
Alors que les pics de pollution sont fréquents sur la commune, je m’interroge.
La route tient une place importante dans la pollution atmosphérique.
83% (chiffre de 2015) de la totalité du transport des voyageurs est mobilisé par l’automobile.
Il est important de comprendre qu’il existe des inégalités d’exposition aux risques: avec la question de la pollution, se pose aussi la question sociale. C’est à partir de là que d’autres risques me sont revenus à l’esprit.
Petit-Quevilly est une commune découpée, scindée, notamment, par la SUD III. Elle se compose de lignes et ne possède pas de centre, hormis un « quartier » historique où se trouvent la mairie et le cimetière.
Jusqu’à ce jour de visite à la mairie de février 2019, je découvre que nous, piétons, sommes désormais gravés dans le sol.
Ce trottoir, qui certes est notre seul espace d’expression, d’existence, semble ainsi nous rendre justice. Ici, se sont déplacés des êtres…
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.