Presque une conclusion

Aujourd’hui

▔ Après de longues semaines depuis le dernier évènement (23 février 2020), et, depuis le confinement, le projet est à l’arrêt pour sa partie recherches/récits de vie, ainsi que pour ses actions. Le compte Instagram (@photography specific ) a été, lui, alimenté durant toutes ces périodes.

Screenshot_2020-05-16 Site Specific ( photographyspecific) • Photos et vidéos Instagram

Une séquence en images prise cette semaine lors d’un toute première traversée de la Seine depuis 3 mois

  • Un arrêt, en guise de couperet ?  Pas tout à fait, disons, que depuis l’accident de Lubrizol survenu en septembre 2019, la collecte des récits de vie, les rencontres ont été difficiles à réaliser. Cet évènement a connu un retentissement très fort. La peur, la colère des habitants étaient telles qu’aucun sujet ne pouvait être abordé sans l’expression de ces dernières. Une crise de confiance s’est alors installée, plaçant toute enquête dans la mauvaise direction.

◒ Les habitants ont souvent mélangé, interprété le travail, les missions de Site Specific, ne lui permettant pas de préserver toute sa neutralité.

 

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Voici une image prise depuis mon balcon de Petit-Quevilly le matin de l’accident, il est 10H30

➝Voici où nous en étions en février de cette année: Article du journal le Monde: Lubrizol mis en examen pour atteinte grave à la santé et à l’environnement

➝Le média normand d’investigation, Le Poulpe, donne ceci à lire sur le sujet: onglet Lubrizol

 

Le dernier évènement

La dernière Clean Walk du 23 février – la 3ème du nom organisée à Petit-Quevilly- a été une forme d’épreuve; Lubrizol a engendré une psychose sur la commune, au point que l’idée de toucher, de s’approcher des sols, d’éléments potentiellement pollués a, entre autres, provoqué un défaut majeur de participation.

L’Évènement Clean Walk 3  a connu pourtant une belle audience depuis la page Facebook du projet, des participants à partir d’autres espaces s’étaient déclarés prêts à contribuer. Toutefois, celle-ci est nettement moins importante que la 2ème Clean Walk du 12 janvier 2020 et inférieur à la 1ère Clean Walk baptisée Action Specific 1. Pourtant tous les ramassages solidaires ont eu lieu après Lubrizol, la prise de conscience fut, peut-être, en décalage. Nous pouvons dire également que, localement, cette initiative était très nouvelle, trop pour prendre ? De surcroît, la volonté/l’envie de s’engager, le rapport aux déchets sauvages au regard de son quartier demeurent des questions entières à poser.

Screenshot_2020-05-16 Clean Walk # 3

capture d’écran réalisée le 16 mai 2010 depuis la page FB de Site Specific

▢ Le nombre très faible de mains fortes a modifié la forme du ramassage solidaire, il s’est transformé en approche perceptive des espaces verts, en étude du parc des Chartreux depuis ses accès, ses sens de circulation, ses publics, ses différentes zones. Cette visite a produit un constat agaçant quant à ce territoire si mal valorisé. A mesure, que nous avancions dans ce parc, nous constations différentes formes d’abandon, de gaspillage…

Screenshot_2020-05-16 Isabelle Pompe L photography ( isabellepompe) • Photos et vidéos Instagram

Ce cliché cristallise le ressenti du jour

▿L’évènement passé, l’article se rédige. Alors qu’il est quasi prêt, le cœur n’y est pas pour le sortir: trop de questions restent sans réponse. Le temps passe, la crise du Covid-19 fait son entrée.

▴Alors voilà, une sorte d’usure des formes, ajoutée à une impossibilité de reprendre les entrées, de proposer des thématiques de rencontre, quoi faire ? Alors même que nous avions rencontré une personne d’un média local et que Site Specific recevait respect et félicitations pour la rareté de la tache à laquelle il s’était attaqué, les jours allèrent, considérablement, changer.

▿Par ailleurs, localement, alors que le confinement était sur le point de sonner son glas, nous vivions, dormions avec les odeurs nauséabondes de Lubrizol. Les habitants allaient vivre avec cette double peine durant plus d’un mois, plaçant certains dans l’impossibilité d’aérer leur logement.

▂ Désormais, la seule voie possible pour Site Specific tiendrait en la poursuite du travail photographique, en effet, l’idée de l’iconographie de quartier a pris sens depuis les rallyes photo organisés l’an passé. Cet axe se déploie depuis Instagram.

◍Site Specific c’est cette idée vivante qui a fluctué aux rythmes des épreuves locales et nationales. Le projet et ses ambitions ont été modifiées, adaptées, amputées, trop d’éléments se sont additionnés pour parvenir à extraire encore quelque chose qui serait exploitable.

⊿Les articles restent consultables, ils n’ont pas fait l’objet de mise à jour depuis Lubrizol pour ceux qui portent sur les risques technologiques dans l’attente d’avoir plus d’informations…Bonne lecture cependant !

▀ Bonne continuation aux lecteurs, curieux, Site Specific c’est fini depuis cet espace. Prenez, toujours et encore, bien soin de vous!

Screenshot_2020-05-16 Site Specific ( photographyspecific) • Photos et vidéos Instagram(1)

Une des multiples vues de balcon de la rive gauche rouennaise, Petit-Quevilly, Mai 2020, IPL

 

Isabelle Pompe pour Site Specific, le 16 mai 2020.

 

 

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Clean walk # 2 – Atelier specific # 3

En janvier, deux rendez-vous ont été programmés. Dans la suite du ramassage solidaire de déchets sauvages organisé le 6 octobre 2019, une 2ème collecte, pour Petit-Quevilly, eut lieu le 12 janvier dernier : Action ‘Specific # 2 Clean Walk

Après avoir lancé l’évènement sur la page FB de #sitespecific, nous avons eu l’idée de poster celui-ci depuis le groupe Clean Walk Rouen afin, d’au moins, lui assurer une visibilité ne serait-ce que locale. Cette clean walk fut ensuite relayée au niveau nationale par Clean2gether FB

Le site choisi était le square Marcel Paul, situé juste en face de l’école Chevreul – Gay et tout à côté de la station de métro « Place du 8 mai » ligne Georges Braque. Le relai et autres partages, depuis Facebook et blog, ont permis de toucher 2600 personnes.

Screenshot_2020-01-23 Action' Specific # 2 Clean Walk

Capture d’écran évènement FB

Avec 39 réponses et une relance auprès des personnes indiqués « intéressés », seuls 3 personnes ont fait, dans les faits, le déplacement.Une interrogation demeure toujours, comment donner envie de participer. La commune de Petit-Quevilly est peut-être encore trop peu habituée à voir ce type de de projet. Le réseau de #sitespecific peine à mobilier sur ce territoire, qui plus est un dimanche matin mais soit, il convient de persister encore… L’important ne se situe pas là, ce qui compte c’est que cette manifestation ait été vu par des quevillais, rouennais, répertoriée au niveau national, relayée par la maire elle-même…

Screenshot_2020-01-23 Site specific - Accueil(1)

Elle s’inscrivait dans les 26 collectes, ce qui permettait de souligner que le département de la Seine-Maritime proposait 2 clean walk à l’instar des Yvelines et de la Haute-Garonne.

Screenshot_2020-01-23 Satie Duchamp

Capture d’écran référencement week-end 11/12 janvier 2020 Seine-Maritime

Nous avons effectué un ramassage scrupuleux constatant la présence de beaucoup de canettes, de bouteilles en verre, de vêtements, d’objets, de nombreux de papiers plastiques (emballage), de mégots (une bouteille d’1,5 litre pleine) mais déplorant également un grand nombre (environ une trentaine) de petites cartouches en métal – (protoxyde d’azote). (Fait rapporté à la Madame Le Maire).

Le protoxyde d’azote, un gaz hilarant qui ne fait pas du tout rire les médecins 

Le 13 janvier 2020, en Belgique, Bruxelles, la vente de protoxyde d’azote bientôt interdit

« La possession et la consommation de protoxyde d’azote à des fins récréatives sera bientôt interdite dans l’ensemble des communes de la capitale, a annoncé lundi soir le bourgmestre de la Ville de Bruxelles Philippe Close (PS). Selon M. Close, le règlement général de police commun aux 19 communes interdit désormais d’utiliser ou de posséder à des fins récréatives certaines substances dangereuses comme le gaz hilarant. »

Screenshot_2020-01-23 Site specific - Accueil

Du tri, encore du tri…

Suite à ce ramassage et après échange avec les participants et habitants, l’idée fut de créer un groupe public FB pour échanger et discuter des dates, des lieux afin de motiver des personnes, localement, à nous rejoindre.

Groupe public Specific Clean’

Après sondage, la prochaine Clean Walk sera organisée le 23 février, le site concerné sera le parc des Chartreux de Petit-Quevilly.

Lors de notre  atelier « l’Arbre en ville »  du 1er septembre 2019, nous avions fait un travail sur le ressenti des espaces verts, notamment ce parc qui reste sous valorisé.

Lien FB évènement Clean Walk # 3

ACTION SPECIFIC # 3

Atelier compost’

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Cet évènement programmé dès décembre s’est vu relayé depuis plusieurs espaces, les pages FB gérés par les deux invités: Julie Daniel (référente des composteurs collectifs installés rue des Chartreux) et Jacques Campion (guide composteur). La volonté de cette manifestation: sensibiliser aux bons gestes, aux bonnes pratiques, expliquer le fonctionnement d’un composteur, valoriser le tri…Beaucoup de travail, il est vrai et de pédagogie, il n’empêche que notre présence sur le site a permis de distribuer des bio seaux, d’échanger avec des voisins, des curieux, interpellés par notre présence et par ces deux gros « bacs » en bois.Il est très important de faire comprendre ce qui se compost et comment, les matières compostables et surtout inciter à réduire ses déchets.

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Post FB de rappel

Cet atelier a touché un public assez large en termes d’audience FB, c’est ce qui compte également car plus l’initiative est vivante, plus elle suscite des questions, donne envie…#sitespecific s’était donné pour mission de faire se rencontrer deux personnes aux méthodes proches et qui expérimentent les composteurs collectifs avec vigilance.

Screenshot_2020-01-23 Action' Specific # 3 Atelier Compost'

Capture d’écran statistique event FB

Une fois sur place, en direct, les chiffres restent toujours très différents au même titre que l’âge des cibles. Cependant, ce type d’initiative est une manière de valoriser une requête citoyenne entreprise par une habitante de la commune. Voici l’appel à projet auquel cette dernière a répondu

C’est donc une démarche tri partite qui débuta par des échanges, le plus souvent en porte à porte entre cette quevillaise et son quartier, les habitants de sa rue. Puis, une demande d’autorisation fut faite à la commune afin de placer les composteurs. Et enfin, l’intervention de la Métropole Rouen Normandie qui assura la livraison et l’installation d’une partie des bacs, les bio seaux et une mini formation lors de la soirée d’inauguration fin novembre 2019.

Ce qu’il ressort de cette Action’ Specific # 3 ?

Il semble cohérent d’effectuer une présence régulière sur le site afin de prodiguer les bons conseils. De donner à cette initiative la possibilité de pérenniser dans les meilleures conditions possibles et pourquoi pas, imaginer le déploiement de composteurs collectifs sur d’autres quartiers. Créer les conditions, encore et toujours…

C’est donc avec une rentrée 2020 tournée vers l’extérieur que #sitespecific poursuit son travail de terrain. Deux RDV en Févriers sont prévus, l’un, comme nous l’avons indiqué en amont: la collecte solidaire de déchets sauvages et le 2ème viendra questionner le Parc Kennedy de Petit-Quevilly au regard des rôles et fonctionnalités des espaces verts publics…

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Parc Kennedy, Petit-Quevilly, décembre 2019

#sitespecific avait été contacté en octobre dernier par une association afin de réaliser un atelier specific sur ce parc. Indisponible sur la période, une date n’a pu être reprogrammée depuis. Toujours est-il que cet espace a fait l’objet d’une concertation citoyenne et six projets ont été proposés à la mairie de la commune, deux seront retenus. Une affaire à suivre donc…

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Parc Kennedy, Petit-Quevilly, décembre 2019

 

La visibilité & Les représentations

#sitespecific reste un projet à visée sociologique, un outil pluriel qui se concentre sur des interrogations sociétales et environnementales. La question des représentations et celle des pratiques sont intrinsèquement liées à la genèse du projet.

Visibilité sociale

Comment le projet est-il perçu ? Par qui ? Et qui le porte ? Implicitement la question de la la visibilité, puis de légitimité font leur apparition. La visibilité sociale est essentielle à la reconnaissance des groupes sociaux. Une idée que #sitespecific souhaitait aborder, ne se présentant pas comme une association, par conséquent pas comme un groupe mais davantage comme une démarche citoyenne solitaire. Un parti pris qui regroupe intérêt personnel et intérêt général.

La rive gauche rouennaise, patrimoine de l’humilité, IPL, 2019

Il a donc été nécessaire de penser une programmation et le relai d’initiatives, comme nous l’avons déjà indiqué, qui puissent nous amener vers des axes de recherches diversifiés. Les cultures, les questions de société, l’environnement, l’économie sociale et solidaire… Vivre ici, dans ces quartier et communes, comment, autour de quoi, face à quoi, et quelles réalisations, ambitions, perspectives ? Quelle (s) représentation (s)  de nos territoires avons-nous ?

Les représentations

La valorisation de la rive gauche tient, il est vrai, en une volonté de reconnaissance, d’interrogation et de meilleure identification, la valoriser pour qu’on la voit, qu’on la respecte mais aussi participer à la ré-interrogation de la notion de valeur. (Nous reviendrons sur cette notion ultérieurement).

Nous pouvons reprendre les propos de Roger Chartier dans son ouvrage « Le monde comme représentation » (2006) en effet, il intègre de fait dans sa définition des représentations en regroupant sous ce terme « les pratiques » car elles visent à faire reconnaître une identité sociale, à exhiber une manière propre d’être au monde, à signifier symboliquement un statut et un rang. « source

Cet espace de référence qu’est la rive gauche rouennaise peut souffrir d’une image erronée, biaisée politiquement, socialement, historiquement…Une hiérarchisation territoriale malheureuse s’est mise en place, réduisant parfois ces territoires sociaux à des clivages entre les classes moyennes et populaires, à une vision binaire et appauvrie de terres industrialisées.

Sans le massifier, nous parlerons pourtant d’un territoire, complexifié par ses disparités mais aussi complexé par ses propres origines, par son humilité et par ce qu’il croit être un manque d’atouts. Là où nous y voyons des ressources, d’autres y voient un manque cruel d’intérêt, une terre d’ennui voire dortoir alors que, pour nous, l’existant est une mine d’or.

  • Une des raisons à cela se fonde sur la notion de valeur, celle accordée aux ressources existantes mais non valorisées, non activées voire non ré-activées.

Est-ce que cette croyance est partagée entre les pouvoirs politiques locaux et les habitants?

La domination

« Par la visibilité le pouvoir s’assure de son effet », soulignait Deleuze.

Le statut de la rive gauche révèle de multiples crispations. Son rang, dans la dynamique métropolitaine, repose tant sur une complexité de perceptions et d’engagement que sur des paradoxes. Le modèle dominant ne peut s’imposer à tous, chaque territoire ayant ses spécificités, ses forces vives, ses valeurs et ses richesses. Des acteurs sont prioritaires et d’autres sont à la traine mais les enjeux des communes/Quartiers ne sont pas nécessairement des leviers métropolitains.

Toutefois, la domination de la commune de Sotteville les Rouen ne fait quasiment aucun doute sur les communes retenues par le projet #sitespecific (Petit-Quevilly, Grand-Quevilly, Petit-Couronne, Grand-Couronne, St Étienne du Rouvray, Oissel), au même titre que St Sever n’occupe pas la même place que Grammont, île Lacroix et que le quartier St Clément/Jardin des Plantes fait figure de dominant pour les quartiers de Rouen rive gauche. Cette domination nous amène à davantage nous arrêter sur les territoires dits dominés. N’omettons pas néanmoins de souligner que la domination peut être appuyée, aidée par la hiérarchie urbaine car ces territoires ont des valeurs communes à la métropole par exemple. C’est là où le commun devient problématique, de quel commun s’agit-il ?

Pourquoi certains territoires sont dominants ?

Selon #sitespecific, les éléments retenus sont les suivants:

  • Par leur capacité à attirer (pour nous habitants: par leur capacité à se mouvoir, à proposer, à permettre l’autonomie, l’émancipation citoyenne…)
  • Par leur notoriété (image perçue, voulue, territoire identifié, détenteur de patrimoine immatériel)
  • Par leur patrimoine matériel
  • Par leur qualité de vie (cadre de vie, offre culturelle, services, typologie d’habitats, animation, commerces…)
  • Par la perception des habitants eux-mêmes (fierté, attachement, fidélité)
  • Par la reconnaissance et la valorisation de ses actions locales

Certains points sont mis en exergue et choisis comme ligne d’une politique territoriale, c’est souvent le cas du patrimoine matériel, pour son caractère exceptionnel, rare et donc source de distinction car non reproductible.La notoriété a posé ses jalons et agit comme leviers pour bon nombre de territoire ayant pour valeur: le pouvoir.

« Pour faire en sorte que les membres du groupe l’acceptent, le pouvoir doit être traité comme une valeur. Les valeurs de pouvoir peuvent aussi découler des aspirations individuelles au contrôle et à la domination (Korman, 1974) ». source

En reconsidérant les populations comme des vecteurs (déplacements) uniques démultipliés à même de modéliser des ressources, le territoire s’appuie sur son acquis disponible (les habitants) et sur les expériences en cours, en devenir induites par la production de ses habitants/citoyens.

 

Un territoire possède ses spécificités matérielles, immatérielles et symboliques.

 

La typologie de ses habitants fait partie des axes de recherches de #site specific. Prenons quelques exemples, sachant que la part d’artistes sur la commune de Sotteville semble* plus importante que pour les communes de la rive gauche (même si cette remarque nécessite d’être interrogée avec précisions) . Ces derniers participent aux renouveaux des attentes, à la notion de ville créative et peuvent engendrer des gentrifications. La question des derniers arrivés est, en ce sens, très importante également (qui vient, pourquoi, quelles populations ?) quelles seront donc les ressources nouvelles dont disposera le territoire (s’il est en mesure de créer les conditions d’accueil et d’émancipation de ces dernières) ?

Il en est de même pour la domination d’un projet de quartier sur l’autre. Ces situations se produisent parce que les initiatives citoyennes sont le résultat d incarnations. L’octroi de pouvoirs n’est pas sans conséquence, l’empowerment en fait partie. Ce pourquoi, les valeurs de #sitespecific repose sur un systématisme: les initiatives font partie de processus, elles doivent être interrogées et réinterrogées pour ne pas omettre le principal: l’intérêt général, ce qui est pour le « bien public » (Un bien public pur est un bien non rival et non excluable).

La question des enjeux, pour tous projets, est en cela essentielle pour comprendre que le territoire est si spécifique qu’aucun quartier ne se ressemble ni même aucune rue, à tel point que la notion de quartier elle -même est extrêmement complexe à définir.

➸Que vient faire Site specific dans cette signification symbolique ?

  • Observer, analyser, rencontrer pour mieux mesurer les évolutions et degrés de ces significations.
  • Interroger les modalités de perception
  • Évaluer au niveau extra local les traductions des évolutions, mutations et ruptures
  • Prendre en compte l’invisibilité (actions, discours, phénomènes)
  • Accepter la  notion de différence au regard des territoires étudiés et ce qui les constituent socialement
  • Travailler sur la notion de centralité

Un exemple: Petit-Quevilly par le prisme de ses habitants: questionner la mobilisation des résidents de la commune, quels freins, quels dynamismes, quelles attentes, quelles mixités, quelles perceptions et quels degrés d’implication collective et comment se porte l’individualisme? Comment les quartiers se définissant-ils et à partir de quoi ? …

Les notions spécifiques, la ruine comme valeur, IPL, 2019

La distinction

« Il y a donc une visibilité sociale, implicite mais nettement perceptible par le regard sociologique, à laquelle s’ajoute l’ensemble des stratégies de distinction.source »

Bourdieu nous indiquait, déjà, que la visibilité, le vu, dans « La Distinction, critique sociale du jugement » (1979)  est une réalité sociologique indéniable:

« La représentation que les individus et les groupes livrent inévitablement à travers leurs pratiques et leurs propriétés fait partie intégrante de leur réalité sociale. Une classe est définie par son être perçu autant que par son être, par sa consommation – qui n’a pas besoin d’être ostentatoire pour être symbolique – autant que par sa position dans les rapports de production (même s’il est vrai que celle-ci commande celle-là) ».

Invisibilité

« l’invisibilité permet de rappeler qu’une part des actions et des pensées est conçue et exécutée à l’abri du regard de l’autorité. »source Les phénomènes apparaissent en dehors des discours, écrits normatifs et autres traités politiques.

Que viennent livrer les groupes sociaux (associations et autres), les individus (habitants, porteurs de projet…) comme représentations ? Quelles sont leurs pratiques ?  Actions et pensées et quel degré d’invisibilité ?

#sitespecific ne limite pas le devenir d’une proposition à sa fréquentation. La massification tend à rendre invisible les spécificités et à dissimuler des actions locales. Le nombre ne fait pas la force, de plus, l’unité réduit considérablement la marge, la bigarrure et empêche la diversification.

A l’échelle politique, faire converger peut conduire à une diffraction, la mutualisation altère un territoire local car aucun territoire ne se ressemble. Comme pour des ondes, lors de la rencontre avec un objet, l’unité serait cet obstacle au développement, la source d’ une modification voire d’une rupture dans leur diffusion. Ce pourquoi, la valorisation doit se produire à l’échelle humaine, au cœur de micro-territoires sans logique reproductible, sans avoir recours à la norme du système dominant.

#sitespecific poursuit son travail de terrain avec, notamment, une enquête qualitative (entretiens) afin d’interroger la problématique de la perception du fait urbain et des espaces verts.

Les postes d’observation qu’occupent le projet l’invite, régulièrement, à émettre des préconisations et lorsque des disjonctions sont trop flagrantes entre un projet de territoire et ses valeurs, ne serait-ce que dans l’absence de considération des habitants, des populations, #sitespecific rappelle systématiquement la vitale co-construction, ce, dès l’origine du processus projet.

#sitespecific voit, écoute et souligne la vigilance dans la considération des paroles citoyennes, les habitants sont précieux, c’est de cette rareté divisible, de cette transformation de ressources mésestimées, que les territoires pourront produire et galvaniser leur richesse humaine spécifique.

Valoriser c’est aussi prêter attention, accepter de s’arrêter dans ses réflexions. Partir à la rencontre pour se mettre en route vers des lieux étrangers, rares et intangibles.

 

Isabelle Pompe pour #sitespecific le 28 novembre 2019.

 

 

 

En report et en mouvement

Après une période chahutée par des évènements indépendants de la volonté du projet site specific, les idées se clarifient. Nos dernières nouvelles tiennent tout d’abord au report de notre 3ème rencontre consacrée à la place de la femme rive gauche (prévue le 19/10). Il nous faut donc remonter à la seconde (le 28 septembre au parc de la Roseraie de Grand-Quevilly) et revenir au 1er ramassage de déchets sauvages organisé sur la commune de Petit-Quevilly (6 octobre) afin d’être à jour, avec vous, dans nos mouvements.

Un petit détour par la lecture de Les femmes de la rive gauche rouennaise & L’espace public # 1

Avant de vous  narrer un tant soit peu nos temps d’échange, sachez que nous avons participé à la marche pour le climat le 21 septembre et c’est avec une grande fierté que nous sommes partis, nos voisins et nous, depuis Petit-Quevilly en direction de notre point de RDV rouennais pour ensuite traverser la ville de Rouen, franchir son pont Boieldieu nous retrouver sur le site de la Friche Lucien.

Marche pour le climat, 21 septembre 2019, Rouen rive gauche, Friche Lucien

Nos évènements passés

Rencontre ‘Specific # 2

Les premiers indicateurs à vous transmettre concerne la fréquentation en difficulté de progression pour cette approche. Les performances des évènements programmés au nombre initial de trois en ce qui concerne cette question très ouverte de la place des femmes au cœur de cette rive, ont indiqué un faible taux de participation au réel.

Via Facebook, 263 personnes ont été touchées avec 12 réponses et une seule personne ayant fait le déplacement. Rappelez-vous, cette proposition se situait juste après l’accident survenu sur le site de Lubrizol (Rouen/Petit-Quevilly) à savoir le 26 septembre. Beaucoup de personnes sont, en effet, parties et un très grand nombre de manifestations ont été annulées. Nous l’avions toutefois maintenu.

  • Etait-ce une fausse bonne idée? Pas nécessairement dans le sens où ce genre de rencontre se transforme assez facilement en récit de vie.

Nous découvrons que certaines jeunes femmes n’ont pas perçu la pertinence de ces interrogations, la place de la femme les questionne peu voire pas.

  • Les déplacements se font généralement à pieds ou en voiture. Très peu d’utilisatrices de transports en commun.
  • Les sorties sont généralement organisées en groupe, très peu se font seules. Les quartiers de résidence ne semblent pas soulever de problème (Grammont/BD Europe) hormis un défaut d’éclairage.
  • Peu sont prescriptrices auprès de leur entourage et peu parviennent à manifester une curiosité. L’une d’entre elles nous dit même « personne ne propose ce que vous proposez ».

Nous notons donc qu’un manque d’habitude pour ce type d’échange et des groupes d’amis constitués qui peinent peut-être, un peu, à s’ouvrir aux échanges informels semblent être les motifs au non-déplacement.

  • Il est à souligner que la portée de cet évènement n’a pas convaincu faute   « d’élément concret et de but précis ».

〈 Pourquoi faudrait-il une action plus concrète ? Se parler et se réunir en sont déjà deux. 〉 Non, ce n’est pas suffisant.

Une « exigence un peu ferme », elles ne se sont pas senties concernées (un manque de solidarité? ) sont donc à relever. Tout en n’ignorant pas que le projet est tout récent et que son réseau n’est justement pas encore pleinement constitué, nous avions espéré davantage de mouvements « positifs ».

➟Comprenant que le prétexte est nécessaire pour se rencontrer selon certaines personnes, nous avons décidé de reporter notre 3ème temps afin de le construire autrement. Répondre avec plus de précision, créer une autre porte d’entrée.

La co-construction féminine a encore du chemin à parcourir au vu des rapports d’exclusion et du manque d’échanges ressentis et notifiés.

Nous prendrons implicitement plus de temps pour constituer notre 1er groupe exploratoire, prévu pour novembre 2019. Il se voit reporté au 1er trimestre 2020.

De plus, ce temps d’échange a majoritairement touché des rouennaises alors même qu’il se déroulait au Grand-Quevilly et qu’encore assez peu de personnes situent le parc de la Roseraie. 22% de femmes âgées de 25 à 34 ans sont atteintes, ce qui vient conforter la cible habituelle localisée à Rouen et la tranche d’âge. Toutefois, 7, 7% de personnes en provenance de Petit-Quevilly apparaissent, ce qui est une 1ère, presque un score! Aucune de Grand-Quevilly, et enfin, 20, 7 % de femmes de 35 à 44 ans, ce qui est nouveau également.

Parallèlement à cela, site specific s’est tourné vers un collectif féministe actif d’étudiantes pour réfléchir, avec elles, sur ce qu’il était envisageable de proposer, rive gauche, au regard de leur dispositif d’entre-aide nommé « Demandez Angela« . Nous avons rencontré quelques difficultés pour caler un RDV, ce qui nous a contribuer au report, sans date, de la 3ème rencontre.

A titre de comparaison, la 1ère Rencontre’ Specific avait touché 278 personnes avec un taux de réponse à 13 et un très faible taux de déplacement réel cette fois-ci encore avec une annulation et plusieurs autres inscrites mais non venues. 23, 6% relevant de la tranche d’âge 25- 34 ans et 16, 7% pour celle des 35-44 ans, ce qui apporte une information importante: la 2ème rencontre arrive à un équilibre presque parfait entre les tranches d’âges (env 20%). La provenance s’accroît également un peu passant de 6% à 7,7% pour Petit-Quevilly.

Nous pouvons observer qu’entre un rallye photo et une question de société, certaines remarques peuvent être faites, la cible en nombre est sensiblement la même. En effet, le 1er rallye organisé à Rouen rive gauche a atteint 277 personnes. Par ailleurs, les différences se font avec la provenance et les tranches d’âges entre les rallyes eux-mêmes. Nous vous invitons à relire: Rallye ‘Specific # 1, l’épisode pilote

Le 2ème rallye photo, qui aura lieu demain et se fera à vélo nous amène à 250 personnes avec un taux de réponse à 8. Cet évènement a été doublé sur le site mes voisins.fr. Petit-Quevilly se place à 7, 38% contre 2, 78% pour le 1er rallye, Rouen enfonce toujours le clou avec une moyenne de 34%. Nous reviendrons plus en détail sur ce second rallye, nous pouvons toutefois avancer que la tranche d’âge s’est inversé avec davantage de femmes de 35-44 ans.

Des rencontres et des RDV

Nous avons, suite à nos ateliers sur les arbres et la biodiversité, fait la connaissance de voisines quevillaises soucieuses des problématiques environnementales. Nous nous sommes rencontrées et avons suivi de près leur action quant à la mise en place d’un composteur collectif sur la place des Chartreux à Petit-Quevilly. Nous les avons accompagné, le 25 septembre, lors de la présentation de ce projet à la mairie de la commune. L’accueil fut positif, cependant quelques frustrations ont fait leur apparition lorsque nous avons pris connaissance de certains éléments, pour certains, rédhibitoires, du type l’interdiction de planter directement dans le sol en raison de la pollution ou encore la temporalité très longue pour la mise en place de ce que nous espérions être une révolution verte pour la commune. Nous avons fait la demande d’un permis de végétaliser et avons affirmé notre vif intérêt pour le projet « Jardin partagé ». Nous avons ponctué nos échanges avec d’autres interrogations qui étaient les nôtres notamment au regard des publics des structures culturelles (CDN Foudre, Bibliothèque François Truffaut), du cloisonnement de ces derniers par âges, des politiques tarifaires, de leur programmation et de leur degré de communication/collaboration.

Action ‘Specific # 1

Parce que le projet se porte garant d’un travail de terrain, il se devait de mettre en place cette action. Ce ramassage solidaire de déchets sauvages est le 1er du genre organisé sur la commune. En proie à des difficultés dès la fin septembre, nous n’avons pas pu mener comme nous l’aurions souhaité cet évènement. Nous avions planifié d’imprimer des affiches (par ailleurs conçues spécialement et prêtes)et de faire du street marketing…Dommage donc, nous ferons mieux la fois prochaine!

  • Site specific souhaite, à ce titre, développer ces « CleanWalk » de manière plus régulière à raison d’un par mois pour 2020.

Ce ramassage eut lieu le dimanche matin du 6 octobre à partir de 10h30. Nous avions fait en sorte de relayer l’évènement depuis plusieurs sources: mes voisins.fr et la page des Cleanwalker de Rouen. Nous l’avions inscrit depuis le site cleanwalk.fr (sans succès) . Cependant ce que nous pouvons affirmer c’est qu’il semblait évident que la cible allait « exploser » en nombre, nous avons atteint 834 personnes soit trois fois plus que notre moyenne hormis pour la 2 ème terrasse specific qui était portée avec La Friche Lucien (6500 personnes).

Alors même que ce ramassage se déroulait à Petit-Quevilly, seulement 2, 26% sont en provenance de cette commune, néanmoins Sotteville entre en scène et Grand-Quevilly se stabilise avec ses apparitions à hauteur de 2 %. Rouen, encore, avec sa moyenne de 34 % vient stabiliser la proposition voire même l’audience du projet.

  • La question qui se pose est la suivante: est-ce l’utilisation de Facebook par les quevillais ou est-ce la compréhension du projet qui donne ces résultats stables ?

N’ayant pu l’animer ce jour, nous en avions confié la gestion à une voisine, partie prenante de l’aventure site specific et engagée localement au niveau environnemental. Bien que nous ayons reçu des infos et des images, à cette heure, n’avons pas encore revu cette précieuse contributrice. Les détails de cette action feront l’objet d’un article. La question du ressenti des participants étant essentielle, leur parole est plus précieuse que la nôtre, alors encore un peu de patience pour la lecture.

A cela, nous pouvons ajouter que nous sommes solidaires du projet « Jardin partagé » de Petit-Quevilly. Nous avons fait part de notre volonté citoyenne de voir s’inscrire cette initiative localement. Une réunion a eu lieu le 1er novembre, je suis devenue à titre personnelle, avec une figure locale du compostage, une des administratrices du projet. Soulignant l’importance de créer et de porter cette démarche, site specific s’allie de tout cœur avec cette volonté. La prochaine date fixée pour les échanges quant à cette démarche est le 13 novembre lors du passage du triporteur de la mairie de Petit-Quevilly sur le site du square Marcel Paul

La programmation pour 2020 paraît d’ores et déjà se remplir, notamment au regard du 1er trimestre alors, allez jetez votre œil bienveillant ici: Les projets pour 2020

A très vite,

Isabelle Pompe pour Site specific, le 2 novembre 2019.

 

 

Les femmes de la rive gauche rouennaise & L’espace public # 1

Parce que l’appropriation de l’espace public par les femmes est une lutte individuelle et collective, #sitespecific a souhaité mettre en place trois rendez-vous, trois « Rencontres’ Specific » pour aborder la question de la place des femmes dans l’espace public au cœur de notre rive gauche rouennaise. Nous avons observé les rues et quartiers, les parcs et jardins depuis plusieurs années et pris note de quelques points:

  1. Il subsiste une sur-représentation masculine dans les espaces publics
  2. La question du genre est pleinement posée
  3. Il semble qu’une territorialisation* masculine soit notable rive gauche

*La territorialisation consiste en une appropriation qui peut être juridique et économique (la propriété) ou symbolique (le sentiment d’appartenance, de connivence)source

RDV Jardin des plantes 7 septembre affiche

⇀Nous avons déjà relevé que les caractéristiques de la rive gauche reposaient sur des jugements de valeur spécifiques car sont présentes: une histoire industrielle et ouvrière, une précarité et une grande diversité. Les clichés d’apparence cristallisent tous les clivages que l’on peut accoler à une banlieue.

« Elle est vulgairement pauvre, colorée et sale ».

Alors, nous avons souhaité interroger quelles expériences de rues et de quartiers étaient faites par les femmes et comment vivaient-elles cette masculinisation des espaces.

Une thématique spécifique explorée en trois RDV

La rive gauche semble être cet espace dont on s’occupe par intermittence mais qui survit comme il le peux, presque malgré lui. Au sein de ce territoire assez peu valorisé pour ses histoires et initiatives, vivent des femmes. La seule option qui nous a semblé pertinente c’était de passer par la voie de la personnification. « Attribuer à quelque chose l’apparence, les sentiments, le langage d’une personne réelle.  » Peut-être, ainsi les choses parleraient d’elles-mêmes…

SI LA RIVE GAUCHE ÉTAIT UNE FEMME …

Serait-elle stéréotypée ? (RDV 7/09/2019)

  1. Et qu’est-ce qu’un stéréotype ? 
    1. Expression ou opinion toute faite, sans aucune originalité, cliché.
    2. Caractérisation symbolique et schématique d’un groupe qui s’appuie sur des attentes et des jugements de routine.

Serait-elle un objet ? (RDV du 28/09/2019)

  1. Qu’est-ce qu’un objet ?

Chose inerte, sans pensée, sans volonté et sans droits, par opposition à l’être humain.

Serait-elle solidaire ? (19/10)

Nous pensons à la sororité, à la solidarité féminine, est-elle possible et est-ce que vivre sur le même territoire pourrait nous rapprocher ? Le fait d’appartenir au même sexe est-il suffisant comme point commun pour nous mettre à parler ? N’ignorons pas notre rapport d’interdépendance, mais tout d’abord, qu’est-ce que la solidarité ?

  1. Rapport existant entre des personnes qui, ayant une communauté d’intérêts, sont liées les unes aux autres
  2. Sentiment d’un devoir moral envers les autres membres d’un groupe, fondé sur l’identité de situation, d’intérêts

RENCONTRE ‘ SPECIFIC # 1

Rencontre’ Specific # 1 fixé un samedi à 14H, fut annoncé depuis la page Facebook de #sitespecific en juin, depuis les groupes fermés locaux (FB) type Jardin partagés de Petit-Quevilly auxquels nous appartenons ainsi que sur le site « mes voisins .fr ».

  • Le titre

Volontairement, nous avions opté pour une une image de voiture ancienne et bigarrée histoire de rappeler que la rive gauche a souvent affaire aux jugements gratuits et hâtifs. Elle est taxée de banlieue avec toutes les connotations sociales, esthétiques et les pollutions qui vont avec. Retro, vieillotte, has been, sans intérêt notable….Par opposition au modèle dominant incarné par la rive droite. Elle serait donc moche, ennuyeuse et les gens, pour faire vite, « ne seraient pas curieux« .*

*Ces propos ont été prononcés, à maintes reprises, par les directeurs.trices, les portes paroles de structures culturelles, des responsables de programmation rencontrés, en 2017/18, pour la rédaction d’un mémoire sur la programmation artistique du territoire rouennais (ville comme métropole).

De ce fait la rive gauche, quels stéréotypes? Pour les résidentes, habitantes, citoyennes, de quoi sont-elles taxées, comment vivent-elles leur mobilité, les rues de leur quartiers, de leurs communes, comment et où sortent-elles?

  • Les chiffres de notre évènement

Nous pouvons ajouter que ce temps d’échange a atteint depuis les réseaux sociaux (FB), 273 personnes pour 12 réponses. La concurrence des forums des associations a souvent été évoquée, la question de la légitimité ? #sitespecific n’est pas une association, c’est un projet citoyen indépendant porté par une femme. Cette initiative est récente et la constitution d’ un réseau est une histoire de longue haleine au sein d’un territoire peu habitué à ce type de propositions. Se rencontrer sans se connaitre, par pure envie d’échanger…Cela parait étrange mais c’est compliqué de provoquer un déplacement.

Les publics touchés par les publications étaient composés à 25% de femmes de 25/34 ans avec un total de 67% de femmes toutes tranches d’âge confondues. 29, 3 % de personnes en provenance de Rouen, 6, 9% (Petit-Quevilly), 2, 3% (Paris), 2, 17 (Grand-Quevilly) et 1, 89% (Louviers). La rive gauche serait résumée à deux communes et il y aurait davantage d’intérêt de la part de Paris que de Grand-Quevilly! Les relais n’ont pas été trouvés pour atteindre St Étienne du Rouvray, Sotteville, Petit-Couronne, Grand-Couronne et Oissel qui sont les communes inscrites dans le périmètre d’intervention de #sitespecific. La rencontre avait lieu à Rouen, elle était donc frontalière avec Sotteville mais cela est passé inaperçu.

➽A titre de comparaison les ateliers’Specific sur la thématique de la biodiversité ordinaire (Faune & Flore en ville – 27 juillet et L’arbre en ville- 01/09) ont respectivement atteint 327 et 366 personnes depuis la plateforme Facebook.

⇢Ces temps d’échange ont été, volontairement, programmés dans des parcs et jardins de la rive gauche, d’une part, car nous savons que 82% des hommes, en France, fréquentent plus régulièrement ces espaces verts contre 69 % des femmes et, d’autre part, pour permettre la possibilité de rester et partir sans être obligée de consommer ou de déranger l’organisation du temps de partage.

Cette 1ère rencontre nous a offert la possibilité de réaliser des récits en amont, pendant en aval.De plus, pour ne pas nous arrêter sur cette thématique très importante, nous avons souhaité mettre en place, dès le mois de novembre, un « groupe exploratoire « .

affiche de lancement du 1er groupe sortie le 15 septembre depuis la page Facebook

Avant tout

Nous pouvons revenir un instant sur dix chiffres qui concernent les femmes et l’espace public

⇨Alors que nous invitons les femmes à venir partager leurs expériences, nous avons cherché si, à nombre d’habitants comparables et en dehors de l’Île De France, la question avait été posée et de quelles manières. Rennes, via une des ses universités, nous est apparue. Cette ville et métropole compte 443 192 habitants contre 494 380 pour la Métropole Rouen Normandie.  Nous avons relevé que l’Université Rennes 2 avait organisé, le 23 juin 2017, l’académie d’été de son diplôme d’études de genre, sur le thème « Femmes et hommes dans l’espace public ». Manspreading, harcèlement de rue, insultes, violences.. »La sur-occupation de l’espace public au détriment des femmes

« Le monde social dans lequel nous vivons fait que les hommes sont globalement dominants et les femmes en font les frais, notamment en public. Les femmes expriment en tout cas un sentiment d’insécurité, que l’on retrouve peu chez les hommes. On ne leur transmet pas cette culture du risque. » (source idem)

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affiche évènement

« Comme beaucoup de mes amies, je vois le phénomène. Ce n’est pas qu’une anecdote. Certains hommes se sont autorisés à prendre toute la place dans l’espace public. C’est le même phénomène dans la rue. Il y a un partage de l’espace qui ne se fait pas à égalité », réagit Hélène Bidard, adjointe à la mairie de Paris, chargée des questions relatives à l’égalité femmes-hommes. « Il y a un vrai sentiment d’insécurité chez les femmes. La dénonciation du « manspreading » participe du mouvement de ras-le-bol en cours » (source idem)

⇌Étant donné que seule la rive gauche de Rouen (quartiers comme communes de son agglomération) est concernée par le projet #sitespecific, toutes les thématiques concernent, spécifiquement, cet espace. De ce fait, à territoire plus restreint, la question s’est recentrée sur la place des femmes, dans les espaces publics de la rive gauche.  

A l’instar d’ associations féministes qui ont imaginé d’organiser des « marches exploratoires » au cours desquelles des idées d’aménagement souhaitables sont collectées. Ces groupes de femmes ont, en effet, noté les lieux qui leur paraissent plus dangereux, les points positifs et négatifs de l’aménagement urbain afin d’adresser des recommandations aux autorités de la ville. La place de la femme dans l’espace public est une question politique qui se doit d’être prise très sérieux pour le bien -être de tous.

Voici quelques une de leurs remarques:

Des marches exploratoires initiées par la ville de Rouen pour les hauts de Rouen en 2017 ont donné l’opération femmes dans la ville

« Les femmes sont largement absentes des décisions de gestion de la ville, de l’habitat et de l’aménagement du territoire.Pourtant, leurs activités, et en particulier leurs activités familiales, les rendent plus sensibles que les hommes à la qualité du cadre de vie et des services urbains.Elles sont incitées, plus que les hommes à restreindre leurs déplacements, les adapter ou les limiter aux activités utiles sans flâner. Néanmoins, leurs besoins spécifiques sont rarement pris en compte et elles sont peu présentes dans la conception des projets urbains. »

La place de la femme dans l’espace public est une question politique qui se doit d’être prise très sérieux pour le bien -être de tous ce pourquoi nous aimerions mener concrètement cette démarche sur nos territoires de la rive gauche en constituant des groupes de ce type.

« Selon Marylène Lieber*, les femmes ne sont pas « exclues » de l’espace public mais elles ne peuvent pas s’y mouvoir. Il s’agit davantage d’une question de mobilité que d’exclusion. »Source

*Le Sentiment d’insécurité au prisme du genre – Repenser la vulnérabilité des femmes dans les espaces publics », 2011. source

Le choix des espaces pour les échanges se limite aux parcs toutefois tous les espaces publics qui étaient en jeu.

  1. Pouvons nous parler de ce sentiment d’insécurité ressenti par les femmes sur la rive gauche rouennaise ?

« Cette rencontre trouve sa raison d’être, en partie, suite à une publication issue d’un compte-rendu de réunion plénière du Conseil de quartier Quais Rive Sud- Ile Lacroix- Saint-Sever. Il est fait état au sein du quartier Saint-Sever « d’un harcèlement de rue que subissent de nombreuses jeunes filles  » + d’infos: Les conseils de quartier Rouen rive gauche # 2
Mais également suite aux résultats de l’enquête de 2019 commandée à l’Université de Rouen Normandie par la Métropole Rouen Normandie sur « les pratiques culturelles des 16-29 ans du territoire métropolitain », là également, la notion « d’insécurité » a été signalée » Source

Nous savons que les transports en commun sont utilisés à 80 % par les femmes (La sociologie de nos transports en commun), qu’en est-il de la rue, des espaces verts ? « Où sont les femmes rive gauche lorsqu’elles ne sont pas chez elles » aurait pu être une approche, ce qui a retenu notre attention ce sont les terrasses de café, les bancs et la présence à l’extérieur (quartier St Sever, Petit-Quevilly sur son axe de l’avenue Jean Jaurès par exemple) d’un nombre écrasant voire dominant d’hommes.

➢Pour réduire le risque de frein au déplacement et donc la marge d’insécurité, nous avons arrêté notre choix de lieu à un jardin bien connu situé à Rouen rive gauche et dont les espaces sont confortables et harmonieux.

Le Jardin des plantes

85 000 M² situé au sud de la ville de Rouen, ce jardin se présente selon la ville Source comme un lieu de « promenade familiale ». On ne peut, de manière implicite, s’empêcher de relire la sociologie Agnès Pitrou qui voyait en cette famille, un moyen de pression supplémentaire pour les femmes.

« Il faut se méfier d’un système où tout passerait par la famille car, d’emblée, tous ceux qui n’en ont pas, se trouveront exclus et ils sont de plus en plus nombreux du fait de la connexion entre les problèmes professionnels, le chômage et la désagrégation des relations familiales. « Source

▸Les premières femmes croisées étaient seules, affairées à leur jogging ou assises sur un banc.

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Une femme au Jardin des Plantes

Nous avons marché puis nous sommes installées à une table de pique-nique avec vue sur une des allées principales. Il convenait d’être assise pour construire les échanges avec confort. Cet endroit est privilégié par les lectrices/lecteurs et les familles. Devant et tout à côté, nous avons assisté à l’appropriation successive de ces espaces par les femmes. Les bancs et allées ont été occupées dès notre installation ou presque par des femmes, à croire que notre présence n’y était pas étrangère… Cette table se trouvait face à l’allée de sorte que l’intimité était là mais restait relative, la personne pouvait à loisir s’échapper et regarder, commenter les scènettes à même de se jouer devant elles. Notre présence était perceptible et notre vue dégagée.

Nous avons commencé cette rencontre en restituant, dans le contexte global, la démarche et son évolution au regard de sa volonté de créer des ponts. Le projet semble être compris et il est perçu telle une « maison qui aurait plusieurs pièces ».

Rencontre 1 bis

De l’importance du poste d’observation

Le jour choisi pour cette rencontre était le samedi 7 septembre 2019. Le samedi, au Jardin des Plantes, c’est aussi le jour des mariages. Alors que nous considérons le mariage comme une injonction sociétale, nous savions, en amont, que cette rencontre pouvait aussi prendre la forme d’une confrontation. La thématique du mariage intronisée par ce défilé fut sources à commentaires. Nous sommes restées neutres, notre objectif n’est en aucun cas d’exposer et d’imposer nos points de vue lors de l’évocation d’un sujet de cet ordre. La place de la femme, les places des femmes, quelles places et quelles femmes ? L’idée étant de créer les conditions les plus optimales pour l’échange, nous avons donc laisser parler puis nous avons posé des questions.

Les inégalités spatiales

Notre place dans l’espace public est un combat à mener.

« Qui dit espace public dit aussi pouvoir dans l’espace public c’est-à-dire places dans les partis politiques « en ordre utile », exercice de ses droits à la participation citoyenne, proportions d’élus et d’élues. Sylvette Denèfle écrit : « (les femmes) constituent 80 % des travail-leurs pauvres, 70 % des usagers des transports en commun (tout en précisant que dans le métro le soir, huit passagers sur dix sont des hommes.) 90% subissent des violences sexuelles dans l’espace public, 85 % des chefs de famille monoparentale, 70 % des personnes qui font les courses, 70 à 80 % des personnes âgées, 80 % des prostituées, etc. mais seulement 20 à 30 % des élues 10. » Il s’agit donc de trouver des stratégies pour contrer l’accaparement de l’espace public par le groupe qui a le plus de pouvoir, les hommes.

  • La rive gauche

Cet espace est vécu, traduit avec fierté, ravie d’y vivre est donné à être entendu. Une question qui se pose comme un élément de distinction, par exemple la rive gauche ce n’est pas « la ville », aller en ville c’est se rendre rive droite. Vivre rive gauche ça a un sens, certaines regrettent même leur installation rive droite. Cette rive incarne des images personnelles, historiques et symboliques. Vivre, habiter, travailler parfois même, tout cela possède une vraie cohérence. Les personnes rencontrées ne veulent pas en partir.

  • La rue

De jour, les rues sont souvent sales, des trottoirs tout petits non permissifs pour les poussettes, les personnes à mobilité réduite. Elles sont souvent encombrées par des véhicules mal garés, des déchets sauvages…Et puis, la rue, les rues ne sont pas très commerçantes ou alors assez peu en tout cas pas suffisamment pour qu’on s’y promène. Les rues, pour celles qui accueillent des terrasses sur leurs trottoirs, ne donnent pas envie de se poser tout simplement parce que le cadre est vilain, trop de voiture, ce n’est pas agréable. Le manque de confort, de bancs, de points pour se retrouver autres que ces terrasses majoritairement masculines sont pointés du doigt. Les parcs, heureusement, sont là. Les quartiers comme celui de St Sever ne donnent pas envie parce que les bars sont « moches », les façades peu engageantes, un défaut de gaieté, de couleur, de fleurs est souligné. Les rues sont grises, minérales, les places sont peu soucieuses de notre bien-être.

« Nous aimerions nous sentir conviées, invitées ». Cela devrait être naturel. Par exemple, nous travaillons dans ce quartier, nous souhaiterions, le midi, manger dehors mais où allons-nous ?  Où pouvons-nous aller ? Manger sainement aussi, cela parait très compliqué, sans viande ou avec des produits autres que des trucs gras du type Burger king, Mac Do comme si la malbouffe était l’apanage des territoires pauvres…

De plus le découpage des quartiers et communes en rues résidentielles et peu commerçantes, en avenues où les voitures sont trop nombreuses, nourri un grand manque de charme, au point que se balader, soit, en fait, très limité rive gauche! Ou alors, il faut s’aérer à vélo, tout en faisant attention à soi!

La rive gauche ce sont  en effet, des axes, des boulevards, la Sud III, l’éloge ou l’obligation du tout bagnole faute de transport efficient.Au delà du décor peu joyeux de la promenade s’ajoute l’odeur, la pollution des voitures et des industries ne génèrent pas l’envie de sortir. L’extérieur agit comme un frein véritable au déplacement doux.

  • Les transports en commun

« L’organisation des transports publics est également un enjeu majeur pour les femmes. Dans de nombreux couples, l’accès à la voiture lorsqu’il n’y en a qu’une n’est pas égalitaire, ce sont majoritairement les hommes qui les achètent et en disposent. « source

« Ici, nous subissons la banlieue parce que nous dépendons des transports en commun, de leurs horaires, de les temps d’attente les week-end, le soir. »

Le métro est arrivé de l’autre côté il a peu quand on y réfléchit. Le cadre, les stations le long des voies, des routes, les temps d’attente et la disparition d’une offre acceptable le soir font partie des éléments épinglés. Les femmes en ont assez de chercher un co-voiturage à chaque fois qu’elles veulent sortir, elles ne peuvent préserver leur indépendance car elles ne sont pas autonomes dans leur déplacement. Elles sont parfois très éloignées ou ont l’impression d’être trop éloignées des arrêts et stations.

Elles ressentent une insécurité réelle le soir dans le métro et la nuit, il n’y a personne dehors, les gens sont chez eux et cette impression très forte se fait sentir assez tôt en saison automnale, de ce fait, sortir oui mais en voiture!

Les vélos en location s’arrêtent le soir à Rouen mais surtout n’existent pas en dehors. De plus, les femmes craignent pour leur sécurité à vélo, pour exemple le BD de l’Europe suffit à refroidir plus d’une tentative.

La frontière entre Rouen et sa proche agglomération est très vivement ressentie comme une injustice de traitement. La banlieue est subie. Le coût des transports est aussi une remarque qui est faite, « c’est cher au vu de la qualité du service. » Les espaces, à l’intérieur du métro, sont petits, peu de places pour s’asseoir, les stations les plus redoutées le soir comme en journée en raison de la typologie de population qu’elles génèrent sont Théâtre des Arts et Saint-Sever. Les usagers des lignes ne sont pas les mêmes, la ligne George Braque est précisée comme « moins bien fréquentée ». La station Jean Jaurès est signalée comme très peu « plaisante ».

En outre, nous savons que les usagers des transports en commun, le soir, sont majoritairement des hommes.

Si le soir, nous sortons en voiture, encore faut-il trouver à se garer, nous subissons une double peine, il y a une vraie pénurie de places rive droite et ensuite, rebelote rive gauche si nous n’avons pas de place attitrée ni de parking privé…

  • La nuit

« La nuit, l’insécurité liée aux transports en commun est encore plus importante. « source

Qui traine dehors le soir ? Pourquoi être dehors le soir est associé à trainer? Les quartiers sont résidentiels assortis souvent de parking privés. Les rues sont éclairées mais pas suffisamment, et puis « personne », pas de commerce, pas de café, pas de présence humaine. Il faut filer, tracer, marcher à vivre allure pour arriver à bon port.

La nuit, les impressions de solitude sont démultipliées par l’absence de bruits, très peu de voitures, pas de transport, le moindre pas est alors perceptible. Si le chemin dépasse le Km, les choses sont en général vécues avec stress. La banlieue c’est s’enfoncer là où il n’y a personne, pas ou peu de lumière et pas une âme qui vive. Les trajets sont à eux -seuls des freins aux déplacements au point d’engendrer un isolement.

Sortir oui mais tout à côté. C’est possible lorsque le quartier le permet, qu’il est assorti de cinéma, de salles de spectacle (concert ou autres), d’endroits pour se restaurer même tard mais quand il s’agit de rentrer là où il n’y a rien, cela devient moins évident, moins naturel de mettre le nez dehors.

Cette situation est vécue comme un empêchement à la vie sociale, à l’épanouissement personnel et aux possibilités de rencontre.

« Vivre en banlieue c’est la garantie de ne pas renouveler ses connaissances, de rester seule face à son isolement. « 

La ville de Nantes s’est penchée sur sa ville la nuit avec la question: quel espace public pour les hommes et les femmes , nous vous invitons à prendre connaissance de ce document: Égalité femmes -hommes, la nuit

La nuit, la ville est faite par et pour les hommes souligne le géographe Yves Raibaud

 

  • Le mobilier urbain

Le mobilier peut en effet faire partie des aménagements à ne pas négliger, c’est en tout cas ce qui ressort de notre 1ère rencontre. Davantage de bancs, des tables, des espaces colorés mais pas spécialement fermés ni spécifiques encore moins dédies car excluants donc sexistes.

La place des femmes questionne aussi le genre ainsi que la place des hommes de manière explicite. Il s’agit de gagner en mobilité, en partage et d’endiguer cette domination, cette sur-représentation. Pour cela, la 1ère remarque qui est faite tient en la nécessité absolue de demander l’avis aux femmes de la rive gauche, de réaliser une enquête, des temps où les femmes pourraient exprimer ce qu’elles veulent.

Vous pouvez découvrir l’interview de Bernard Masson (directeur des aménagements et des grands projets pour la Métropole Rouen Normandie) quant à l’aménagement de l’espace public à Rouen (St Sever est le quartier retenu de la rive gauche): Rouen, l’espace public et les femmes

« Et dans la ville, comment pensez-vous les endroits fréquentés quotidiennement par les habitantes et habitants ?
Par exemple, pour la piétonisation du quartier Saint-Sever, nous réfléchissons notamment aux bancs souvent utilisés par les hommes. Le but est que les femmes se sentent bien dans cet espace et cela passe par de petits aménagements ; deux bancs perpendiculaires pour plus de convivialité et pour discuter, les placer contre un mur pour rendre l’endroit plus rassurant et en disséminer à intervalle régulier pour les personnes âgées qui ont du mal à se déplacer… et qui sont le plus souvent des femmes.  »

Vous êtes stoppés net dans vos réflexions, nous aussi. Les femmes et le quartier St Sever c’est aussi une histoire de ghettoïsation, de place accordée aux diversités et nous ne pensons pas que simples, pardon « petits » aménagements suffiront! Il est impératif de donner la parole aux femmes de ce quartier qui y vivent et qui y travaillent, de co-construire, avec elles, leur quartier, leur rue.

Ou encore celui paru en 2018 du journal L’express sur l’urbanisme anti macho à Rouen

« Forte de ces premiers résultats, l’égalité entre les genres devient à Rouen une préoccupation permanente. « Tous les chefs de projet sont formés et sensibilisés à la question », souligne Alexandre Verbaere, directeur des solidarités à la métropole. Cela se traduit par des modifications en apparence modestes, mais qui, dans les faits, changent tout. »

Permanente ? Quel crédit peut-on accorder à cette remarque ? Vous l’aurez remarquer sûrement, ce sont deux hommes, Bernard Masson et Alexandre Verbaere qui sont respectivement directeurs. Quelle représentativité pour les femmes ? De plus, pour les hauts de Rouen, (quartier prioritaire pour la ville), c’est la ville elle-même qui a lancé cette initiative en 2017, pas de choses identiques rive gauche, quartier St Sever et que font les communes de la rive gauche pour s’emparer du sujet ?

Vous pouvez poursuivre avec la lecture de l’article du journal le Monde paru en Mars de la même année :sur la question des usagers masculins en sur-nombre des ponts à Rouen

Les bancs ? C’est à cela que se résumeraient nos besoins?

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Ce que nous avons, potentiellement, intégré

 » La conscience de ce qui se joue à travers les questions de mobilité est faible de la part des femmes elles-mêmes, estime Claire Gavray*. Cette question est souvent réduite à un sentiment d’insécurité dans la rue alors que les enjeux sont beaucoup plus vastes.

*Propos recueillis lors de la journée « Partager la ville, genre et espace public » organisée le 07 novembre 2016 à l’ULg par le STRIGES (Structure de Recherche Interdisciplinaire sur le Genre, l’Égalité et la Sexualité.

Nous développerons cette approche dans notre article consacré à notre 2ème rencontre.

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Derrière nous, Jardin des Plantes et son mobilier coloré

Quand les séquences ont raison d’un temps d’échange

A l’instar des mariages, pour lesquels nous n’avons pas pris de clichés, laissant les gens aller et venir, devant nous. Ces scènes requerraient une certaine concentration qu’il nous fut difficile à maintenir. Cependant, au sein de ce théâtre de verdure et de vies, nous avons reçu la visite d’un chat et enfin celle d’un paon…La fin de l’échange avait sonné.

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En repartant, il est près de 16H, nous marchons ensemble, et constatons la prédominance du couple en promenade, notamment ceux avec enfants.

 

Isabelle Pompe, le 16 septembre 2019, pour #sitespecific

 

Biodiversité ordinaire

Agir localement, depuis nos balcons, bords de fenêtres, cours extérieures ou encore jardins, permet de lutter contre l’appauvrissement de la biodiversité. Ce type d’actions ne nécessitent pas beaucoup d’efforts et ne coûte pas très cher. Être sensible à son environnement c’est agir pour soi, et puis, la main verte, soyez tranquille, c’est comme tout, ça s’apprend!

Valoriser nos espaces privés commence avec soi et peut se poursuivre en actions et pédagogie pour valoriser nos espaces communs!

Nos rues, quartiers et communes ne valorisent pas encore suffisamment certaines initiatives mais ce n’est pas une raison pour ne pas nous emparer du sujet « biodiversité ordinaire ». La nature est très résistante mais régulièrement appauvrie, elle est en proie à la raréfaction de ses espèces. Elle peut néanmoins parvenir à se « rétablir ».

Il n’y a pas d’espace perdu pour la biodiversité

 

Changer les choses simplement c’est possible

Pour cela, il faut prendre connaissance voire conscience des règles de base, nous pouvons tous intervenir à notre échelle.

  1. La biodiversité n’aime pas l’uniformité
  2. Redonner une place à la nature (créer des habitats pour les espèces)
  3. Comprendre que chaque m² compte
  4. Opter pour un type de fleurs (plantes indigènes pour attirer les abeilles sauvages, les papillons et les insectes et leur fournissent de la nourriture grâce à leurs fleurs. )

« Déserts de béton, corrections de rivières, monocultures: nous, les êtres humains, modifions de plus en plus la nature. Nos interventions conduisent à une uniformisation de l’environnement et à une perte de diversité biologique. »source

Nous devons observer et intérargir

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Petit-Quevilly (rue François Mitterrand)

 

Comprendre que ce type de spectacle ne peut perdurer est essentielle car chaque m² peut être valorisé dans le sens de permettre à la biodiversité d’être accueillie dans toute sa diversité. Au même titre que la réinstallation de fleurs, d’herbes et donc de faune peut nous faire du bien au moral, embellir, apporter du sens à nos petites actions, permettre de sensibiliser le jeune public et surtout mesurer l’importance de notre rôle.

Commençons par nos balcons

Tous les espaces pourraient de venir des ilots de nature…Comme l’extension de nous-même, nos espaces privés peuvent prendre vie et recevoir des micro-écosystèmes quasi autonomes.

« La biodiversité s’installe partout où l’on veut bien l’accueillir, et cela même au cœur des villes. Chaque espace, aussi petit soit-il, peut être un refuge pour la faune et la flore. »source

  •  « C’est agréable de voir les couleurs sur le balcon ainsi que les abeilles, bourdons et les petits oiseaux qui toquent à la fenêtre ». Et c’est tout un cortège d’espèces qu’elle voit défiler sur ses quelques mètres végétalisés, notamment de beaux oiseaux comme la pie, la Mésange bleue ou encore le Verdier d’Europe. Elle a pour projet de semer de nouvelles graines pour attirer les petits insectes sur son balcon. »

Beaucoup d’avantages:

  • grande variété de végétaux disponibles,
  • entretien réduit, pas de travaux difficiles,
  • pratiquement pas de lutte contre les mauvaises herbes,
  • jardinage rapidement gratifiant,
  • coût abordable.

« Sur un balcon, on peut tirer parti du moindre espace disponible pour faire pousser des plantes fleuries, mais aussi des arbustes, des grimpantes ou même des fruits et des légumes. » source

Initiative NOE

Aménager son balcon

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« La biodiversité ordinaire, celle des villes et des jardins, des prairies et des mares et bien entendu, celle des nuits où règnent les deux-tiers des espèces animales, peut être restaurée et préservée au quotidien. »Source

Le guide pour accueillir la biodiversité au balcon permet de tout saisir ou presque sur les enjeux de nos actions en ville!

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En une soixantaine de page, on vous explique ce à quoi vous contribuer, des focus sur le lombricomposteur, le paillage…Des fiches techniques, les actions par saisons, les oiseaux, coccinelles, insectes, ce que vous pouvez construire vous-même (de la jardinière à tous types d’abris…)Bonne lecture découverte!! GUIDE-Balcon-web

Les abris selon NOE

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Le projet #sitespecific s’emploie à mener à bien des actions de sensibilisation en faveur de la biodiversité en ville. Ses ateliers, (article consacré à son 1er atelier : Hortus Politicus) ou encore  » La voie du mieux # 1 » vont dans ce sens mais ce n’est pas fini!

Des idées émergent depuis les observations aux actions à mettre en chantier… Bref, un automne 2019 qui s’annonce haut en valorisation de nos espaces privés et publics!

Les initiatives de #sitespecific sont le fruits d’une rencontre avec la nature, actuellement et ce depuis depuis 5 ans, depuis un jardin eurois (3000 m²) aux plantations diversifiées à un balcon quotidien quevillais.

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Un jardin, des jardins, un amour d’autodidacte

Les particularités de l’hiver

 » Privilégier les plantes locales résistantes à l’hiver

« Beaucoup de plantes exotiques attractives et colorées sont proposées dans les jardineries, cependant, les plantes qui s’adaptent le mieux aux conditions que vous lui offrez et résistent donc mieux à l’hiver sont celles qui poussent naturellement près de chez vous. De plus, vous établirez une continuité de paysage avec les espaces naturels environnants. »

Cependant une plante bien protégée (au 1er plan, un Bougainvillier) peut passer l’hiver sans trop de difficulté sur le balcon.

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Balcon en territoire social

Vous pourrez découvrir comment agir pour la biodiversité en hiver, avec quelques conseils ici

Mon balcon peut devenir un refuge LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux)

« Le balcon est le premier espace « d’air libre » au cœur de la ville. Souvent utilisé comme zone de repos en continuité de l’habitation, cet espace est synonyme de convivialité. Avec un peu de bon sens, il est  possible d’accueillir la nature sur un balcon, même en ville : oiseaux, chauves-souris, insectes, plantes… »source

Poursuivons avec les espaces verts de nos immeubles

Améliorer la gestion de nos espaces verts, les embellir, les rendre plus éco responsables, tout cela est possible! Un guide a été conçu par le Groupe de Diffusion d’Informations sur l’Environnement (GDIE) en Juillet 2013 source pour valoriser les pratiques écologiques spécifiques guide GDIE 

 » Vous y découvrirez notamment comment accueillir les oiseaux, changer certaines pratiques de plantation, de tonte ou de désherbage pour favoriser la faune et la flore, éviter les traitements chimiques, installer un composteur collectif, économiser l’eau…

Les actions présentées, en plus de favoriser la biodiversité et de permettre une utilisation des espaces verts respectueuse de l’environnement, sont généralement simples à mettre en œuvre, peu coûteuses, voire génératrices d’économies. Elles participent le plus souvent à l’amélioration du cadre de vie des résidents. »

Bel fin d’été et bon week-end du 15 août! Nous nous retrouvons le 1er septembre avec la question de la place de l’arbre en ville ( Atelier Specific # 2 – FB)

Isabelle Pompe pour #sitespecific le 13 août 2019.

 

 

 

 

 

 

 

La voie du mieux # 1

La Voie du mieux est une façon très simple d’avancer des pistes et des axes de réflexion depuis des parcours pédestres spécifiques.

L’idée ?

Choisir un trajet court, observer, constater et proposer des améliorations! Les circuits/Itinéraires se dérouleront tous sur la rive gauche rouennaise, de préférence en milieu urbain. Cette initiative n’est pas sans rappeler les Ateliers ‘ Specific qui voient les jardins comme des espaces politiques où la question du ressenti et des pratiques font partie intégrante de la rencontre.

L’objectif commun à ces deux propositions ?

La biodiversité. La servir au niveau local le mieux possible en maximisant les actions de sensibilisation et privilégier l’effort continu pour valoriser nos espaces!

Un 1er trajet comme un 1er épisode

La commune retenue est celle du territoire d’inscription du projet, Petit-Quevilly. La saison sera prise en compte également. Ici, pour cette première Voie du mieux, c’était hier, le vendredi 9 aout 2019. Les photographies ont donc toutes été prises ce même jour.

Les rues correspondent à une petite marche – Rue Victor Hugo, BD Charles De Gaulle et rue Albert Einstein. Les images vont se succéder dans l’ordre inversé du chemin, nous commencerons donc par la fin.

Biodiversité et gestion éco-responsable correspondent aux valeurs défendues par #sitespecific. La prise en compte de la gestion des espaces publics, des trottoirs, des pieds d’arbres, des haies, du tri (poubelles) et des autres espaces seront ici traités.

Rue Albert Einstein

Les pieds d’arbre

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Rue Albert Einstein, état du pied d’un d’arbre

Sur cette rue, le constat est amer, les arbres sont tous dans cette situation, leurs pieds sont très rarement végétalisés voire fleuris.

Vous noterez que les poubelles (cela sera le cas tout au long de notre route) ne permettent pas le tri sélectif.

Trames vertes urbaines

« L’enherbement et la végétalisation sont encouragés d’autant qu’ils pourraient contribuer à une trame verte. « Pieds d’arbre, trottoirs et piétons : vers une combinaison durable ?

Les pieds des arbres d’alignement pourraient jouer le rôle de corridor biologique. Ils sont en effet très présents dans le cœur dense de nombreuses villes occidentales et forment déjà par leur houppier une juxtaposition de petits espaces favorables à la faune. Il pourrait en être de même pour leur base où s’exprime une certaine diversité des plantes (Maurel, 2010- De l’introduction à l’invasion : les plantes exotiques en milieu urbain. Thèse de doctorat en écologie, Muséum national d’histoire naturelle.)

Après la grille, les pavés de blocage, les cuvette, depuis quelques années, un autre genre de pied d’arbre est venu enrichir cette typologie : le pied d’arbre enherbé.

  • Paris, un statut à l’herbe

Un élu parisien, en 2005, souligne qu’il convient de faire un « effort sur le patrimoine naturel (végétalisation des espaces et du bâti, préservation de la continuité et de la diversité biologiques, adoption de la Charte régionale sur la biodiversité, réalisation de 30 hectares d’espaces verts nouveaux d’ici 2007). source

  • Auxerre, des plantes protègent les arbres

« Les pieds d’arbres deviennent des lieux d’expérimentation de cette diversité urbaine « en laissant la végétation spontanée se développer […] ou au contraire en faisant des semis, en implantant de la végétation, en végétalisant d’autres façons » Auxerre Magazine, Des plantes protègent les arbres, 2009.

Le but premier de la végétalisation est de protéger les pieds d’arbres des agressions urbaines (piétinements, stationnement, urine, jet de détritus, etc.) tout en créant un bel aspect visuel.

  • L’herbe, une question culturelle ?

Loin de faire l’unanimité, l’herbe peut parfois être perçue comme source d’enlaidissement ou signe d’un laisser-aller. Cette opération nécessite la mise en place d’informations aux populations afin que celles-ci comprennent les volontés des communes de favoriser le végétal. Cette démarche nécessite un accompagnement et une sensibilisation des citadins au respect de cette végétation.

En outre, ces micro-territoires peuvent aussi permettre de véritables expérimentations comme la mise en place de bande stabilisée enherbée ou encore offrir aux habitants l’occasion de créer un micro jardin en pied d’arbre.

Hanovre

Hanovre – Source source

amsterdam

Amsterdam – Source idem

Revenons à Petit-Quevilly, et poursuivons. Tout près, nous pouvons constater une autre spécificité du quartier du centre commercial des Bruyères: la présence trop grande accordée encore au béton. Le rond-Point paraît austère par son manque de gaieté et de couleur.

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Rond point rue Albert Einstein- CC les Bruyères

  • « La France détient le record du monde du nombre de ronds-points – six fois plus qu’en Allemagne ! On estime qu’il existe environ 30 000 ronds-points, et que 500 nouveaux sont inaugurés chaque année pour un coût, pas vraiment modique, de 200 000 à 1 million d’euros selon la complexité de l’ouvrage et le prix des parcelles à acheter » . source

L’aspect esthétique de cette proposition de petite place ronde n’est pas des plus réussi. Partons du principe que, de par le fait que ces voix sont empruntés par des bus, il semble nécessaire de ne pas installer, en son cœur, un arbre trop encombrant au vue du volume et des racines.

L’intérêt du Buis ( Buxus) ?

Le buis est, en raison de sa croissance lente, le roi des arbustes persistants pour former des topiaires ou des haies plus ou moins compactes, d’entretien facile, car il ne réclame que deux tailles, assez légères, par an. Le buis est un arbuste mellifère, en effet, la floraison du buis est fort discrète. Mais lorsque l’on ne reconnaît pas son odeur typique, on peut la repérer au bruit : un brouhaha d’abeilles, bourdons et autres pollinisateurs. Le nectar du buis est en effet très recherché de ces insectes qui font également leur miel du suc qu’exsudent les fruits. Cependant, cet arbuste est très sensible à un fléau: La pyrale du buis (Cydalima perspectalis). « Ces dernières années, la situation a fortement évolué: les populations de pyrales du buis ont augmenté de façon exponentielle. C’est une véritable invasion dans certaines régions. »

Pour pallier à cette maladie, il est possible de respecter la biodiversité!

  • « Installez des nichoirs adaptés pour accueillir les prédateurs de la pyrale du buis. Lors de son arrivée sur le territoire, la pyrale du buis ne connaissait pas de prédateurs naturels. Les chenilles accumulent en effet des toxines en se nourrissant sur le buis, la rendant peu appétente. Néanmoins, certains oiseaux s’avèrent désormais des prédateurs occasionnels, comme la mésange, le moineau ou le pinson. Vos poules pourront vous aider, mais jusqu’à une faible hauteur. Les guêpes et les frelons s’en nourrissent également. De leur côté, les chauve-souris consomment les papillons. Aidez-les en leur donnant les moyens de nicher ! « source

Nous reprenons la rue en direction du BD Charles de Gaulle. De gauche à droite, nous allons constater des possibilités non empruntées par la commune. Du fleurissement aux herbes folles voire prairie manquent à l’appel.

Voici, un renfoncement de la rue, fait-elle partie de l’espace public ? Est-elle une voie privée ? Il ne nous semble pas. Nous découvrons donc cet espace non valorisé, optimisé pourtant propice au jardinage.

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Rue Albert Einstein

Puis, comme une trame végétale, nous allons croiser des petits ilots verts et haies plus ou moins entretenus. Ici, des rosiers qui auraient besoin d’un petit rafraichissement, la taille et autre coupe sont nécessaires pour donner de la vigueur à la plante. Une fois coupées, elle refleuriront, les laisser ainsi engendre une fatigue pour la flore. Cette rue donne envie de se promener sécateur à la main et poubelles afin de ramasser les canettes, bouteilles en plastique, papiers et autres détritus jetés ou envolés…

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Bosquets rue Albert Einstein

  • Petit rappel

Ensuite, nous croisons, dans une petite impasse, ce bac. Retravailler, nettoyer, bref autant de choses que celui-ci nous permettrait de faire dans le cadre des jardins partagés. Inclure ces bacs dans le cadre du fleurissement de la ville par les habitants pourrait être une bonne initiative.

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Un bac à l’état sauvage, impasse

Vers le bas de la rue, nous faisons l’expérience de découvrir un espace vert, un petit lopin qui pourrait bénéficier des soins d’un jardinier amateur! Une grille marron et de chaque côté, deux beaux espaces à végétaliser.

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Espace côté droit, rue Albert Einstein

Cette proposition de végétalisation sera faite au projet « Jardin partagé de Petit-Quevilly ». En plus de participer à l’embellissement de la rue, l’aménagement de ces petits terrains apporteraient une image valorisée au quartier. De plus, prendre soin des plantes c’est prendre soin de soi!

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Côté gauche, rue Albert Einstein

Nous longeons cette rue, viennent ensuite les différentes haies, touffes, bordures…la canicule montre encore et toujours ses dégâts sur les espèces. Même si la résistance des plantes autonomes parait normale, d’autres ont connu soit la maladie soit le manque terrible d’eau. L’envie d’intervenir sur ce petit monde végétal se fait à nouveau sentir lorsque nous voyons cela!

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Rue Albert Einstein

Après les quelques sauges, ce sont les petits sapins qui entrent en scène, certains ont malheureusement souffert et les dégâts sont encore visibles. Au regard des plantations, il convient de toujours préférer la diversité car les haies variées sont naturellement plus résistantes que celles prenant appui sur une seule et même espèce.

Chaque espèce de conifère peut être affectée par des maladies ou des parasites, dont les attaques sont susceptibles d’entraîner l’affaiblissement, voire la mort de ces végétaux ligneux. La parade ? Glissez ces arbres, couvre-sol ou arbrisseaux persistants dans des haies diversifiées. source

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  • Phytophthora

Nous pensons à la maladie du brunissement des conifères. « Elle peut faire son apparition à tout moment de l’année. Elle début généralement par une pourriture (nécrose) du collet, trahissant un problème souvent invisible, et pour cause puisqu’il est souterrain, une pourriture des racines. En conséquence, sur les parties aériennes, des rameaux entiers brunissent puis sèchent progressivement jusqu’au dépérissement total du conifère. Le mal qui se cache derrière cette redoutable maladie se nomme Phytophthora. Longtemps classée parmi les champignons, cette famille d’organismes microscopiques est désormais groupée avec différentes espèces d’algues. La dissémination aérienne du Phytophthora le rend d’autant plus redoutable : il lui faut en effet très peu de temps pour contaminer une haie entière. »

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Les conifères de la rue Albert Einstein

Cette partie finale de la rue offre également l’occasion de voir avec un très plaisir le potager, verger et vigne exploser en propositions gustatives implantés juste derrière!

Boulevard Charles De Gaulle

Enfin, nous prenons à droite, nous nous trouvons désormais sur le BD Charles De Gaulle. Les questions de l’emplacement d’un banc (face à la rue) ou encore les pieds d’arbre…Ici, bétonné.

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Pied d’arbre – BD Charles De Gaulle

Nous prenons le trottoir d’en face, après avoir constaté l’état disons correct de la haie qui se trouve à notre droite ponctuée de bambous. Nous remarquons les trois parterres très bien fleuris et entretenus qui font office de croisement.

Rue du Général Foy

Juste un peu après, devant l’École Jean Jaurès, nous distinguons, une haie basse jaunie en souffrance. De même que nous examinons des micro- territoires situés tout devant. Ils pourraient être l’occasion de tester avec les enfants les joies des fleurs ou pourquoi pas du potager!

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École maternelle Jean Jaurès, rue du Général Foy

Rue Ursin Scheid

Nous prendrons ensuite, à droite, la rue Ursin Scheid. Les surprises de cette voie viendront des particuliers…En effet, après avoir cette somptueuse glycine, nous tombons face à face avec un aménagement basé sur le recyclage de palettes, de pots, de fleurs, cela fait du bien de constater que certains ont réellement envie de tester, de créer…

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La Glycine – rue Ursin Scheid

  • « La couleur et l’odeur particulière de cette plante nous attire. Focus sur la glycine, plante ornementale que l’on trouve aussi bien chez les particuliers que dans l’espace public. En général sa présence ou sa taille, tout autant que sa couleur ou son odeur, ne passent pas inaperçues. Elle attire fortement les insectes, pollinisateurs, et notamment les bourdons qui viennent s’y poser et s’y régaler au sortir de l’hiver. Fleurie d’avril à juin, la glycine est une plante de la famille des légumineuses ou Fabacées. Le genre Wisteria compte 10 espèces de grimpantes, originaires d’Asie et des États-Unis. Offrant un épais feuillage, selon les espèces et cultivars, les fleurs sont violettes, bleues ou blanches. Elle est arrivée en France en 1816. » source

Rue Victor Hugo

Nous tournons ensuite à gauche, rue Victor Hugo, là où nous étions passés lors du rallye-photo « La rue est une mine d’or » (organisé en mars 2018), tout à côté du Kaléidoscope (lieu protéiforme des Copeaux Numériques). Nous relevons la présence, déjà constatée depuis plusieurs mois, d’un terrain clôt qui comporte par ailleurs encore des gravats et des produits…Par le passé, se trouvait, ici, une maison et sa petite dépendance, démolies depuis.

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Vue d’ensemble, rue Victor Hugo

Lorsque l’on pend la mesure de ce que nous pourrions faire en termes de nettoyage, de végétalisation le long de ses murs et de fleurissement, on reste pensif voire rêveur! Cela ferait du bien à ce quartier qui souffre d’une sur représentation des voitures.

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Petit gros plan de ce terrain abandonné visiblement avec au fond à gauche, un entassement de produits du type peinture, détergents…( à surveiller de près)

Enfin, nous enchainons notre Voie du mieux épisode 1 avec une petite prise de vue de l’accès au jardin de la Chartreuse St Julien appelé aussi Jardin du Cloître (lieu de l’Atelier ‘Specific # 1 dont voici le détail: Hortus Politicus

Cette image souligne un manque de gaieté et de fleurs, le long et de chaque côtés, parfois s’installent des personnes car elles peuvent bénéficier de l’ombre de l’édifice. Le petit enclos où se trouve la grille « Jardin.. » sera un endroit suggéré pour le déplacement des bacs collaboratifs à fleurir placés, actuellement, en amont du jardin.

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Un autre accès du Jardin du Cloître.

Nous resterons concentré sur le côté droit du trottoir où la végétation, notamment, les arbres reprennent sérieusement leurs droits.

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« En règle générale, il est recommandé de ne pas planter trop près d’un mur de façon à pouvoir intervenir derrière l’arbuste, pour l’entretien, la taille, mais aussi l’arrachage des éventuels semis naturels d’arbres en pied de mur qui seraient à terme très dommageables. Il convient d’éviter les arbustes drageonnants (sumac de Virginie, la plupart des bambous, Hippophae…). L’arrachage des repousses ligneuses directement en pied de mur est en effet problématique. Il est prudent aussi d’éloigner suffisamment les arbustes dont la souche s’élargit avec l’âge comme les spirées ou les noisetiers… »source

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Arbre et mur – Rue Victor Hugo

Notre Voie du mieux touche à sa fin, nous nous arrêterons avec le CAUE 76 et sa végétation grimpante qui malheureusement ne court plus sur murs.

  • Le lierre

« Le lierre est une des rares plantes grimpantes à feuillage persistant. Très rustique et d’une vigueur exceptionnelle, il pousse rapidement dans le jardin, et s’adapte bien à la culture en pot à l’intérieur. Peu exigeante, cette liane tous terrains pousse dans toutes les régions de France et est idéale pour couvrir les murs, les clôtures ou les sols. Les éco-jardiniers y trouverons une plante très mellifère par sa floraison automnale abondante, pour le plaisir des abeilles et autres insectes pollinisateurs. De plus, elle est parfaite pour la nidification des oiseaux!

 » Le lierre est un véritable écosystème à lui seul car il abrite et nourrit un nombre incalculable d’insectes et animaux et participe à l’équilibre de l’environnement. Ce n’est pas un parasite car il se fixe à un support ( mur ou arbre) par des ventouses non absorbantes, contrairement au gui qui pénètre l’écorce des arbres pour se nourrir de leur sève. Ses racines sont superficielles et ne concurrencent pas celles des arbres qui elles, vont chercher plus profondément leur nourriture. » Le lierre, un trésor méconnu

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La mort du Lierre du CAUE 76

Voilà, c’est terminé, nous nous retrouverons pour une autre proposition de  « La voie du mieux » prochainement!

Isabelle Pompe pour #sitespecific, le 10 Aout 2019.

Hortus Politicus

« De nos jours la végétation, par opposition au minéral, occupe une place importante dans le tissu urbain des villes occidentales. Elle est de plus en plus désirée par les urbains pour leur permettre de supporter la ville, de l’accepter dans leurs pratiques et usages quotidiens. Les espaces verts sont des lieux de détente et de récréation, prisés par les citadins (Emelianoff, 2007; Da Cunha, 2009) » Les espaces verts urbains : étude exploratoire des pratiques et du ressenti des usagers

Vous pouvez consulter notre précédent article sur le  Territoire extra-local & Environnement

« 7 Français sur 10 choisissent, aujourd’hui, leur lieu de vie en fonction de la présence d’espace vert à proximité de leur habitation (UNEP/ Programme des Nations Unies pour l’Environnement, 2008)« .

#sitespecific a organisé son 1er atelier consacré à la problématique de la « faune et de la flore en ville » le 27 juillet 2019 dans la commune de Petit-Quevilly.

Un jardin est aussi un miroir à plusieurs facettes dont celles des politiques locales et environnementales des communes mais également celles d’une nature humanisée dans sa gestion, d’une société dans ce qu’elle saisit comme enjeux.  C’est ce qui est spécifié par ce titre, Hortus Politicus – Jardin politique dans l’esprit de l’émission de France Musique « Musicus Politicus » car à l’instar de la musique, tout jardin pourrait être politique.

 

Prévenir est plus efficace que guérir

 

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Une vue du jardin du Cloître //  Petit-Quevilly

Atelier ‘ Specific

Ces propositions de rencontre résultent d’interrogations sur les liens entre le vivant et les urbains. Elles participent à cette ambition de reconquête d’un territoire commun. La biodiversité est au cœur des questions environnementales. Agir pour la biodiversité autour de nous fait partie des objectifs premiers du projet #sitespecific.

Les quelques principes de ces ateliers

  •  Fonctionner « in situ »
  • Questionner, conjointement, les espaces verts publics.
  • Discerner les qualités et les défauts pour se remettre à la biodiversité.

Atelier’ Specific # 1

Préambule

« Abordons ensemble la faune et la flore, en ville, dans nos parcs & jardins comme celui de la Chartreuse Saint-Julien de Petit-Quevilly. Ce dernier, ponctué de plantes médicinales, condimentaires et de fruitiers, s’étend sur plus de 9000 M² et propose également un parcours historique. »

  • Un exercice collectif sur la question de la perception.
  • Un temps de rencontre pour confronter les regards, les points de vue, inviter à réagir.

 

« Choisir la voie du mieux »

 

Modalités

A partir d’un partage d’expériences, ce 1er RDV souhaitait interroger les conditions d’existence de la faune et de la flore en ville, ce, en nous installant au sein d’un jardin de la ville de Petit-Quevilly. Ensuite, se pencher sur la conception de cet espace végétalisé et sur les possibles qui lui sont offerts pour être « habité », être « approprié ».

« Site specific conçoit le jardin public comme un espace d’accueil parfaitement adapté aux questions environnementales et sociétales. De plus, un jardin c’est aussi prendre le temps d’observer, tenter et réessayer, en ce sens, où il doit être perçu avec le souci de l’effort continu, tel un processus qui ne s’interromprait pas.

Questions

  1. Comment un espace vert se fait miroir, écho de notre gestion de sa préservation ?
  2. Quelles « libertés » sont offertes, par un lieu public végétalisé, aux espèces animales/ Végétales ?
  3. Qu’en est-il de l’adéquation voire de l’inadéquation des espaces végétalisés aux variations climatiques ?
  4. Quelles conséquences de celles-ci sur la faune et la flore?

La Notion de BIODIVERSITÉ HEUREUSE

Cette idée a émergé avec les jardins de Chaumont- Sur- Loire et l’ édition 2011 du festival international des jardins. Le principe étant de « redonner la parole aux plantes » au sens politique, en particulier, du terme. Par le fait, la ville, la rue et les espaces publics végétalisés sont des territoires citoyens. Ces jardins contribuent à la vie d’un quartier.

Le déroulé de la visite

Depuis une vue d’ensemble et grâce à une circulation dans les allées, nous partons à la recherche de ce jardin, de son histoire, de son inscription dans la commune à son contexte historique et son ancrage territorial local. Quels sont ses publics ? Quelles visions globales en avons-nous ? Quelles faunes et quelles flores sont présentes ? Quel est l’état de cet espace vert ? Quelle est sa condition au regard de son entretien ? Quelles indications sont spécifiées ? Pouvons-nous rapporter des « souffrances végétales » ? Quelles remarques pouvons nous formuler et à partir de quels constats ? Quelles améliorations ? Quelles suggestions ?

Les éléments à prendre en compte:

Depuis le tri pour les poubelles, jusqu’à l’hôtel à insectes, en passant par les mangeoires/ abreuvoirs à oiseaux et autres possibilités permises pour la nidification, nous noterons les pistes empruntées ou à explorer pour ce jardin. En outre, nous listerons « les fonctionnalités » offertes/promises ou possibles (dans le sens à développer).

Pourquoi ?

Dans les zones urbaines, la nature a besoin de nous pour survivre, ce pourquoi il convient d’être solidaire et impliqué.Il est important d’abriter la faune sauvage en ville et de créer les conditions de sa préservation.

« En introduisant de la végétation en ville, en aménageant et en gérant les espaces verts, on influe sur les pratiques existantes comme le démontre Abbara (2002) ou Arrif (2007). »

Les observations directes

  1. Absence de tri sélectif pour les poubelles
  2. Absence de récupérateur d’eau
  3. Absence de composteur- Collectif &/ou associatif de quartier- (recycler et composter sur place pourrait permettre au sol et donc aux plantes un meilleur développement et une plus grande résistance)
  4. Absence de Lombricompost (déchets verts et biodéchets)
  5. Absence de composteur pour déjection canine -(Une solution gratuite et écologique, de l’engrais, un jardin et un verger assaini et des avantages au niveau agronomique).
  6. Absence d’hôtel à insectes
  7. Absence de mangeoire, abreuvoir.
  8. Absence de ruche
  9. Présence de bacs mais absence de verdissement collaboratif – (ils se trouvent derrière une haie à l’entrée côté droit- Un endroit idéal pour insérer des composteurs puisque c’est caché.) Ces trois bacs pourraient être déplacés et rejoindre un espace plus accessible.

Nous pouvons impulser l’idée d’une intégration possible d’un volet expérimental voire d’une parcelle dédiée à un essai de régénération naturelle.

Le compost est un amendement organique contribuant, s’il est épandu à intervalles réguliers, à améliorer les caractéristiques du sol :

  • Amélioration de la structure du sol : effet mulch (protection du sol, lutte contre l’érosion…), stimulation de la vie microbienne et amélioration de la prospection racinaire
  • Augmentation de la capacité de conservation en eau
  • Minéralisation des sols

Par ailleurs, il est à retenir que nous assistons à un déclin du moineau des villes fautes d’insectes.

Source Défi Écologique- Article « 10 oiseaux que l’on rencontre en milieu urbain » de Julien Hoffmann

  • La présentation des espaces

La structuration du site se développe autour d’ allées et de la valorisation d’un patrimoine matériel spécifique, le Cloître.

Il est remarqué que « le dessin paysager de cet espace fait davantage penser à un jardin de musée où marcher sur l’herbe serait interdit, ceci serait accru par la présence de petites dalles (pas) blanches intégrées ».

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Le jardin et son allée principale, une vue des petites dalles.

Conçu comme une cour carrée, cet espace végétalisé se vit de manière géométrique, divisé voire subdivisé en allées et contre-allées. Ce dessin pourrait donner l’impression d’une circulation qui s’effectue suivant une logique de « courant avec des sens de circulation » ou encore d’allées majeures et mineures.

  • Une impression de circuit

« L’aménagement et la composition de l’espace sont de puissants organisateurs des flux qui, en définitive, ne changent qu’en termes de vitesse des parcours empruntés et de sens de rotation des itinéraires de promenade.« source

 

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Les contre-allées

L’imposant Cloître fait s’adosser la promenade à son histoire, à son rythme. Les couleurs neutres et ocres contribuent à un effet calmant voire neutralisant. « L’imposante bâtisse pourrait-elle être végétalisée ? Ne serait-ce qu’au niveau de ses toits? « Les toitures végétalisées participent à la gestion de l’eau et peuvent représenter une surface non négligeable pour vie plus sauvage. 

La palette chromatique de cet espace végétalisé varie du vert, jaune aux rose, blanc et violet installant une notion de cadence. « Les espèces choisies sont -elles suffisamment diversifiées ?  »

Une des allées qui longe le cloître

Le type d’espace vert conditionne fortement les pratiques et les usages qui en sont faits (Alonso et al., 2002).

Sur les abords des allées, nous rencontrons un mobilier composé de table en pierre sculptée qui pourraient permettre à la faune de se désaltérer. Cependant la pureté et la fraîcheur de l’eau donnée aux oiseaux est quelque chose de primordial. Il convient de donner une place importante à la qualité de l’eau donnée aux oiseaux. (La consommation moyenne d’eau est de 20 à 25 ml par 100g de poids corporel). La pollution de cette dernière est à prendre en compte car elle engendre des maladies. Par chance, il y a également les verdures ou fruits qui apportent énormément d’eau.

Une vue depuis une des trois allées majeures

Le sol du jardin ne laisse planer aucun doute quant à sa souffrance. Il est brulé, peu d’espèces émergent de ce dernier (1er plan). Nous pouvons, par ailleurs, constater que les pommiers implantés sont encore jeunes et peinent à produire de l’ombre. Nous apercevons deux « petits » pommiers » morts déjà atteints par la chaleur de l’été 2018.

L’état du sol du jardin

Cette étendue d’herbe produit soit une impression d’espace libre permissive pour les jeunes publics, soit une sensation évidée d’un terrain au sein duquel peu d’intimité est possible, sur lequel, l’envie de s’asseoir demeure relative. De plus, les déjections canines (les chiens sont interdits dans le jardin) viennent ajouter leur désagréments. A la verdure absente s’additionne l’inconfort de l’assise.

« Le ressenti positif des habitants envers les espaces verts n’est pas homogène. Il change d’une personne à l’autre, mais aussi pour un même individu selon le moment, la saison ou l’espace vert. S’il faut rester conscient de cette diversité, de grandes tendances peuvent être identifiées. » source

« Les gens ont envie de se poser, pourquoi ne pas installer des transats ?  » « L’environnement végétal joue à l’occasion le rôle du substitut de destination, le moyen d’être, sporadiquement, vacanciers ou touristes. » source

Au fil de cette déambulation, nous remarquons un mobilier caractéristique ainsi que la création d’ilots.

  • Les caractéristiques des « ilots de convivialité »

A la fois, lieu de rencontre, espace pour s’asseoir, lire, se poser, l’espace d’agrément végétalisé est source de bien-être.

nous pouvons ajouter que l’absence de table limite les autres possibilités. Un espace gagne à être réfléchi afin d’être multiple, pluriel au regard des activités et appropriations possibles. De surcroît, les zones d’ombres sont elles aussi peu nombreuses ce qui peut accroître le manque d’appropriation ou encore le peu de temps passé par les publics. Les sièges sont régulièrement vides lors des journées ensoleillées ou pluvieuses.

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Les ilots du jardin

Floriculture

Les espèces présentes au cœur de ce jardin s’étirent du rosier buisson, en passant par quelques plantes mellifères y compris les onagracées (gaura), Lamiacées (sauges) à l’exception du tournesol, de l’ail des ours, Nepeta et Souci par exemple. Pour ce qui est des arbres, les pommiers, cerisiers sont présents en grand nombre.

  • Plantes mellifères (riches en nectar, en pollen et en miellat) : les cultiver c’est assurément faire un geste pour la planète, car grâce à elles, les insectes butineurs assurent la pérennité des espèces. Elle favorise la biodiversité.
  • Les papillons jouent un rôle essentiel dans la pollinisation, pour qu’ils se plaisent il faut bannir tous produits chimiques et accueillir des plantes mellifères, aromatiques, lavande, asters…
  • Les oiseaux demandent un jardin tout simplement un jardin très diversifié avec des haies vives, des arbustes à baies et des plantes à graines (Amarantes, Œnothères, Cosmos).

Les flore requiert des soins tels que la taille (couper les fleurs fanées), il faut stimuler la vigueur des plantes, arroser régulièrement (de préférence le matin tôt ou le soir) pour que les plantes se refassent une santé. Les arbres, arbustes et vivaces plantés récemment ont besoin d’être arrosés régulièrement. De plus, un sol en bonne santé est indispensable au bon développement des plantes.

 

« La fleure c’est de la pure poésie » François Morel

Les fleurs, pour les passionnées de leurs formes, parfums et couleurs, sont relativement peu représentées. De plus, la fleur apporte de la féminité au jardin.

 

Capture d’écran du livre  » Le nouveau jardinier fleuriste » Hippolyte Langlois – Gallica

 

  •   Les états de la flore

Depuis une des allées, nous constatons l’impact de la sécheresse sur les arbustes et les haies. les charmilles sont en difficulté.

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Deux arbustes semblent morts, non loin de l’espace de jeu. Ils ont été plantés au sein d’un endroit non ombragé d’où l’importance majeure à accorder à la résistance des espèces et aux choix des emplacements. Il est toujours dommage de voir la nature aussi exsangue. Par ailleurs, ces arbustes avaient du paillage aux pieds, ce qui peut contribuer à les protéger.

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Soleil et végétation

Revenons un instant sur un plan du jardin déjà aperçu en amont, nous pouvons remarquer une importante branche morte qui correspond au tiers d’un arbre. Les effets de la canicule et de la sécheresse se font sentir de manière directe.

Une rudesse climatique qui se fait sentir dès la scène d’ouverture du jardin, ici, au premier plan. Les haies assez basses bordent la route avec, en arrière plan, les immeubles limitrophes à ce territoire.

Séquence d’entrée du jardin

Le long des murs, plus en aval de la visite, s’installe une flore sauvage très prisée. Au cœur des massifs, place aux espèces autonomes.

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  • Les possibles

Avec les fruitiers (pommiers et poiriers) , nous pouvons facilement envisager l’idée d’une cueillette ou l’organisation de manifestations en lien avec ce type d’arbres afin de créer de la vie de quartier. Ce jardin implanté non loin des écoles pourraient également permettre l’initiation aux actions de sensibilisation pour la valorisation, la conservation, le tri, la lutte contre le gaspillage, les biodéchets et surtout légitimer la transmission nécessaire de cet héritage naturel en direction des jeunes générations.

  • La faune représentée

En cet après-midi, après la découverte de « longues routes » formées par les fourmis, nous remarquons la présence de quelques pigeons, corbeaux et, à l’oreille, assez peu d’autres oiseaux sont présents en cette période, pourtant de nidification « intensive ». A cela, nous croisons les divers trajets de bourdons.

La faune en action

  • L’accès à l’information et la valorisation des espaces

A cet espace vert se greffe l’histoire du lieu qui doit son existence à la présence, dès le 17 ème siècle, de plusieurs confréries de moines à Petit-Quevilly. C’est en 1667 qu’arrivent les Chartreux sur la commune. Au sein de ce jardin, se sont 12 cellules pour les 12 moines comme 12 pierres en granit. Cet aménagement a été réalisé en 2013 « dans un style médiéval et épuré », un jardin pensé comme un « voyage dans le temps ». Qu’en est-il de la valorisation de cette histoire ?  plusieurs bornes, panneaux et autres cartels se succèdent pour compléter notre connaissance.

Grâce au travail du service des archives de la commune, l’accès à l’information peut se faire de façon assez détaillée depuis internet et l’onglet chartreuse st Julien. 

En outre, vous pouvez découvrir que la Chartreuse a pu bénéficier d’une visite virtuelle malheureusement inaccessible aujourd’hui (le lien renvoyant vers un message d’erreur), par contre, pour compléter, un plan de la chartreuse saint-julien est consultable.

La question des cartels permet d’obtenir des éléments de détails historiques à même de nous projeter dans le quotidien des moines. Leur simplicité est appréciée, toutefois, l’absence d’élément numérique est relevée. C’est aussi en raison de la prolifération des nouveaux outils et des process de numérisation de la documentation que cette réflexion trouve sa raison d’être. En revanche, il est vrai que ces données pourraient satisfaire les curieux soucieux de précisions voire de reconstitutions virtuelles.

Un plot cartel

  • Les autres espaces

 

D’autres univers semblent avoir existé néanmoins le visiteur s’en tient aux grilles et vues qui s’en dégagent sans pouvoir bénéficier d’indications.

 

 

 

Ce bâtiment/maison condamné mais rénové voit son accès fermé par une grille extérieure. Cet ensemble rejoint la rue Victor Hugo. Cet espace vert clôt pourrait bénéficier aux initiatives sociétales du type « jardins partagés ».

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  • La perception de propreté

« Parmi les tendances fortes du ressenti des habitants envers les espaces verts collectifs, la conception d’une nature propre et maîtrisée est très forte. Comme le note Boutefeu (2007), « si le parc est un endroit calme, il est aussi assimilé à un lieu propre sans déchet ni pollution ». Le critère de propreté apparaît en effet sans équivoque dans 69 % des réponses étant ainsi le premier critère d’évaluation de la qualité d’un espace vert pour les habitants. » source

Le problème que rencontre le jardin de la Chartreuse Saint-Julien tient en la surreprésentation des déjections canines. Celles-ci jonchent le sol herbeux, elles pourraient être compostées!

« Comme composteur,  peuvent être utilisés les silos du commerce soit être construit avec des planches de bois ou du grillage en prenant garde à bien laisser le fond du bac à compost en contact avec le sol car c’est une source directe de micro-organismes (comme les vers de terre) indispensables à la réussite du compost. L’astuce étant d’avoir plusieurs compartiments (minimum deux) à compost afin de pouvoir le retourner aisément. Pendant qu’ un bac terminer sa fermentation en compost, il convient de remplir le second et ainsi de suite !

  1. Choisir un endroit à l’ombre
  2. Creuser une tranchée de 20 cm de profondeur et d’une largeur correspondant à la quantité de déchets souhaités.
  3. Couvrir de paille ou d’un plastique noir et maintenir humide comme pour un compost normal. source

Le temps 2 de l’atelier 

Puis, nous partons à la découverte comparative depuis le square Marcel Paul, situé tout près, afin de « mettre en pratique » nos commentaires. Après avoir apprécié et pris en compte un certain nombre de paramètres du type « comment nous sentons-nous au sein de cet espace ? « , « quel effet produit-il sur nous ? « , « comment pouvons-nous nous l’approprier ? « – Nous rejoignons cette deuxième proposition d’espace vert quevillaise.

  • Le square Marcel Paul

Une photo du square prise le 16 mai 2019

C’est avec la prise en compte de la nécessité de la comparaison que nous poursuivons notre exercice critique. Comment les espaces sont-ils accessibles ? Quels types de végétation ? Quels publics ?

Le calme ambiant et l’ombre offerte par les marronniers viennent amener une autre question: Par rapport au jardin du Cloître, quelle est la grande absente de cette scène ? La voiture. En effet, cet espace est conçu comme une enclave, un peu en dessous de la route et au-dessus du trottoir, de sorte que vous ne pouvez qu’apercevoir les voitures qui sont garées. L’impression de sécurité et la sensation d’intimité sont immédiates.

« L’espace vert se définit alors en termes de calme, de lutte contre le bruit, de relaxation, de détente, etc.  » source

  • La notion de contrôle de la végétation

Alors que nous l’avons vu en amont, une nature maîtrisée fait partie des tendances fortes, ça l’est aussi parce que  » l’absence de contrôle de la végétation est rejetée ». source  

La commune de Petit-Quevilly a mis en place la gestion différenciée de ses espaces, gage d’économie, certes les tontes et l’entretien des jardins et parcs laissent davantage de place à quelques libertés, cependant, nous sommes encore loin des prairies fleuries, des parkings, clôtures, pieds d’arbres (en ville), murs et toitures végétalisés, pas encore de semis de prairie, de prairie  naturelle ni de valorisation des herbes folles…De plus, sont encore utilisés des souffleurs de feuilles à moteur et un nettoyage des trottoirs est encore réalisé, ce, de manière, non mécanique. Vous pouvez lire l’article consacré à Petit-Quevilly & les feuilles mortes

  • Ce mode de gestion des espaces verts est une pratique courante dans les pays d’Europe du Nord, en France, celui-ci a pris de l’ampleur réellement lors du colloque européen du 24 et 25 octobre 1994 à Strasbourg « Vers la gestion différenciée des espaces verts » – Article courrier de l’Environnement de l’INRA
  • INRA (Institut National de la Recherche Agronomique
  • Le département du Tarn en partenariat avec la CAUE (Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement) du Tarn ont publié un guide-gestion-differenciee-des-espaces-verts-et-naturels

A ce titre, une gestion éco-responsable pourrait être envisagée car elle possède un impact environnemental et sociétal supérieur. C’est la garantie d’une réduction des pollutions visuelles et sonores pour les usagers et habitants, mais c’est aussi un formidable outil pédagogique et de sensibilisation du public.

Contexte météorologique de l’atelier

  • Une météo spécifique: les canicules

Juillet

« L’épisode caniculaire qui va se renforcer jeudi nous invite à réfléchir du point de vue de nos territoires extra locaux: nos quartiers comme nos communes de la rive gauche rouennaise. Depuis la non adaptation en termes d’isolation de nos logements, de nos bureaux, l’inadéquation des espaces, le manque de verdure dans nos rues et quartiers… Quels choix ? Quelles préventions? Quelles gestions des situations ? Quels dégâts et quels constats ? Prenons un temps pour partager nos expériences de cette traversée caniculaire. Commençons lors de notre Atelier’ Specific # 1!  » – Post Facebook de la page Site Specific.

La France connaît un été 2019 très chaud avec déjà deux canicules au compteur. En juillet, ce sont surtout les villes de l’ouest, du nord et de l’est de la France qui ont vu leurs records pulvérisés.

Juin

« La canicule européenne de juin 2019 est une période de chaleur estivale inhabituelle et exceptionnellement précoce qui affecte l’Europe en fin juin-début juillet 2019. Elle survient seulement onze mois après la canicule de juillet-août 2018 ».

  • Les particularités du calendrier

La question de la date fut posée. En tenant à respecter, a minima, un RDV par mois, fin Juillet s’imposa naturellement. Il est vrai que cette date estivale, propice aux vacances qui plus est, ancrée en fin de mois, et très peu de temps après cette journée historique de jeudi, a pu s’apparenter à un défi au regard du déplacement des participants. (2 inscrits et 4 intéressés ont décliné).

Petit-Quevilly

  • Attachement  & Ancienneté de présence

Cette notion a déjà été questionnée sur ce site, il n’en demeure pas moins qu’il semble nécessaire de l’explorer, un tant soit peu, encore aujourd’hui. C’est en partant du principe qu’un espace est public, dans le sens où, tous, nous pouvons nous l’approprier, que nous avons parcouru ce jardin. Et c’est avec cette du tous que nous avons, très tôt, butés.

Au fil de cette rencontre, il est apparu une difficile communication basée sur un défaut d’écoute et de compréhension des enjeux de cet atelier ainsi qu’une persistance des jugements de valeur et des généralisations (« les gens »). Par ailleurs, nous ne sommes pas sans savoir que cette commune cristallise une vie politicienne complexe à même de donner à comprendre les différents types d’ attachement.  En effet, au delà de la mémoire familiale, ouvrière, les schèmes de l’attachement traversent les histoires des habitants de cette commune. Pour autant les autres regards, « les neufs », « les découvreurs » ont peiné à être légitimés, sacrifiés, ou presque sur l’autel de l’ancienneté de présence sur ce territoire. Théorie de l’attachement – Source CAIRN

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Jardin du Cloître – Atelier ‘ Specific # 1 – 27 juillet 2019// Petit-Quevilly

« Que l’on veuille plus de nature ou non, les usages sont nettement connus et définis contrairement au ressenti envers les espaces verts. Ce dernier est plus varié et moins bien cerné. Présente sans être toujours vue, pratiquée sans être nécessairement réfléchie, la nature en ville souffre fréquemment d’un manque de reconnaissance et de considération. » source

Pour poursuivre votre intérêt sur le jardinage en ville, nous vous conseillons la lecture du dernier hors -série n° 210 de l’Ami des Jardins.

Isabelle Pompe pour #sitespecific, le 09 aout 2019.

Rallye ‘Specific # 1, l’épisode pilote

Le Rallye’ Specific # 1 s’est déroulé sous une chaleur extrême pour la Normandie. Les participantes se sont, malgré cela, emparées de l’objet rallye avec leur appareil photo et téléphone. De ce circuit réaménagé en raison du soleil, nous avons conçu une narration en images de la rive gauche rouennaise. Une forme d’épisode pilote qui trouverait ses suites très prochainement.

NB/ Toutes les images des participantes ne sont pas encore traitées, patience…

Vous pouvez vous rafraichir la mémoire, ici, avec notre article précédent: S’émanciper de son invisibilité

A chacune de nos rencontres, nous invitons nos libres échangeurs à s’approprier les paroles, lieux, décors et autres de la manière qui sera la leur. L’image, restant une constante, fera figure d’archives relayées, déposées, consultables à tout moment depuis les espaces numériques du projet:

Page Facebook: @territoiresocial, compte Instagram: @photographyspecific et, ici, directement.

1ère séquence photographique

La tour Tougard

Elle est située à Rouen rive gauche, Bd d’Orléans. Nous avons essayer de saisir son territoire d’inscription car cette architecture dominante de la rive gauche rouennaise se plante en plein cœur d’un quartier, celui de la place Joffre. Puis vinrent les questions: Est-ce une vue de face ? De côté? Comment s’observe t-elle ? Comment se lit-elle ?

Les 1ères impressions ne tardent pas à s’exprimer: que fait-elle là ? Seule, effectivement, elle apparait à la fois perdue, déconnectée et étonnamment liée à son espace vital premier: son quartier. De loin, elle ne promet pas grand chose hormis la surprise, elle requiert l’approche. Être au plus près pour mieux oser s’en saisir.

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Entrée de jeu, Tour Tougard, Rouen rive gauche, Cécile Lenormant, juin 2019

Puis, nous ambitionnons de l’accoster pour sa connaissance. L’avantage qui nous est offert par cet édifice tient en le fait que nous pouvons tourner autour. Devant nous, ce sont les faces d’un dè.

C’est dans cette ambiance que nous la rencontrons, elle est cette surface imprenable qui ne rentre pas dans nos objectifs, qui ne tient pas entière. Il nous nous hasarder, retenter notre chance, reculer, la toucher. Elle est cette sauvage architecturale qui nous met au défi car elle ne se domestique pas. Allons-nous toutes produire la même image ?

 

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Se tenir aux pieds, Tour Tougard, Rouen rive gauche,  juin 2019, IPL

 

Amorcer les pieds, se mettre à terre, se pencher, s’installer à genoux, entreprendre, ambitionner et chercher à charmer. Cette tour exigeante ose nous demander de la souplesse, des jeux, d’être ingénieuses. Difficile par ce soleil de plomb de prendre le temps de nous risquer. Les passants nous regardent à peine, les résidents ne nous voient presque pas. Nous pouvons nous dire que c’est tant mieux. Nous restons dans nos expérimentations mais la belle se fait épreuve.

 

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Épreuve de force, Tour Tougard, Rouen rive gauche, juin 2019, IPL

 

Optons pour la capture des détails. Ces derniers pourraient amener cette abstraction. Elle est ce concept, cette idée. Ces balcons lui donnent un relief étrange, de plus, ces hauteurs et ces carrés ne sont pas tous similaires. Elle est allégorie. Par sa présence sur ce territoire social voire précaire, elle représente ce signe, cette représentation indirecte de la rive gauche comme figure puissante de l’histoire rouennaise d’après-guerre. Elle envoute au point de devenir une tour témoin, une tour phare.

 

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Abstraction capturée, Tour Tougard, Rouen rive gauche, juin 2019, Cécile Lenormant

 

Nous réalisons la présence de caméras, nous nous aventurons vers ses portes d’accès et nous restons fascinées par ces boutons qui passent de 001 puis de 101 à 109, 201 à 211, 301 à 311, 401 à 410, 501 à 510, 601 à 610, 701 à 710, 801 à 807, 901 à 910, 1000, 1100, 1200, 1300, 1400 jusqu’à 1503 soit 15 étages non répartis de manière strictement égale. Ces chiffes nous procurent un vrai tournis.

 

1503, Tour Tougard, Rouen rive gauche, juin 2019, IPL

 

Poursuivons cette expédition photographique avec la conquête historique de ces autres témoignages. La tour Tougard est encerclée par nos prises de vue, pour autant, elle ne cède pas. Nous patientons à ses pieds, nous testons. Nos tentatives de cadrage oscillent entre l’inutilisable et l’intérêt relatif.  Elle est cette impraticable photographique.

 

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1er plan, Tour Tougard, Rouen rive gauche, juin 2019, Cécile Lenormant

 

Et c’est là que nous nous réalisons la difficulté qui est la nôtre. C’est alors que prises de revanche, nous décadrons, à tout va, nous nous penchons, prenons sans crier gare, improvisons, jouant la carte de la spontanéité totale à pleine volée. Enfin, nous lui tournons le dos. Nous mettons plein cadre sur ce qu’elle voit chaque jour à sa base, autour d’elle. Sur ce côté de quadrilatère, se trouve un passage où nous nous sommes essayées.

Autour, une église, un immeuble, les choses sont étranges, pointues, des fenêtres, sans lien apparent, s’assemblent.

 

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Fenêtres sur cour, Rouen rive gauche, juin 2019, IPL

 

La promesse d’un passage

Le ciel est si bleu, la lumière est si forte que de rester sous ce soleil nous fait penser à un assaut. Nous sommes assaillies, assiégées par ces extrêmes météorologiques et architecturaux. Sous nos yeux, ce plan. Cette ouverture marquée par un espace temps révolu nous invite à soigner nos propositions. Avons-nous devant nous, une séquence digne des années 50 ? Un cadrage qui laisse le champ libre aux couleurs, à la porte, aux volets et aux arbres.

 

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Cadre social visité, Rouen rive gauche, juin 2019, Cécile Lenormant

 

De l’autre côté c’est quoi ? Où nous conduisent ces escaliers ? Vers le quai Cavelier de La Salle. (René-Robert Cavelier de La Salle est né à Rouen, le 21 novembre 1643 et mort assassiné le 19 mars 1687 près de Navasota, au sud-ouest de la colonie française de Louisiane, dans l’actuel État américain du Texas.)

Présence humaine ou abstraction volontaire, s’en remettre aux formes pures sans visage, sans arrondi, sans compromis. Le cadrage est en face, coupé à raz. Sec et inhabité, ce carré écranique est coupé de tout comme placé sur antiope.

 

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Cadre & Antiope, Rouen rive gauche, juin 2019, IPL

 

Tout à côté, en file indienne, se succèdent des garages, des habitats étranges, des couleurs singulières. Le béton et les éléments en bois rendent accessible un voyage. Des visions d’un passé se suivent comme une immersion atterrante en territoire précaire.

 

Bord de rive gauche, Rouen rive gauche, juin 2019, IPL

 

Les jaunes, les ocres, les moutardes ne cessent de se répondre. A quoi servent ces garages ? Ces portes ont-elles encore une utilité. Sommes-nous sur un territoire usagé dans le sens où « dont on fait encore usage » ?

 

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Jaune, bois et béton, Rouen rive gauche, juin 2019, IPL

 

Le chien jaune nous laisse à sa relecture, nous quittons Maigret, pour retrouver des espaces utilisés d’une façon plus contemporaine. « Être humain signifie essentiellement qu’on ne recherche pas la perfection » écrivait Orwell. Alors que nous pensons fiévreusement que l’humilité est gage d’innovation, nous nous penchons un instant vers cette émission de France culture « accepter ses imperfections pour sublimer son humanité » 3 minutes de philosophie pour redevenir humain

 

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La rive gauche s’humanise, Rouen rive gauche, juin 2019, IPL

 

Nous reprendrons les images de ce rallye et la 2ème séquence photographique dans leurs suites pour un prochain article intitulé De la présence humaine.

D’autres éléments ont été photographiés tels que: Les quais hauts, les aménagements (trémie),  le bâtiment du département de la Seine Maritime, la cité administrative Saint-Sever, la Tour des Archives et autres rencontres…

Isabelle Pompe pour #sitespecific le 3 juillet 2019.

 

 

 

 

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L’image voulue

S’installer quelque part apporte des précisions sur nous-mêmes. « Je suis liée à l’endroit où je réside, je suis dépendante de ce territoire par rapport à ses services, à ses transports et à son image. Ma vie personnelle et professionnelle commencent voire recommencent avec cet endroit. Son image sert-elle la mienne?  Et cette rive gauche est-elle à notre image ?

Nous nous sommes déjà penchés sur cette notion d’image voulue en analysant, au fil de nos articles, les stratégies territoriales de certaines communes de la rive gauche et de la Métropole Rouen Normandie qui les assemblent. Les objectifs semblent clairs, les futurs résidents sont vivement souhaités et attendus car notre territoire assiste à la fuite des ses habitants. Pourquoi ? Un défaut d’attractivité a été pointé, un bassin d’emplois peu diversifié également, la faute à la pétrochimie ? Une trop forte proximité avec Paris est, souvent, un argument repris.

 

J’ai travaillé et ai résidé à Paris pendant près de 15 ans. Durant ce temps, je ne connaissais pas Rouen et il ne me serait pas venu à l’esprit de m’éloigner, de faire autant de distances, j’ai privilégié la ville elle-même quitte à sacrifier mon espace de vie: petit mais sur place.

 

Il demeure pressant, aujourd’hui, de sortir d’une oligarchie qui a causé un repli dangereux pour ce territoire. Cet espace de référence peine à être visible ? Cela vous étonne ? Peut-être était-ce un souhait politique premier que de rester dans cet entre-soi local, sans se dire qu’un jour ou l’autre les populations, l’espace lui-même seraient en difficulté.Ce processus inopérant s’est montré très efficace paradoxalement. Plus on se tient éloigné des citoyens, moins on accède au partage. Plus on ne tient pas compte des attentes, des besoins, plus on crée les conditions de l’exclusion dans tous les sens du terme. Exclure c’est être exclu à son tour un jour ou l’autre.

Dynamiser, galvaniser sont des actions qui prennent appui, tout d’abord, sur la considération d’une parole sans se substituer à elle. A laisser faire, laisser courir, nous ne sommes plus en capacité de retenir. Alors, qui est resté ? Ceux qui n’avaient pas le choix ? Sincèrement ?

Screenshot_2019-06-17 Dans la compétition des métropoles, Rouen peut-elle s'imposer (1)

Comment passer d’un endroit dont peu parlent, d’un recoin à une ouverture aux quatre vents ? Comment l’espace de relégation devient-il « la » destination choisie ?  Il y a de très grands pas à faire mais les changements de postures peuvent avoir un impact considérable. Repenser son comportement politique pour décloisonner, sortir de ce postulat de seul décideur. Insuffler, permettre, créer des espaces où les regards viendraient d’horizons diversifiés.

 

Entendre c’est déjà respecter.

 

Mais encore faut-il se saisir de ces bouleversements sociétaux pour penser cette situation comme une opportunité et ouvrir une interrogation sur les qualités de ce territoire, les manières d’y vivre c’est-à-dire comprendre, enquêter et analyser les raisons de sa désaffection.

Puis, écouter ceux qui résident, ceux qui produisent des ressources. Les habitants ont un vécu fidèle avec la rive gauche et leurs raisons ne sont pas qu’économiques. Entendre ce que disent ces personnes auraient du prendre forme antérieurement, ce sont eux qui font l’histoire de cet espace. De plus, déterminer l’attractivité fait appel à ce que le territoire propose comme possibles, que permet-il ? Que met-il à disposition?

Ne pas prêter l’oreille revient à renvoyer aux visages de ces vies de résidents qu’elles sont sans importance et que la population suivante sera, de facto, plus intéressante. Cliver en restant sourd semble être un geste politique qui n’a pas encore tout saisi aux transformations sociétales auxquelles nous assistons.

Il faut composer avec et non pour les gens.

 

Cependant, l’impression, que laisse ce renouvellement urbain rive gauche, s’approche de la bousculade, de la gestion de crise. En effet, pour satisfaire les nouveaux arrivants, c’est-à-dire pour satisfaire une projection objectivable en termes de logements, des travaux, des immeubles sont en cours de réalisation. En plus de scléroser un peu plus le paysage, de créer ex-nihilo ou de détruire, ils ont accru des gênes (bruits, poussières, propreté des chantiers…) et une pollution de l’air. Prenez le temps de consulter le rapport d’étude publié par Atmo Normandie . De  surcroît ne l’oublions pas, les citoyens sont de plus en plus exigeants quant à leur qualité de vie, alors, avec la pollution de l’air résultante de la présence de la Sud III à Petit-Quevilly, par exemple, les choses se compliquent…Le diagramme ci-dessous révèle que le seuil limite est largement dépassé!

Screenshot_2019-06-28 Evaluation de la qualité de l’air ambiant à proximité du trafic sur le territoire de la Métropole Rou[...](1).png

Capture d’écran sens de lecture modifié page 20 du rapport publié par Atmo Normandie

Aujourd’hui, les sol se parent d’immeubles, la place faite au béton ne cesse de croître, les arbres tombent, les quartiers changent et c’est la radicalité qui l’emporte. Ce n’est pas en mettant des gifles à un quartier que les choses deviennent séduisantes. En quoi cela participe à donner un sens commun à une action politique, d’ailleurs, en quoi une décision locale a quelque chose de commun avec les populations ? Ici, rien ne va plus.

 

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Nature morte, Petit-Quevilly & Rouen avenue de Caen, rive gauche, IPL, juin 2019

 

#sitespecific se fait l’écho de ces constats alarmants, de ce désordre urbain qui galvanise les souffrances de ce territoire social: les cadres de vie sont enlaidis, sauvagement abimés, les espaces sont lacérés par des bandes de rues, d’avenues, de routes…Que faire ? Changer notre attitude.

 

Nous ne faisons pas usage de la ville qui nous voit vivre, nous sommes ses habitants. Personne ne viendra sur un territoire sinistré car le « tout béton » c’est la fin, la mort assurée.

 

#sitespecific existe factuellement depuis désormais quatre mois mais depuis de mon arrivée, ici, je réfléchis à comment valoriser, comment mieux traiter cette rive et ses habitants, comment ? En restant vigilante, en étant une observatrice concernée et aguerrie de la vie de mes quartiers, de ma commune et de celles qui l’environnent.

 

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Drama, Avenue Jean Jaurès, Petit-Quevilly, Rive gauche, juin 2019, IPL

 

Ce Projet est le fruit de constatations et de remarques, de prises de pouls. Il est l’enchainement naturel d’un travail de recherche entrepris pour la rédaction d’un mémoire universitaire. Ce dernier est la digression d’un autre mémoire engagé en 2016 qui concernait la rue comme patrimoine mémoriel. Ces requêtes sont un écho à des recherches impulsées depuis des années car tout lieu de vie se suffit à lui-même pour initier une investigation exigeante.

La rive gauche se voit dotée d’un patrimoine matériel et architectural exceptionnel, le seul qui soit le plus régulièrement mis en valeur c’est l’Atrium, ancien pôle régional des savoirs. Figure luxueuse, il trône sur ce boulevard de l’Europe et crée un angle avec la rue St Julien. Il est cette arrière base majestueuse certes mais où est la diversité ? Où sont les autres patrimoines ?

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De la sophistication, rive gauche quartier st clément, Rouen, IPL, 2019

 

#sitespecific est indépendant, fruit de constats. Ses rencontres prennent des formes variées pour permettre un échange simple, offrir des possibilités, donner de la voix à une rive qu’on entend guère. Ce projet possède des valeurs. Elles résultent toutes d’un état d’esprit fair-play qui ne cherche pas le combat, n’évolue pas dans des sphères politiciennes. Il n’a pas d’image à soigner, de blason à redorer. L’image qu’il souhaite donner c’est celle de la restitution.

Que la modernité de la rive gauche soit vue, que sa capacité à vivre en dehors des clous soit comprise, qu’elle soit reçue comme un territoire vivant ni astreint au résidentiel ni à l’éloignement. C’est un espace qui, à force d’être mis dans l’oubli, se révèle être en mesure d’ être indépendant.

Les approches du projet parfois surprennent car il croit en la pertinence du terrain, en la proximité parce que cette rive, c’est elle qui l’a reçu, qui l’a invité hier à rester.

 

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Avenue Jean Jaurès une période sombre, Petit-Quevilly, rive gauche, juin 2019, IPL

 

 

Parler de ce qu’on connait non pas sur le papier, ni par le biais de recherche mais de ce qu’on pratique au quotidien, c’est cela, une parole citoyenne. Le projet n’investigue pas comme le ferait un porte parole, il produit à partir d’un construit. De ces endroits où il s’inscrit, il suit des traces, prend des chemins réflexifs mais il ne souhaite pas créer d’ascendance. Et curieusement c’est cela qui déroute. Comment être fédérateur ?

 

IL n’y a pas de solution miracle, mais il semble évident que nous portons des paroles oubliées. Que des espaces permissifs à ces échanges n’existent guère ou alors à nous de nous les (ré)approprier. Ce projet c’est tout d’abord une façon de reposer la question d’une visibilité non autorisée.

 

Les prochaines rencontres se produiront dans des lieux publics. Privilégiant les espaces verts parce que proche, gratuit, ouvert à tous. #sitespecific confirme que les prises de paroles se doivent d’être simplifiées en termes d’accès. Pas de locaux fermés, pas de bar/Café où il faut consommer, organisons-nous à partir de ces endroits, cadres que nous croisons au quotidien. Essentialiser nos entrevues en les leur donnant ce caractère courant s’avère décisif.

Par le passé, cette rive et ses remparts rouennais, comme nous aimons à les appeler, faisaient l’objet de carte postale.

 

Je ne sais pas si vous mesurez la fierté architecturale qui se dégage de cette vue prise depuis la tour de la sécurité sociale (Architecte Tougard). Cette merveille rouennaise d’où est offerte cette vue a fait l’objet d’un temps d’étude architectural lors du 1er rallye ‘Specific (29 juin 2019).

Le 1er article concernant le rallye vient de sortir: S’émanciper de son invisibilité

Isabelle Pompe pour #sitespecific, 02 juillet 2019.

Images des territoires de la rive gauche & moteurs de recherche

#sitespecific a choisi le moteur de recherche Ecosia, ses yeux numériques sont ceux fournis par cette interface. N’ayant plus la volonté d’alimenter Google pour effectuer son travail de veille sur les différents moyens dont disposent notre territoire, notamment communicationnels, le projet s’est posé face à la problématique de l’image avec Ecosia uniquement: image perçue? Image voulue ? Reçue, tout d’abord, lorsque nous renseignons les saisies suivantes: Rouen rive gauche, Rouen Saint-Sever, Rouen quartier St Clément, Petit-Quevilly, Grand-Quevilly, Sotteville-lès-Rouen, Saint -Étienne du Rouvray, Petit-Couronne, Grand-Couronne, Oissel.

➽Le 18 juin 2019: Quels résultats ? Quelles récurrences ? Images associées?  Traductions implicites ? Quelles informations/Images recevons-nous ? Comprenons-nous?

ECOSIA

« Ecosia est un métamoteur de recherche solidaire allemand. Il reverse 80 % de ses bénéfices selon un programme de reforestation présent partout dans le monde. Ecosia plante des arbres au Burkina Faso, au Pérou, en Tanzanie, à Madagascar et dans douze autres pays L’entreprise, certifiée B corporation, travaille avec différents partenaires dont WeForest et OZG au Burkina Faso, PUR Projet au Pérou et Eden Projects à Madagascar. En février 2019, plus de 50 millions d’arbres avaient été plantés depuis sa création, ce qui représente plusieurs milliards de recherches au total, à raison de 45 recherches en moyenne pour planter un arbre. »

  • L’interface d’Ecosia ressemble de loin à celle de Google. Quant aux résultats, le moteur de recherche préfère le dire : ils sont fournis par Bing et Yahoo!, entre autres.Source

Rouen rive gauche

Screenshot_2019-06-17 Ecosia – Le moteur de recherche qui plante des arbres.jpg

La rive gauche n’est pas identifiée comme un espace de référence mais en 1er chef c’est le terme « rive » pour eau/ Seine/ Quais qui ressort 16 fois sur 24 images. Le Panorama XXL fait son entrée alors qu’il est rive droite, la gare Jeanne d’Arc pourtant rive droite également. Quelques images d’immeubles sont présentées pour un montage photo 12ème (à droite),  la Cathédrale est là aussi tout en bas. Une photo plutôt ancienne avec le métro bleu en bas également.

Dans l’ensemble le #rivegauche est donc fortement recommandé lorsque vous postez des photos sur les réseaux et il semble impératif de toujours localiser vos images car ici, pas une structure culturelle, pas même le 106 n’est présent.

Cette rive se doit donc d’être hautement valorisée, citée, photographiée, localisée, visitée pour ne pas se réduire à ses quais. Il convient de poster des images depuis nos espaces numériques en les situant géographiquement avec précision (photographie, affiche, visuel).

 

Rive gauche en 1, c’est donc la Seine.

 

Nous ajouterons par simple courtoisie les images suivantes et souhaitons vivement participer, contribuer au patrimoine iconographique de ce territoire. C’est une des premières actions de valorisation de #sitespecific.

 

Archives tower RG.jpg

Tour des Archives rive gauche, quand le brutalisme entre en architecture, Rouen, IPL

les quais et les autres.jpg

Les quais rive gauche habités, Rouen, Juin 2019, IPL

Avec impatience, nous attendons notre prochain RDV le 29 juin, Rallye ‘Specific # 1, le 1er rallye photo organisé rive gauche qui a pour thématique l’architecture du XX et XXI ème siècle. Événement FB

Rouen Saint-Sever

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Nous vous recommandons la lecture de We are Saint – Sever et de Les conseils de quartier Rouen rive gauche # 2

L’Église (3 images lui sont consacrées), les travaux (2018), le centre commercial (3 images également) le reste tourne autour d’immeubles (des appartements à louer ?) Hôtels ? De maisons non identifiables, d’une terrasse, de la Seine, une BD, Le Gros Horloge, Un véhicule de Police devant la Poste/ligne de métro. Rien de trop parlant ni de significatif pas de place des Emmurés, ni de marché, pas de visage, pas de métro…

Saint-Sever c’est pourtant le 2ème centre de la ville de Rouen, à la fois une rue piétonne, un quartier, une station de métro échangeur, une Eglise, une bibliothèque, des marchés mais pourquoi tout ceci n’apparait pas ? De plus, pas d’architecture identifiable de suite alors que le quartier est aussi un centre administratif où se trouve, entre autres, le siège du département de la Seine Maritime…

 

Saint-Sever en 1 c’est donc l’Église.

 

On se dit que nous avons beaucoup de travail afin de constituer une iconographie digne du quartier St-Sever.

Nous ajouterons

Saint Sever en rue, Rive Gauche, Rouen, IPL, 2019

 

 

Friche Lucien, Saint-Sever, rive gauche, Rouen, IPL, Mai 2019

 

Rouen quartier Saint-Clément

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Nous vous recommandons la lecture de Saint-Julien- Saint Clément et de Les conseils de quartier Rouen rive gauche # 1

On reste circonspect, toute cela semble très résidentiel, sans « vie de quartier » même si nous reconnaissons l’intérieur de la maison de quartier, il n’y a ni commerce, ni visage, par contre des immeubles en projets. Est-ce le « quartier » Poterat- Métro Avenue de Caen ? Des appartements à louer sans doute, on aperçoit quand même l’Église de la Place St Clément, la fontaine, on reconnait l’un des bâtiments de l’Atrium mais pas de « verre et acier » à l’horizon dans l’assortiment d’images. L’impression majoritaire que ceci nous laisse c’est que nous sommes face à un quartier résidentiel, de banlieue peut-être où la vie humaine, culturelle et économique ne trouve pas d’écho tangible.

 

Quartier Saint-Clément en 1: c’est donc la maison de quartier

 

Un quartier qui possède, pourtant, une vraie vie de quartier avec son association de commerçants très pro-active, son ambiance, ses manifestations organisées par la Fraternité par exemple…Tout cela n’est pas visible, comme effacé et réduit, les messages en images que laissent ce quartier sont loin de se restituer sa vivacité, alors ?

 

Fresque quartier St Clément, rue St Julien, rive gauche, Rouen, IPL

 

 

Verre et Acier, quartier St Clément, Rive gauche, Rouen, IPL, 2019

 

Petit-Quevilly

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Nous vous invitons dans un 1er temps à consulter: Petit-Quevilly & #sitespecific

Les cartes commencent à faire leur apparition pour situer géographiquement cette commune qui peine, elle aussi, à montrer des visages, des instants de vie. Les projets immobiliers et l’immobilier (appartements) sont ce qui sort de façon prégnante. La piscine, mairie, le jardin de la Chartreuse St Julien, une école, une carte postale pointe du doigt la trace d’une histoire collective et mémorielle, le métro et pour finir la carte du cimetière…Sur 18 images, 10 images montrent des immeubles hauts, modernes plutôt uniformes. Peu d’espaces verts, pas de marché, pas de commerce, pas de structure culturelle alors que la commune possède sur son territoire une bibliothèque, le CDN (Foudre), et plus récemment a vu s’installer le Kaléidoscope (lieu des Copeaux Numériques), pas de Seine Innopolis (ancien bâtiment de la Foudre), pas d’édifices religieux, pas de sport hormis la piscine.

 

Petit-Quevilly en 1 c’est la piscine

 

« La piscine Tournesol, en coupole, accueille les nageurs en juin 1977. Véritable emblème, c’est une des rares de ce type encore en fonctionnement en France. »Source

Pour #sitespecific, Petit-Quevilly est le territoire de naissance du projet alors les Lebas déjà photographié en 1952 par Henri Salesse, devaient être montrés, au même titre qu’au moins un de ses espaces verts, le jardin de la chartreuse St Julien d’où sera animé l’ Atelier’ Specific # 1

Immeubles rue Joseph Lebas, rive gauche, Petit-Quevilly, IPL

 

Jardin de la Chartreuse St-Julien, Rive gauche, Petit-Quevilly, IPL

 

Grand-Quevilly

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La 1ère image qui émerge est celle d’une destruction! Sur 18 images, 7 sont des cartes. Des projets immobiliers sont cités 3 fois, une station de métro, 4 fois surgissent des commerces en raison de l’important centre commercial de la commune donc, reprenons pas d’équipement sportif, pas d’espace vert (Roseraie), pas d’animation, de concert, de structure culturelle (Charles Dullin/ Théâtre, Maison des arts/Artothèque, médiathèque)…

 

Grand-Quevilly en 1 c’est la destruction de l’Église sainte Bernadette survenue en 2014.

 

« Les deux-cent vingt signatures recueillies par une pétition ou les émois d’un élu communiste sur le blog du Front de Gauche n’auront pas suffi. La décision du diocèse de Rouen de démolir ce lieu de culte érigé et consacré en 1962 a été suivie d’effet et l’édifice est actuellement aux prises des engins de chantiers qui, depuis le début de semaine, s’activent afin de réduire ce bâtiment en un tas de gravats devant laisser place à un projet immobilier. D’après le diocèse, le fruit de la vente du terrain occupé par l’église permettra de financer l’église Sainte-Lucie où, d’ailleurs, tous les objets de culte ainsi que les vitraux ont été transférés. » Source

Pour #sitespecific, la rencontre avec Grand-Quevilly s’est faite progressivement, les rues et leurs immeubles perceptibles depuis la ligne du métro George Braque, la roseraie et une architecture pavillonnaire exceptionnelle…Allez voir sur @photographyspecific

 

La Roseraie de Grand-Quevilly, Rive gauche, IPL

 

Architecture pavillonnaire Grand Quevilly, Rive gauche, PL

 

Sotteville-lès-Rouen

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Ce panorama donne à découvrir une variété d’architectures (époques, types) des axes, la Seine, des églises, la mairie, la ligne de chemin de fer, le métro et trois présences sur cartes.

Pas de structure culturelle alors même que Sotteville accueille l’Atelier 231 (centre national des arts de la rue), pas d’animation alors que le festival Viva Cité en est à sa trentième édition cette année. Pas de marché pourtant celui de la commune est un « véritable « Super » marché à ciel ouvert et l’un des plus importants marchés de l’agglomération. »Source Pas de bibliothèque, pas de salle de spectacle (Que fait le Trianon ? )….Ainsi que l’histoire du chemin de fer liée à la commune de façon quasi originelle n’apparait pas vraiment non plus….

 

Viva Cité, Place de la mairie, Sotteville, Rive gauche,, 2018

 

Saint-Étienne du Rouvray

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St Étienne montre un visage coiffé de 4 séquences en immeubles, 6 fois l’Église est citée, une maison, une rue sans piéton ni voiture qui circulent, 5 cartes et un bassin géotextile.

  • La présence de l’Église peut s’expliquer par le fait que la commune et son église, ait été frappée par un attentat revendiqué par le groupe État islamique, le 26 juillet 2016.
   
La commune en 1 c’est son église.

Pourtant St Étienne c’est une scène labellisée danse Le rive gauche, une bibliothèque, un conservatoire,  le technopôle du Madrillet et l’INSA, et enfin la forêt qui représente 1/5 du territoire de Saint-Étienne-du-Rouvray, elle apparaît comme le poumon vert de la rive gauche de l’agglomération rouennaise.Source

A ce jour, pas de photographie de cette commune à montrer, par contre, sont prévues des actions du type rallye ou encore rencontre, pour fin 2019 voire 2020.

 

Petit-Couronne

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Petit -Couronne est la 1ère requête qui fait ressortir la présence humaine, des gens, des jeunes gens, des enfants bref une vision animée d’un territoire habité. Sa mairie, ses sites industriels, une image de nuit et son logo (une 1ère également). Trois cartes vont dans le sens du début de cette recherche, pas de visualisation, d’identification sans carte car c’est où Petit-Couronne?

Et la 1ère image qui est associée à Petit Couronne c’est « Petite Couronne » et Paris!

Fichier:Petite couronne.svg — Wikipédia

Petit-Couronne bénéficiera d’un rallye photo au regard de la biodiversité remarquable de son patrimoine vert

 

Grand-Couronne

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Grand -Couronne vient véritablement confirmer le défaut d’identification de la commune avec 6 cartes dont deux nationales. Par contre les gens signent leur présence lors de manifestations à 3 reprises (les 40 ans du Collège Jean Renoir, une séquence concert en plein air et une photo de classe) vient ensuite la mairie et l’Église.

 

En 1, Grand-Couronne c’est donc son nom sur une carte représentant l’agglomération rouennaise.

 

« Malgré son industrialisation causée par sa proximité avec la Seine, Grand-Couronne possède un cadre presque rural avec une multitude d’espaces verts et d’ouvertures vers la nature. Très engagée pour l’environnement, la commune de Grand-Couronne a réalisé plusieurs projets de sensibilisation envers sa population, et d’amélioration de ses infrastructures face aux difficultés environnementales d’aujourd’hui. »

Grand – Couronne //Rallye photo prévu pour 2020 pour saluer la Politique environnementale de la commune

Oissel

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Oissel se voit offrir comme images trois photographies (carte postale) anciennes (le sanatorium, la crue, la gare). La gare est d’ailleurs citée deux fois, les cartes sont présentes à 6 reprises dont 2 nationales, des images type vue aérienne et d’une part une promotion de la police est faite (2ème image en haut à droite) et d’autre part il est fait état de voitures incendiées et d’un autre fait divers (décès) dernière image en bas à gauche.

 

En 1, Oissel c’est son sanatorium

 

Donc Oissel, c’est quoi? 

Cette commune bénéficie de l’espace Aragon (cinéma), située en bord de Seine, elle propose une halte fluviale, un jardin public (parc municipal). D’une superficie totale de 2042 hectares, Oissel compte près de 990 hectares de forêts, soit près de 50% des sa superficie, 40 km de voirie et 50 hectares d’espaces verts et cinq sentiers de randonnée: Grâce à la proximité du domaine forestier du Rouvray, du GR2 (le Havre-Paris) qui emprunte les berges de la Seine et grimpe sur les hauteurs d’Oissel, les découvertes à pieds ne manquent pas de charme…De plus elle dispose même d’un espace documentaire de la ville avec 5300 images environ.

De quoi animer en photographies le projet #sitespecific et valoriser cette commune!

Enfin, histoire de se motiver, nous avons fait le même test pour « Isabelle Pompe » dans le résultat « image », voici ce que ça donne, pas de quoi perdre confiance ni espoir (ces photos proviennent pour la plupart des trois comptes : Pinterest/Tumblr/ Trust in street, avec donc une existence de plus de 3 ans).

Isabelle Pompe vu par Ecosia juin 2019, IPL

A suivre,

#sitespecific le 19 juin 2019

 

 

Territoire extra-local & Environnement

Dans le chapitre « Territoire social & Observations citoyennes », #sitespecific va se pencher sur notre environnement. A partir des moyens démocratiques qu’il met en œuvre comme la mise à disposition d’informations vérifiées, la transmission, le relai des bonnes pratiques et la veille des outils existants mis en place par les collectivités, #sitespecific propose des portes d’entrée diversifiées vers les problématiques sociétales et environnementales qui nous impactent directement depuis notre territoire extra-local. Ces items sont abordés lors des rencontres informelles comme les Terrasse’ Specific, Rallye ‘Specific et autres Ateliers ‘Specific.

Jardin carré 2.jpg

Jardin de la Chartreuse St-Julien sera examinée, in-situ, lors de l’Atelier’ Specific #1 au regard de plusieurs thématiques.

Entendre ce que dit le territoire

Notre espace de référence, la rive gauche, s’ancre dans une région fortement marquée par des conditions climatiques spécifiques. Nous ne pouvons plus ne pas activer ni ré-activer les ressources que ces spécificités expriment. Ne subissons plus notre pluie, notre brouillard et notre vent! Lorsque cela est possible, repensons nos espaces de partage citoyen.

  • Depuis les lieux insuffisamment inexploités

Beaucoup de lieux pourraient être davantage exploités, comme la place des Emmurés à Rouen pour l’organisation de temps d’échanges et la mise en place d’une programmation cultuelle, sociétale, environnementale proche des habitants. Mais aussi combien de lieux, dans l’espace public, sont inadaptés parce qu’ils se présentent comme des espaces mal desservis, des plaines vides, sans arbre producteur de convivialité et d’ombre etc… Il est temps de cesser de regretter et de trouver la météo capricieuse, alors offrons-nous des choses! Listons ensemble les possibles qui s’offrent à nous et que nous pourrions autrement investir. Dans chaque commune de la rive gauche demeure cette inconnue, méconnue ou sous- utilisée qui ne demanderait pas mieux d’avoir des vies multiples.

  • Depuis les évènements, manifestations

Nous ne pouvons plus envisager d’évènements sans penser à la pluie. Ceux qui ont lieu en plein air devraient intégrer, pour assurer le confort aux publics qui ont fait le déplacement, un impératif: donnant -donnant. Les gens sont venus vous voir, alors respectez cette initiative et instruisez dans vos démarches, les conditions optimum pour les accueillir dignement.

De même lors de périodes de fortes chaleur, pensez aux éléments nécessaires pour pallier à ces expositions subies qui peuvent engendrer des malaises, voire un renoncement au déplacement. Les personnes se sont dirigées vers vos propositions de sorties (culturelles, touristiques), faites attention à les recevoir en prévoyant une gestion des flux opérationnelle, des zones de rafraichissement et/ou d’ombre avec de quoi remédier à la fatigue engendrée par cet épisode météo, par cette station debout prolongée. D’une manière générale, les bancs au même titre que les toilettes sont à revoir en France au regard de l’égard porté aux publics…L’Armada et sa dernière édition du 6 au 16 juin 2019 n’a pas suffisamment considéré ses équipements et ses services (gestion des flux, commodités payantes, parkings aux tarifs élevés, très peu de propositions pour s’asseoir (l’impératif du attendre debout n’est pas acceptable aujourd’hui lorsque l’on se targue d’être un évènement de grande envergure). Ont été à déplorer également le peu d’espaces non privatisés ( pour manger, boire, se reposer) et une sous-utilisation des environs (Chai à vin et toutes les coursives situé quais rive droite de la manifestation).

Manifestation populaire armada.jpg

L’Armada et sa typologie de public, observée par #sitespecific, IPL, 15 juin 2019

Il en est de même pour La Friche Lucien. De par l’étendue en nombre de mois, de sa programmation, celle-ci devrait réfléchir plus précisément à comment recevoir malgré la pluie en installant des tentes et autres bâches de protection par exemple.

Des efforts encore à faire

Les manifestations doivent prendre en charge le respect de l’environnement dans le traitement de leurs déchets (tri), dans l’interdiction qui s’impose à elles d’avoir recours aux plastiques, d’utiliser des supports bio dégradables et de veiller à leur impact carbone, en veillant à la mise à disposition d’un accueil efficient des transports doux (vélo, skate…) et en privilégiant le recours aux transports en commun. La Friche Lucien a été interpellée sur ces sujets lors d’un post FB du mois de juin. Là, encore l’Armada a très peu prisé le recours aux vélos en ne mettant pas à disposition des parkings/garages spécifiques. A partir d’un point d’étape (ici consécutif à une fermeture, un post FB de la Friche Lucien du 10 juin 2019), voici ce que disent les porteurs de projet eux-mêmes

  1. Ce sur quoi ils ont fait/produit des efforts
  2. Là où ils ont été vigilants

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  • Depuis les éléments naturels

Ne nous focalisons pas sur les tempêtes et sur notre vulnérabilité face à elles, toutefois,  interrogeons-nous sur comment mieux vivre cet inévitable climatique qu’est le vent. Vivre avec les éléments est notre priorité. Mal identifiés et relativement peu prévisibles, les dangers de ce dernier sont souvent minorés, concentrons -nous sur les bénéfices que cette contrainte produit. Elle nous invite à changer de regard sur notre habitat, nos structures, nos architectures, notre rapport au « plein air ». Il nous faut tirer parti de cette ressource et nous adapter.

Pour montrer que l’on peut chercher à vivre avec ces éléments météorologiques et non plus contre eux: « la résilience peut s’effectuer en tirant parti des phénomènes climatiques, comme nous le prouve le projet prospectif de réaménagement des berges de Manhattan intitulé « Big U ». Cette promenade composée d’une végétation brise-vent qui la protège de la forte montée des eaux propose d’adapter ses activités en fonction des phénomènes climatiques. Source

Le vent, pourrait être producteur d’énergie, pourquoi la ville comme la métropole ne se servent pas de ce formidable élément naturel!Combien de scientifiques et de projets travaillent sur ce sujet!

De même pour la pluie, pourquoi ne pas repenser nos démarches collectives et nous convier collectivement à récupérer et conserver cette eau…Rouen serait 10 ème au classement des 10 villes les plus pluvieuse de France…. »Avec 790 mm de pluie par an, Rouen fait certes moins bien que Biarritz ou Brest, mais reste cependant une ville associée aux bottes en caoutchouc et aux parapluies ! »Source

Et pourtant d’eau, nos villes de demain en ont besoin, il est donc plus que vivement recommandé de sortir de l’individualisme sur ce sujet car l’eau fait partie des 3 principes de l’urbanisme durable qui vise à lutter contre les îlots de chaleur urbain (ICU) Source

Les collectivités doivent avoir une politique plus ambitieuse de leur gestion de l’eau et encourager les habitants à ne pas gaspiller, à considérer cet élément vital comme un bien précieux en impulsant des actions de sensibilisation contre le gaspillage, il en va de même pour nos énergies.

 

Canicule & îlot de chaleur urbain

Des périodes de fortes canicules ont touché notre territoire les étés précédents, au même titre que des pics de chaleur sont également recensés sur des périodes non habituelles. Nous sommes confrontés au réchauffement climatique, ce, de manière spécifique, en raison de nos espaces urbains. Que cela soit à Rouen ou sur sa proche couronne, là où la densification de population et d’activités reste fortement marquées, le problème reste donc le même. Nous regarderons cela à l’échelle d’un quartier, celui de Saint-Sever depuis ses récents travaux d’aménagement.

ICU

« Un îlot de chaleur (ICU) est caractérisé par une température de surface ou de l’air plus élevée en zone urbaine qu’en périphérie de la ville. Cette différence de température peut être de plus de 12°. Les îlots de chaleur peuvent également désigner une zone à l’échelle du quartier où l’on observe une température plus élevée.

Mais les îlots de chaleur urbains ne sont pas une fin en soi. Il existe bien des solutions pour lutter contre leur formation et ainsi agir sur la qualité de vie en milieu urbain. Cette révolution trouve son essence dans la façon d’aménager la ville et les solutions techniques à disposition aujourd’hui.

Les bénéfices de ces stratégies de la ville durable s’observent à plusieurs niveaux : environnementaux, sanitaires, esthétiques et qualité de vie. »Source

La stratégie de ville qu’a opéré la Métropole Rouen Normandie avec son  » cœur de métropole », au-delà des discours politiques, impose un arrêt et une observation précise.

  • Travaux St Sever
St Sever et la lumière.jpg

Saint-Sever en Eglise et Plomb, IPL, juin 2019

Ses travaux ont été le fruit de différents axes de « développement » du quartier, d’une part lui redonner « peau neuve »  en écho aux travaux entrepris dans le centre commercial. De plus, « ne pas oublier la rive gauche » selon Frédéric Sanchez Source pour le projet « Cœur de Métropole » impulsé par la Métropole Rouen Normandie et d’autre part, engager une refonte de la perception en termes d’images, de la rive gauche et son artère première, symbolique et plurielle: St Sever (sa rue, son quartier, son centre commercial, sa mairie annexe, sa MJC…).

Nous vous rappelons que les travaux de la rue St Sever, entrepris fin 2017, ont eu un coût de 1,7 million d’euros, financés par la Métropole Rouen Normandie (avec une participation de fonds européens, à hauteur de 40 %). Ils ont déclenché, également, des conséquences sur l’économie du quartier même s’il a été précisé que la rue était piétonne, il n’en demeure pas moins que l’accès rendu quasi impossible aux hôtels du quartier par exemple, a porté durablement préjudice à ces derniers.

La rue et ses travaux donnaient cela à voir, pendant plus d’une année:

saint-sever-travaux-rouen-854x569.jpg

Photo du journal Actu 76 – Source

Une rue impraticable, d’où sont tombés les arbres, les marronniers roses (au centre de la rue), et où, entre le bruit, la poussière, il était très difficile de se promener, de consommer, de s’arrêter à une terrasse bref, de soutenir économiquement le quartier. Ces travaux ont été subis par les habitants du quartier, par les commerçants et ont engendré des difficultés de trésorerie qui semblent aller de soi. Un mauvais moment à passer qui prit le temps de s’arrêter…

Revenons, un instant sur cette notion d’image, de cadre de vie. Les éléments de réponse de la métropole pour justifier son projet d’aménagement tiennent en : « apporter de la lumière », refaire les canalisations, repenser le « sol » (pavage, dallage), ré-introduire la nature en ville et offrir un nouveau mobilier urbain. Cela en écho avec les travaux entrepris sur la rive « d’en face » tels sont les mots employés.

  1. La lumière ? En enlevant les zones ombragées qui apportaient un charme à la rue et qui permettaient à la population de s’asseoir et de respirer un peu, la Métropole, avec cet aménagement urbain, a mis la rue à la disposition du soleil.
  2. Le choix des arbres ? Ce n’est pas à l’aune des allergies que nous répondrons mais tout simplement au regard de la fragilité des arbres jeunes lorsqu’ils viennent d’être plantés et donc de l’attention naturelle qu’ils méritent mais également par rapport à leurs systèmes racinaires.

Bouleau Versus Marronnier rose

Alors qu’une bataille semble s’être engagée entre deux espèces d’arbres, hormis le critère esthétique et le fait que les marronniers étaient arrivés à maturité, essayons de voir si différences et explications implacables il existe:

Le bouleau a une croissance rapide. Le Bouleau pubescent supporte le froid jusqu’à -40° (zone 3). Le Bouleau verruqueux supporte le froid jusqu’à -23° (zone 6). Sa Durée de vie est estimée à 100 ans. En tant qu’espèce pionnière, le bouleau ne vit pas vieux.  Ses Racines sont traçantes. Elles s’étalent loin du tronc : ne pas planter de bouleau près d’une canalisation ou d’une terrasse.Source

Le Marronnier, quant à lui, a une Rusticité de type zone 6 (il supporte le froid jusqu’à -23°). Sa durée de vie est estimée à 200 ans soit le double de celle des bouleaux. Habitat : essence de lumière (héliophile), le Marronnier est planté dans les parcs et jardins. Mais il souffre de la pollution urbaine et de la sécheresse. Sa taille maximale est de 30 m, sa croissance est, elle-aussi, rapide. Source
Donc, alors que les racines du bouleau sont problématiques, c’est lui qui a été choisi. Les canalisations ont été refaites, vous vous souvenez…

Le mobilier urbain plébiscité par la Métropole, prône l’absence de banc et ne revêt aucun confort comme vous pouvez le voir sur la photographie « Saint-Sever en Eglise et en Plomb » réalisée en juin 2019. Des cubes, bas, sans dossier qui ne permettent pas aux  personnes de se poser très longtemps, de s’approprier les espaces publics ni aux « joueurs », tels que je les ai nommé de s’installer, de donner de la « vie » à la rue principale de ce quartier.

 

Les joeurs en Juin.jpg

Les joueurs des espaces de relégation, St-Sever, juin 2019, IPL

 

Les autres villes et leur réponse à la montée des température

Rafraîchir les villes, des exemples:

  • Réintroduire la végétation en ville grâce à la trame verte
  • Ouvrir les espaces pour éviter l’effet de canyon urbain
  • Recourir aux revêtements de sol perméables
  • Choisir les matériaux selon leur albédo
  • Aménager en tenant compte des vents et du soleil
  • Cool-roof (revêtement de toiture blanc)Source

Albédo: l’indice de réfléchissement d’une surface en fonction de sa couleur mais aussi de sa texture et porosité. Valeur comprise entre 0 et 1 : un corps noir a un albédo nul car il absorbe toute la lumière incidente et un miroir, un albédo de 1 car il réfléchit toute la lumière incidente.

« Dans les villes, les surfaces asphaltées et les habitations denses interceptent les rayons du soleil et emmagasinent la chaleur. « Source Le Monde

La France est en effet régulièrement touchée par des épisodes caniculaires, comme nous l’avons précédemment écrit, la ville de Rouen et sa métropole souffrent également de ces situations qui sont amenées à se reproduire au point de perdre leur caractère exceptionnel. Les communes, en raison de leur aménagement urbain, ne parviennent peu ou pas à se refroidir la nuit. Pour endiguer ce phénomène, les villes adaptent leur PLU (Plan Local d’Urbanisme) à ces cas de figures. Des réponses plurielles sont apportées comme la construction de villes plus aérées, des efforts sur les « matériaux utilisés dans le revêtement des sols avec des propriétés optiques et thermiques favorisant la rétention de la chaleur par le tissu urbain »… La température des villes croît avec son activité humaine, les villes les plus peuplées pourraient voir leur température grimper de plus de 8°C d’ici à 2100. Refroidir les bâtiments, repenser les matériaux de construction, reverdir, ré-humidifier… Car mourir de chaud est un risque encouru par 30 % de la population mondiale Source 

« Le Grand Lyon, avec la remise à l’air libre du ruisseau de La Duchère, ou la création d’un espace vert infiltrant les eaux de pluie au parc Jacob-Kaplan œuvre en ce sens. « Il faut retrouver des points d’eau en ville afin de permettre aux phénomènes d’évaporation de mieux réguler la température ambiante », rappelle Erwan Cordeau, chargé d’études sur le climat, l’air et l’énergie à l’Institut d’aménagement et d’urbanisme. La dés- imperméabilisation de la ville et le retour de l’eau sont sur le devant de la scène, en effet, le retour de l’eau dans nos sols et autres surfaces de stockage permet de rafraîchir l’air. C’est également une opportunité pour la restauration de la biodiversité et une offre créative pour la conception paysagère. Aujourd’hui, il est possible de créer des espaces perméables carrossables afin de réconcilier usages et environnement (ex : parkings perméables). On peut également avoir recours à la création de plans d’eau et de fontaines. »Source

  • Récupérateur d’eau collectif

Dans son magazine « En direct, de novembre 2011, la commune de Petit-Quevilly, proposait à ses habitants : Source

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Cette initiative pourrait être introduite de manière collective avec une mise à disposition possible sur les territoires sociaux (bailleurs, privés).

Vient ensuite, la question de la végétalisation du territoire.  » Bien plus qu’un enjeu décoratif, le facteur végétal est pourtant devenu un critère attractif pour les citadins : les arbres sont un instrument de lutte efficace contre les îlots de chaleur. Obstacle physique à la lumière, ils sont aussi de puissants régulateurs de température puisqu’ils peuvent puiser en profondeur l’eau du sous-sol et émettre dans l’air de la vapeur d’eau.

  • L’architecture des bâtiments a aussi son rôle à jouer : le choix des matériaux, des couleurs, l’efficacité énergétique, leur végétalisation etc. autant de moyens permettant de réduire les besoins en climatisation.

Alors, à quand les « White roof  » Source et autres toitures végétalisées encouragées par les communes, la Métropole Rouen Normandie, les bailleurs sociaux et privés, au niveau local, extra local, depuis nos administrations, écoles jusqu’à nos immeubles et maisons ?

Espace vert, la très grande nécessité 

Les espaces verts sont indispensables à la ville, ils sont, par ailleurs, vecteurs d’attractivité économique et participent, de plein droit, à nos cadres de vie. Vous pouvez consulter cette parution Source dont est issue la capture d’écran suivante:

Screenshot_2019-06-16 Asterès-Les-espaces-verts-urbains-24-mai-2016 pdf.png

Observons in-situ, avec, atelier ‘specific, les éléments de réponse que propose la commune de Petit-Quevilly à propos de ses espaces verts comme « bien collectif gratuit ».

  • Atelier ‘ Specific # 1 – Jardin de la Chartreuse Saint-Julien
Garden chartreuse .jpg

Comment un jardin crée des conditions d’appropriation pour la faune et la flore ? IPL

Réduire l’émission de chaleur anthropique

La chaleur produite par l’activité humaine peut être réduite. On peut agir par exemple sur la mobilité :

  • Privilégier les transports en commun verts,
  • Limiter la circulation des voitures individuelles dans le centre-ville (proposer des alternatives pour les proches couronnes, agir avec la volonté d’une mobilité inclusive comme enquêtée dans  La sociologie de nos transports en commun et permettre la gratuité des transports en commun les jours de fortes chaleurs).

 

D’autres initiatives et engagements collectifs

  • Le Tri

#sitespecific a pensé à l’organisation de session de tri supervisé par moi-même (après avoir été parfaitement formée par l’association « Zéro déchet Rouen » par exemple). Lasse de constater que le tri n’est pas fait malgré les poubelles prévues, je reste compréhensive et mesure le peu d’infos hormis une affichette et le peu de sensibilisation depuis mon bailleur social dont disposent les habitants de ces logements alors l’idée m’est venue de prendre cela en main. A suivre!

  • Compostons !

Avec l’association Zéro Déchet Rouen, toujours, dans la lignée des actions citées ci-dessus, je pensais poursuivre avec le compostage collectif.

« En habitat collectif social, vous pouvez contacter votre bailleur. Celui-ci a été sensibilisé par la métropole et vous demandera probablement de vous regrouper à 10 voisin-ne-s.Si vous rencontrez des résistances, écrivez-nous.  Nous pourrons adresser une lettre de soutien à votre bailleur, et plus si affinités! »Source

 

Réunissons-nous pour proposer ces initiatives à notre échelle, organisons nos transformations de manière collective et citoyenne!

 

Isabelle Pompe pour #sitespecific, le 16 juin 2019.

Les conseils de quartier Rouen rive gauche # 3

Terminons notre exploration des conseils de quartier de Rouen rive gauche au travers la lecture, la mise à disposition et l’analyse des éléments consultables depuis le site « Rouen ensemble ». Aujourd’hui, le le quartier Grammont- Europe

Tout d’abord, ce que nous pouvons remarquer c’est que seulement deux documents semblent actifs: Le bulletin d’avril 2018 et le CR de la réunion plénière 2019 03 19 – CR Grammont(1)

Le bulletin

Il présente en page de couverture une image de la bibliothèque Simone de Beauvoir et de son parc. Trois thématiques sont annoncées.

Screenshot_2019-06-16 Bulletin Grammont avril 2018 pdf.png

Sur sept pages, on se dit que les sujets ont peut-être peu de place mais tentons la lecture en restant objectif.

  1. Item : notre vie de quartier
  2. Item: Notre quartier en action
  3. Item: Projets

1// Notre vie de quartier

Un titre sera toujours questionné avec #sitespecific. Son rôle, sa portée, sa cible, son niveau de vocabulaire et sa symbolique. « Notre » souligne que l’on place le lecteur au même niveau que le rédacteur de la gazette. Cet écrit, à visée inclusive, se veut être un document informatif. Est-il communicationnel ? Nous y répondrons dans un 2ème temps. « Vie de quartier » rassemble sous une dénomination commune une image compréhensible par tous. Nous sommes à même de voir ce qu’est un quartier mais sommes-nous d’accord avec sa définition ?  Grammont – Europe, telle est la désignation se veut être le même quartier. C’est donc à l’aune d’une cartographie, et donc d’une géographie que l’on situe les vies de quartier. Mais quand peut-on parler de quartier ?

Un quartier, c’est quoi?

Un quartier est une subdivision d’une ville ou d’un territoire. C’est aussi souvent une échelle d’appropriation d’une partie de la ville par ses habitants, donc un ensemble urbain comportant certaines caractéristiques particulières ou une certaine unité.  L’INSEE ajoute, « la taille des quartiers est très variable. Elle doit respecter certaines normes de population. Ainsi, une commune de 20 000 habitants n’est généralement pas découpée en plus de deux ou trois quartiers; de même, seules quelques communes de moins de 10 000 habitants sont découpées en quartiers. »Source Le dictionnaire Larousse précise, qu’un quartier est une division administrative d’une ville.

Un quartier devrait, idéalement, viser à:

  • Favoriser le lien, la cohésion sociale,
  • Soutenir les initiatives,
  • Galvaniser une attractivité afin d’animer un territoire,
  • Créer à partir d’une proximité afin de s’assurer d’une connexion avec l’habitant,
  • Identifier les besoins,
  • Connaître les acteurs locaux,
  • Se constituer en réseau
  • Permettre une action commune,
  • Développer une vie associative,
  • Valoriser l’extra local citoyen

« Notre vie de quartier » serait, idéalement, un bulletin qui permettrait de restituer ces actions. Si tant est qu’elles aient été impulsées en amont par une politique locale de la ville et aussi lors des réunions plénières des conseils de quartier. Une vie de quartier reste une donnée subjective, car à partir d’où l’habitant situe son quartier? De sa rue, des endroits qui font office de repères? En fonction de ses déplacements, de ses transports en commun? Pourquoi le quartier Europe ne relève pas du quartier St Sever ? Pourtant, visuellement, on note qu’une division vient clarifier la chose. Le boulevard de l’Europe lui-même auquel est venu se greffer la ligne de Métro (Technopôle), une séparation qui produit de l’arrondissement plus que du quartier: Europe est isolé, par les voies au nombre de six (deux doubles sens voiture et un double sens métro) de Grammont.

 

BD Europe 1 mai RRG.jpg

Boulevard de l’Europe, Rouen rive gauche, 1er mai 2019, IPL

 

Notre vie de quartier ce n’est pas « ton quartier », ou « chez toi » , on s’adresse à un public cible large sans promouvoir un public dit jeune qui par ailleurs, possède une parole légitime mais inaudible. Nous pouvons d’ailleurs ajouter que cet outil qu’est le conseil, pourrait doter un quartier d’une éducation/formation de vie citoyenne. Tout le monde ne se sent pas « citoyen », ne s’imagine pas être en mesure de s’exprimer, d’être écouté, entendu. Un autre outil devrait voir le jour, un autre espace de parole en faveur et à destination d’une jeunesse qui peine à trouver des moyens d’expression dont elle pourrait s’emparer.

IL en va de même pour les personnes âgées, citoyennes, résidentes, habitantes dont la voix porte peu et qui demeure une population isolée. Elles, qui pour la plupart, ont passé leur vie, ici, pourraient participer à une transmission mémorielle et être ainsi d’emblée incluses.

 

Un outil démocratique sert à lutter contre l’isolement, à donner la parole à tous sans que les prises de paroles plurielles soient exceptionnelles.

 

Chacun de nous vit son quartier selon sa façon, avec ses attentes, ses plaisirs, déconvenues et ses volontés. Et c’est donc là que nous voyons les limites des conseils de quartier, trop centralisés, trop maintenus sous une coupe administrative. Un lieu où la parole ne semble pas à même de se libérer car celle-ci n’est pas encouragée de façon suffisamment diversifiée.

 

Faire creuset commun commence avec le principe qu’il ne faut pas cloisonner, réserver, donner la priorité à, pour ne pas favoriser, légitimer.

 

« Notre vie de quartier  » pourrait prendre d’autres formes, plus vivantes, moins organisationnelles, plus spontanées et donc plus légères, plus adaptées. La forme papier est en soi intéressante mais des initiatives avec le concours des réseaux sociaux pourraient voir le jour, des temps d’échange « moins municipaux » et plus citoyens sont à encourager vivement ailleurs, sur place, plus près des gens, et à des horaires en journée plus permissif pour certains publics disponibles. Créer de telle manière des plateformes, des liens réels et proches, le marché, le café du coin, le parc ou jardin de la ville, bref, varier les lieux, les prises de paroles, les temps d’échange et les contenus…

Le bulletin, la suite…

Poursuivons la lecture, arrêtons-nous sur les pages 6 et 7, après les focus, les portraits,  nous avons une pleine page qui amène avec elle, des remarques.

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« Notre ville en grand » – Un quartier c’est, en soi, une « ville », au sens de territoire citoyen, d’espace habité. « Grand » s’oppose à « petit » et naturellement hiérarchise, attention à l’utilisation constante de ce niveau de langage, rien n’est plus prioritaire pour une personne que son quartier parfois bien avant sa ville.

Son lieu de résidence ainsi ramené à une échelle de grandeur, l’est aussi à l’aune d’une échelle de valeur.

…Notre quartier est petit, notre ville est grande, notre vie de quartier est petite par rapport….Ne pas établir de rapport comparatif permet une parole plus bienveillante et facilite une volonté commune.Ne pas entretenir de concurrence entre les territoires qui « bougent » et donc « plus enviables » et ceux qui peineraient à proposer des choses. Certains secteurs font face à des difficultés, ils viennent « de plus loin », sont confrontés à d’autres urgences. Il convient seulement de le rappeler et d’encourager ainsi les efforts pour souligner le chemin parcouru plus que se focaliser sur les résultats!

Une ville possède une histoire au regard de ses quartiers donc les respecter est un impératif. Et puis, ces deux pages servent la promotion de la ville, certes, il est question de projets citoyens mais quel est le rapport avec Cœur de Métropole, l’appel aux dons pour les Serres du Jardin des Plantes ? Savez-vous à qui vous vous adresser? A quelle typologie de population?

Puis, vient cette requête en forme d’appel, d’annonce qui commence par rappeler le nombre de conseillers et précise le rôle et les conditions d’accès:

  1. Proposer et formuler des avis,
  2. Réaliser, également, des consultations auprès des habitants, usagers, sur des questions de proximité
  3. Ils ont réalisé 80 projets
  4. Conditions: Plus de 15 ans, travailler ou  vivre à Rouen

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Enfin, la vie pratique et ses premières lignes qui n’invitent pas de manière symbolique à créer du commun:

Screenshot_2019-06-16 Bulletin Grammont avril 2018 pdf(2).png

Comment pouvez-vous vous imaginer créer du lien en plaçant, en 1ère information, le signalement de nuisances et les incivilités ?

Sur un pied d’égalité, puisque lisible au même endroit, au même niveau, vous indiquez la présence de votre conseil de quartier et vous le situer entre les incivilités et une invitation réelle à la délation et le ramassage des encombrants ?

Comment, le lecteur qui ne vous connait pas, vous perçoit-il selon vous ?

Quelle pertinence, quelle vision, quel effet cela produit, selon vous ? Vous êtes, au milieu, entre ceux qui viennent dénoncer ceux qui perturbent la tranquillité, qui « s’opposent » à la loi…Et le service de propreté. Vous vous installés entre la tranquillité et la propreté, un brin de provocation ?  De votre part ou de la notre ? Dans le même temps qui conçoit ce bulletin, est-ce la ville et quelle liberté est celle du conseil?

Toujours est-il que des questions devraient être « fouillées », « sondées » de manière interrompue:

  1. C’est quoi un conseil de quartier ?
  2. Et une vie de quartier?
  3. Cela se restitue de quelles manières ?
  4. Quelle est sa place réelle et symbolique ?

Un espace de parole se jauge aussi au regard de sa capacité à se remettre en question.

Biblio simone de Beauvoir Rouen.jpg

B comme bar et biblio, quartier Grammont, IPL, 2018

 

Compte-rendu de la réunion plénière 2019

7  février et 19 mars sont les dates à retenir pour ce compte-rendu. Le 14 mars 2019, s’est tenue une assemblée de la « Vie participative ». Premièrement, comme indiqué en amont dans l’article, tout le monde ne peut se gargariser d’avoir su développer une vie participative. Les quartiers ne se ressemblent pas, les habitants « subissent » parfois les spécificités du quartier au sein duquel ils évoluent. Nous apprenons que le projet porté par le conseil de quartier n’a pas été retenu et donc la suggestion naturelle tient en l’idée de se greffer à ceux choisis. Une bonne initiative, en soi, qui démontre une ouverture d’esprit et une capacité à faire avec d’autres.

Un projet sur site a vu le jour, il s’agit de la fresque Boulodrome (mur SNCF). La demande qui émerge tient en la publication dans le bulletin de la réalisation de cette démarche et une proposition de valorisation supplémentaire est formulée avec l’idée d’une inauguration.

Des difficultés au regard du nombre assez faible de conseillers n’empêche pas, par ailleurs, des thématiques tels que l’environnement et la biodiversité de voir le jour. Prochaine réunion prévue le 25 avril, nous sommes le 16 juin et toujours pas de document disponible.

A suivre…

Isabelle Pompe pour #sitespecific le 16 juin 2019.

 

 

 

 

 

 

C’est quoi émanciper ?

Le prochain évènement de #sitespecific est prévu pour le 29 juin, il s’agit du rallye ‘Specific # 1, le 1er rallye-photo de Rouen rive gauche.

Annonce agenda des sorties // Annonce Spectable// Annonce Sceno

Voici l’évènement Facebook

Son titre, « un rallye-photo pour émanciper la rive gauche » n’est pas sans rappeler le sous titre de ce blog. Mais c’est quoi émanciper et pourquoi avoir choisi ce verbe pour traduire une action, une somme d’actions de valorisation?

Tout d’abord, apporter une définition de manière imagée n’est pas apparu de façon immédiate puis, pourquoi ne pas lancer, comme nous l’avions fait avec le #rivegauche et T’étais où, là ? Rive gauche.

Alors, allons-y, tentons d’expliquer ce que nous voulons dire par là. Nous sommes allés chercher les définitions en provenance de dictionnaires afin de rester le plus grand public possible. Neutre ou presque dans notre approche, toutefois, le fond qui rejoint la forme ajoute parfois une dimension citoyenne, engagée, symbolique, à vous de voir…

Avec le fond emprunté aux dernières élections européennes, nous avons conçu celle-ci. En décor de façade, il s’agit de Petit-Quevilly et son territoire social, nous sommes tout à côté du métro ligne George Braque Station Place du 8 mai.

 

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Conception IPL, juin 2019

 

Nous avons poursuivi avec une image prise un samedi soir de mai 2019 sur le site de nos amis défricheurs, la #FricheLucien. Ce lieu s’illustre par son succès en chiffre, d’une part, 45 000 visiteurs du 29 avril à début juin 2019 (avant leur fermeture estivale et leur reprise du 19 juin). D’autre part, pour ses vertus émancipatrices pour la jeunesse qui trouve enfin un lieu qui lui ressemble, conviviale, tranquille, où on peut faire la fête sans se ruiner, où les filles peuvent venir sans être inquiétées, un site où l’ambiance a toujours été bon enfant. Une reine moderne trône. Nous pouvons voir se dessiner, en effet, celle qui se dresse et qui définit l’endroit avec exactitude: la Tour des Archives. Au vu de l’angle qui est le nôtre, nous sommes donc bien rive gauche.

 

Comme toute évolution, l’émancipation de cette rive se doit d’être soutenue, poursuivie pour mettre en avant une capacité à exister à partir de soi. Valoriser un site à l’aune de ses résidents, de ses architectures, de ses mémoires pour ne plus affaiblir la portée de ses propositions, déprécier ses initiatives, gaspiller ses énergies, ternir ses habitants et dégrader ses histoires.

 

 

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Conception, IPL, 2019

 

Au bas de cette image, se distingue, une jeune femme en veste de jean aux cheveux longs. S’émanciper, c’est grandir, mûrir, d’où la présence symbolique de l’échelle, c’est gravir, sortir. C’est devenir adulte et indépendant. Les préjugés sont, nous le constatons encore, mis à rude épreuve sur ce site permissif à toute parole citoyenne. Pourtant cette rive se voit enfin dotée d’un outil, puis d’autres naissent car les initiatives poussent, et son état de sous-rive par opposition à la rive droite, commence à tarir. Nous savons tous pertinemment que le quartier St-Sever est en proie à des gros travaux depuis quelques temps en raison principale: la future gare St Sever mais ce n’est pas, avec ce quartier, que l’émancipation de cette rive doit s’arrêter.

De plus, cette gare comme installation, comme prouesse, suffira- t ‘elle à renverser cet état de dépendance ?  La rive droite étant toujours celle qui impose le tempo, donne le La, ce pourquoi les aménagements urbains récents reprennent tous les copies de la rive droite et les dupliquent comme si le prolongement était naturel.

Il n’existe pas de miroir, elles ne sont pas jumelles, ne se complètent pas tant elles s’opposent depuis toujours.

 

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Conception, IPL, 2019

 

Pour refuser cette posture identitaire de sœurs ennemies et éviter de nourrir le conflit, la confrontation, #sitespecific propose, à la rive gauche via ses habitants, ses résidents ponctuels tels que ses salariés, ses rares touristes, donc tous ses citoyens, de se départir de ce modèle hiérarchique de l’exemplarité.

Elle existe seule, n’a pas de leçon à recevoir, elle fut longtemps, et ce, encore aujourd’hui désignée, affligée de l’étiquette de banlieue, d’ externalité. La rive gauche se moque de ce regard, de cette tutelle, à laquelle elle donnera tort sans cesse. Elle connait parfaitement ses contraintes, elle avance, bouscule, galvanise et finira par se libérer.

Alors, aidons-là puisque c’est notre rôle, à se sortir de ce clivage, à s’émanciper de cette existence subordonnée. Observons, avec une plus grande justesse, ce qu’elle nous cache, ce qu’elle nous dévoile, ce qu’elle peine à préserver. Elle est à nu en ce moment, en raison des très importants travaux, elle est malmenée, mise en danger au travers son économie locale, ses diversités que les tutelles aimeraient voir disparaître…Qui sait.

Alors, voici une manière simple et ordinaire de regarder, de saisir les bouleversements qui s’opèrent et de rester conscient que ces derniers ont déjà commencé, modifié, et qu’ils sont loin, voire très loin, d’être terminés. La rive gauche au regard des quartiers rouennais tel que Saint- Sever n’a pas fini de subir un lifting, en espérant ne pas le voir uniformisé.

 

RALLYE SPECIFIC AFFICHE # Jpeg

Conception, IPL, 2019

 

Vous le voyez, ici, du béton, beaucoup de béton rive gauche, cette fameuse tour que vous aurez reconnu qui scinde le ciel et qui vous sert de boussole, et l’intrusion de cette caravane qui nous rappelle que, sur ce territoire, nous venons tous du voyage …Et puis s’éparpillent des bus, des piétons, des maisons, des immeubles, de la belle verdure et un beau ciel bleu. Cette photographie fut prise l’an passé lorsque le collectif Lucien proposait son festival Parenthèse.

 

Sortons de chez nous, de notre individualisme pour montrer les visages de notre rive et lui permettre d’exister comme elle le souhaite sans avoir honte, sans avoir à complexer des regards condescendants qu’on lui jette.

 

Isabelle Pompe pour #sitespecific, 13 juin 2019.

Les conseils de quartier Rouen rive gauche # 2

Après avoir abordé le quartier St Clément – Jardin des Plantes avec Les conseils de quartier Rouen rive gauche # 1 et aussi via Saint-Julien- Saint Clément. Nous n’avons pas non toujours pas détaillé le quartier Jardin des Plantes pour des raisons qui semblent évidentes au projet Site Specific: très peu de précarité, une situation sociale au regard des résidences très privilégiée donc non prioritaire. De plus, c’est ce dont la ville de Rouen et la Métropole mettent le plus en avant au motif que certes le jardin est exceptionnel mais que le cadre dans son ensemble paraît davantage exportable, photographiable, tel un ilot touristique préservé de la faune…Enchaînons donc avec…Nous avons donc lu les CR des réunions plénières du 19 mai 2016 au 28 février 2019.

Saint-Sever, le majestueux!

Rappelez-vous l’article We are Saint – Sever…

Saint-Sever, c’est comment dire, historique, mythique, haut les diversités et terre d’asile pour la précarité, un lieu qui démarre juste après les quais qui, eux existent à part entière, indépendamment. Des rues, un place des Emmurés et des gens, des joueurs, des terrasses plutôt masculines, une jeunesse qui le voit comme un point de repère essentiel, un lieu de RDV pour partage d’ennui, St Sever c’est aussi une Eglise, une MJC (en pleine mutation), un centre d’action sociale, un centre commercial et des bureaux, une mairie annexe, une maison des associations…Un pôle à lui tout seul, un échangeur pour le métro où se croisent les deux lignes qui emmènent en banlieue: La George Braque (Petit- Quevilly /Grand-Quevilly) et La Technopôle (Sotteville/ St Étienne du Rouvray). C’est aussi un quartier qui intéresse très fortement la ville et la Métropole Rouen Normandie car c’est ici (vers 2030) que sera accueillie la future gare SNCF avec une ligne pour Paris prévue en 50 minutes…..St Sever c’est devenu depuis quelques années déjà, la terre d’une friche culturelle: Parenthèse devenue Friche Lucien. Ce quartier est d’une photogénie telle que je n’ai pas arrêté de tenter de le saisir, de le capturer via un objectif, une lentille, une lunette…Au point d’organiser le 1er rallye-photo de la rive gauche à cet endroit.

FB Event un rallye pour émanciper la rive gauche

Alors, la consultation des comptes-rendus de ce quartier ne fut pas sans surprise. Depuis Rouen ensemble quartier rives sud, les questions ont commencé à pleuvoir…Voici l’accès à Tous les documents du quartier

  1. Comment peut-on assembler l’Ile Lacroix et St Sever ?
  2. Comment ces territoires peuvent-ils être analysés, observés ensemble ?

Rue St-Sever après aménagement Cœur de Métropole de la Métropole Rouen Normandie

 

Saint-Sever, commençons par la rue, sachant que ce quartier prend sa source avec la cité administrative qui sert d’enclave voire de fortification là où siègent la tour des archives et le département de la Seine Maritime….Ce quartier se découpe en plusieurs rues dont l’artère principale porte le même nom que l’Église, le centre commercial, la station de métro…

La tour un soir de mai 2019

La Tour, un soir de mai 2019

 

Saint-Sever, ce sont des rencontres, des histoires de rues, une mémoire vive peu activée par la mairie, un lieu d’échanges où une population ne cesse de se rendre pour y vivre et y travailler.

 

Les hommes de Rouen

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Dirigeons-nous vers les dires de nos conseils de quartier et demandons-nous quelle parole porte -t’ils ?

Ici, le 1er bulletin du semestre 2019: Bulletin du 1er semestre 2019 du quartier

Capture d’écran

Vous lisez bien, oui, le maïs et son vendeur dangereux occupe deux lignes dans un CR qui compte à peine trois pages…C’est donc ce que vous avez à nous dire? A vous dire ? Et vous osez publier cela sur le site de la ville ?

Capture d’écran

La pendule est citée à de très nombreuses reprises, à croire que l’heure sur le site de la place du marché des Emmurés est vitale alors même que ce lieu est sous -exploité et qu’il est le seul lieu couvert suffisamment grand et public pour accueillir une diversité de propositions de rencontres, de partages…

Capture d’écran

Tiens, le Jardin des Plantes…Relisons ensemble cet ensemble de mots prononcés et repris sans crier gare:  » 500 000 visiteurs par an, mais peu de rouennais, sans doute parce qu’il est rive gauche et qu’il est endormi »

« Rive gauche » l’appellation se suffit à elle-même pour marquer le manque d’intérêt, restons calmes et « endormi » ben c’est sûr que des propositions plurielles et citoyennes on en a plein mais bon…C’est moins chic, plus faune et ne va sans doute pas dans le sens du lieu…

Poursuivons… voici le collectif Lucien et le festival Parenthèse:

Capture d’écran

Les éléments retenus peuvent être de plusieurs natures soit vous vous dîtes que « il y a ceux qui apportent de l’alcool avec les points de suspension qui vont avec (dernière phrase pour conclure) » soit vous penchez davantage vers les 102 DB ou encore vers l’histoire des subventions et bien sûr: « les gens du quartier veulent de la tranquillité » sans vous demander si la jeunesse de la rive gauche n’est pas en proie à un déficit de lieu pour se retrouver, sans vous enquérir du bien fou que cette initiative a produit: pouvoir sortir à côté de chez soi sans avoir à galérer avec les transports en commun, sans avoir à sortir trop d’argent, bref, ce lieu a rempilé cette année sur une forme plus longue depuis le 29 avril et nous autres, nous le défendons car une friche culturelle ça lui va bien à la rive gauche si souvent stigmatisée de faune & flore rouennaise pour rester polie…Car non, elle n’est pas la continuité de la rive droite, non il n’y a pas d’écho ni de miroir entre les deux rives…

Friche Lucien, 25 mai 2019

Une suite, encore une suite avec la biblio située à l’intérieur du centre commercial, lieu en souffrance mais force de propositions!

Capture d’écran

On retient les travaux très dommageables, une typologie de publics singulière et relativement peu d’enfants a contrario de Grammont (Biblio Simone de Beauvoir) qui, elle, voit son public jeune venir en nombre et de manière précoce et enfin davantage de participatif avec les habitants et les acteurs///La biblio se sent seule et je la comprends, de même que ses salariés n’ont plus la possibilité de proposer des actions de manière autonome comme présenter des auteurs, organiser des lectures…Rien de mieux pour démotiver, des mois de travaux qui les rendaient invisibles et inaccessibles et de moins en moins de possibilité d’exister pour eux-mêmes dans le sens de leurs spécificités territoriales, des attentes des publics…La réponse qui suit est, vous l’aurez compris, une façon de rappeler qu’il n’est jamais bon de se plaindre et que les « cafés biblios », ben faut suivre, sont hors-sujet…

Capture d’écran

On en termine avec le dernier pan de l’histoire du conseil de quartier avec St-Sever et sa magie:

Ce qui nous avait déjà passé par la tête, c’est cette perception de l’insécurité notamment chez les jeunes femmes, alors, nous avons décidé d’organiser une table ronde, un temps d’échange sur la problématique du genre dans l’espace public et donc de la femme dans l’espace public rive gauche. Cette initiative sera programmée courant septembre /Octobre de cette année. Une affaire à suivre…

Ce que nous n’avons pas saisi c’est où se trouve les éléments factuels qui viennent confirmer les dires de ces conseillers, de quoi et combien, où sont les précisions, les détails de ce que vous avancé ?

La rue Lafayette voit son développement de boutiques africaines exploser certes mais en ce qui concerne les baux, quels sont les éléments de preuves à charge ? Travestir le quartier ??? Et « porter atteinte », là, vous devez vous dire qu’une posture identitaire intolérable est en cours. Ici, sévit le rejet des diversités et la « communauté africaine » (le conseil, dans ses lignes dit: « sans la citer mais vous voyez de qui je veux parler ») ainsi ramenée à un travestissement, une atteinte…Nous sommes restés sans voix. Mais ce n’est pas terminé, ensuite vient le tour de la « communauté du Maghreb »(qui ne sera pas citée mais que nous faisons exprès de désigner ainsi) avec ses ouvertures de commerce 7j/7 et ses nuisances…Requérir davantage de policiers pour faire respecter un territoire s’apparente plus à un procès d’exclusion. Vous ne semblez pas vouloir de cette jeunesse qui s’ennuie et n’a nulle part où aller, vous ne semblez pas autoriser des commerces, des activités, mais qu’offrez-vous en retour? Que proposez-vous en échange ? Vous devriez vous écouter, vous relire et compter le nombre de fois où la pendule de la place des Emmurés est citée…Ces conseils m’inquiètent dans leur pensées, leurs approches, leurs résistances et leurs perceptions des habitants.

Il est grand temps de proposer une parole alternative qui soit inclusive, qui respecte les diversités et les visages plurielles de ce quartier.

A suivre, le conseil de quartier Grammont-Europe.

Isabelle Pompe pour Site Specific, le 12 juin 2019.

Terrasse’ Specific # 2

Telle une déclinaison du projet #sitespecific, cette rencontre citoyenne fut haute en couleur quant aux réactions, aux questions, en amont, qu’elle pût attirer. Déjà, du fait premier que cette terrasse était la 2ème à être organisée. A la demande d’internautes, j’ai donc mis, en ligne, depuis la page Facebook du projet, le compte rendu de ce 1er RDV.

 

CR Terrasse’ Specific  # 1

◤ Terrasse’ Specific # 1◥ ( au Son du Cor, le 16 mars 2019) ▬ Voici les éléments qui en ont résulté:
●La présentation du projet dans sa 1ère approche
● Suite à la consultation des articles du blog ( crée en fin février), des retours positifs ont été formulés.
● Un point a été fait sur les interrogations/ constats quant à la perception de la rive gauche
● Des remarques ont été faites sur le niveau de vocabulaire à employer
● La décision de création de la Page FB de Site specific (crée le 20/03)
● Le lancement du questionnaire  » La rive enquêtée # 1″
● Une réflexion sur le devenir du projet (qui, à l’origine, est un projet de recherche en sociologie)
● La décision de le présenter à deux enseignants chercheurs (l’une est anthropologue/sociologue et l’autre est chercheur en marketing)
●Un point a été fait sur les outils de communication (supports) et l’éventualité d’un programme d’actions.
● Le phasage des enquêtes de terrain (elles se réaliseront dans un 2ème temps)
● Une demande a été formulée quant à la création d’un profil LinkedIn et/ou d’ un CV de la porteuse de projet accessible en ligne.
→ Étaient présentes Kiki Soleil Cécile Au-Pays Des-Merveilles Régine Gomis et moi-même.

·۰•●Depuis cette rencontre, ce projet reste apolitique, indépendant et ouvre son champ d’interrogations (mise en place d’actions sociétales et environnementales). Il est devenu une démarche de valorisation de la rive gauche rouennaise. Il reste autonome et porté par une seule personne, à ce jour, pas de création d’association ni de volonté de rejoindre un réseau d’associations existantes. Des RDV confidentiels (récits de vie) son programmés afin de collecter des informations subjectives sur le fait de « vivre » rive gauche.
Le projet se développe également en extra local avec le réseau mes voisins.fr
Site Specific c’est toujours un blog:https://sitespecific.home.blog/

Et un compte Instagram: @photographyspecific

Bien à vous ».

 

Suite à ce post,

j’obtins des retours, disons singuliers, auxquels j’ai répondu, en ligne, de la manière suivante:

░ Tribune du jour ●

Le projet Site Specific entend des remarques, des « constats » et c’est tant mieux…

۰•●Faisons le point:●La volonté de cette démarche c’est aussi d’interroger « les regards » qui sont portés sur la rive gauche. Ce qui est intégré et pourquoi?
Ce projet une initiative apolitique car non encartée.
Toute question relevant d’un territoire est-elle politique ? Comment vivons-nous nos quartiers est-ce une question politique ?
● Questionner la perception de la rive gauche rouennaise depuis ses habitants:
Comment vivons-nous cette rive ?
Est-elle un territoire « choisi » ou « subi » ?

▬L’appellation « Site Specific » et ses dérivés vous interroge ?
« Site » renvoie à in-situ (sur site, sur place) et à site industriel, site touristique…. »Specific » c’est une façon de dire: spécificités.

▬ L’anglais vous dérange ?
Site Specific c’est la traduction de : « endroit précis », « lieu particulier ». La rive gauche et la Normandie ont entretenu des rapports historiques avec les anglais (le chemin de fer et le passé industriel des communes de Sotteville et du Petit-Quevilly, qu’en est-il du Grand-Quevilly et ses chantiers navals ? )

▬ Site Specific est-il un projet « flou »?
Il est en évolution, il ne peut satisfaire ni répondre à tous, à ce jour, laissons-lui, au moins, la possibilité d’exister.

▬Site Specific « serait » trop intellectuel ?
Cette démarche est portée par une intellectuelle précaire et alors ? Comment faire, dès lors, creuset commun si nous créons de la distinction. « Intellectuel » ne s’oppose à rien, pacifions nos rapports aux catégories socio pro, aux origines sociales, pas de classification, pas de hiérarchisation. La parole est ouverte pour tous.

▬ Site Specific utiliserait un vocabulaire trop compliqué ? Je ne peux pas vulgariser, simplifier l’approche d’un territoire aussi complexe et contradictoire. De plus, la rive gauche soulève des problématiques plurielles. Les rencontres comme les Terrasses sont aussi un temps plus informel où la parole est autre.

▬ Site Specific « arriverait » un peu tard. J’entends l’impatience. Je suis résidente de la rive gauche depuis 2014, et je pense qu’il serait temps, en effet, mais mieux vaut tard que jamais. Ne soyons pas défaitistes, ne nous fermons pas, ne nous privons pas de nos échanges d’ expériences.▬ Le compte rendu de la 1ère Terrasse ‘Specific ne vous donne pas envie de poursuivre ? (CR dispo depuis un post du 30 avril) Ce projet tente, essaie. Les difficultés sont grandes pour répondre à tous mais si vous avez des attentes précises, vous pouvez les signaler et engager un dialogue lors de la prochaine Terrasse du 25 mai.

▬ Le site de la Friche Lucien permet -il une « gentrification » éphémère ? Questionnons cela ?

▬ Il semble urgent et impératif de ne pas opposer, de ne pas alimenter davantage les clivages.

▨Merci aux intéressés et participants!
A suivre////

 

L’ Évènement et son lancement

C’est donc, dans un contexte assez euphorique, pour ma part, que fut programmée, le samedi 25 de 14h à 16h, la rencontre citoyenne baptisée, Terrasse’ Specific # 2.

Cette dernière a fait l’objet d’un évènement Facebook qui a rassemblé l’intérêt d’un grand nombre de personnes.Voici, en toute transparence, les éléments factuels du réseau:

Screenshot_2019-06-10 Terrasse ' Specific.png

 

Ce temps d’échange eut lieu sur le site de La Friche Lucien (friche culturelle et lieu éphémère de la rive gauche de Rouen). La réalité du jour fut autre, malgré la mise en place d’un outil de réservation et le dynamisme des discussions, ce samedi fut peut-être trop concurrencé par un temps fort culturel comme « le Festival Rush« , allez savoir… Tout ce qu’il y a de sûr, c’est que nous étions 10.

Le chiffre n’est heureusement pas le plus opportun, ce qui compte véritablement c’est, d’une part, de bien mesurer l’écart entre l’attendu et le réel, le défaut d’engagement sans excuse formulée malgré la réservation et l’absence de questions, de retours pendant et ensuite…C’est donc là, toutes les limites d’un réseau social, pourrait-on se dire. D’autre part, le peu d’intérêt, de soutien et de solidarité que soulève cette rive gauche pour laquelle il serait bon d’étudier l‘attachement avant l’attractivité et la connaissance.

D’autre part, cette thématique fut annoncée à renforts de billets et avis sur les sites culturels numériques et gratuits, dont mes voisins.fr fait aussi partie selon moi. Force fut de constater que même les personnes résidentes tout à côté de chez moi n’ont pas fait le déplacement alors même qu’elles se déclaraient participantes.

Sans oublier, l’activation voire la ré-activation du réseau qu’il soit photographique, universitaire, local, culturel…Deux personnes sont venues se joindre à nous sur la centaine conviée….Est-ce moi ou la rive gauche qui peine à rassembler ?

De plus, l’envoi du Communiqué de presse site specific ne vint guère nourrir le débat. Aucun relai, comme quoi, le défaut de réseau au sens connaissance en interne du terme est bien déterminant bien plus qu’un projet lui-même, une idée, une volonté solidaire.

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Extrait de l’affiche

Il semblait donc bien difficile de lancer pareille initiative…La résistance, le peu de curiosité, la difficulté d’échanger, le manque d’identification, la méfiance…Je ne sais pas et ces interrogations seront toujours posées.

Peu importe, les personnes qui se rendirent à cette rencontre m’ont permise de prendre la mesure de points communs entre ma proposition et leurs retours d’expériences. Je les remercie encore chaleureusement d’êtres venues.

Ici, vous pourrez lire le compte rendu de cet évènement: CR Terrasse Specific 25 juin 2019

Il n’en demeure pas moins que des RDV ont été programmés notamment en ce qui concerne la genèse du projet, courant juin, et que des perspectives d’avenir ont été impulsées, proposées, suggérées.

C’est donc ragaillardie que j’ai quitté le site de la friche ce fameux samedi. La tête emplie de ces mots, idées et récits de vie.

 

A suivre donc très prochainement!

 

Isabelle Pompe pour #sitespecific le 10 juin 2019.